Youssouf Soumah depuis l’Ukraine: « Les bombardements continuent…il y a de la fumée partout »
C'est la grande peur et l'inquiétude chez les ressortissants guinéens vivant en Ukraine.
Depuis la nuit de mercredi à jeudi 24 février 2022, l’armée Russe, sur ordre du Président de la fédération de la Russie Vladimir Poutine, a lancé une offensive militaire contre ce vaste pays d’Europe de l’est, peuplé de plus de 40 millions d’habitants.
La communauté guinéenne est impactée par les bombardements Russes. Youssouf Soumah est un jeune guinéen qui habite à ODESSA, (Oblast Odessa), une ville portuaire avec plus d’un millions d’habitants. Terré à la maison à cause des bombardements, il décrit une situation de terreur. Il a été joint au téléphone par Africaguinee.com.
AFRICAGUINEE.COM : quelle est la situation qui prévaut actuellement dans votre ville ?
YOUSSOUF SOUMAH : Pour le moment, c’est très inquiétant. Comme vous le savez, depuis cette nuit, le Président de la Russie a pris la décision d’attaquer et d’envahir l’Ukraine. Et depuis le matin il y a eu des bombardements des installations stratégiques occupées par les militaires Ukrainiens. Les zones militaires sont presque bombardées dans toute les grandes villes sans distinction.
Est-ce que la ville dans laquelle vous habitez a aussi été bombardée ?
Moi, j’habite dans la région portuaire, Odessa. Et même ici il y a eu des bombardements, la fumée se dégage partout. Mais c’est une base militaire qui a été visée. Et jusque-là où je vous parle, les bombardements continuent. Mais pour le moment les civils sont épargnés. C’est les sites militaires qui sont bombardés.
Le matin, certains voulaient se rendre au travail nous apprend-on, est-ce que ça travaille, dans la ville où vous êtes ?
Le matin nous étions au travail mais ils ont dit de rentrer à la maison parce que la ville est dans l’insécurité totale. Nous gardons le calme parce que la panique ne s’est pas encore emparée de la ville. Ils ont demandé à tout le monde de rester calme, nous sommes en train de suivre leur consigne.
Etes-vous en contacts avec d’autres compatriotes guinéens vivant dans ce pays, quelles nouvelles vous disent-ils d’eux ?
Je suis contact avec certains. Pour le moment, comme je vous l’ai tantôt dit, les civils sont épargnés, en tout cas dans notre ville, c’est le constat.
Face à cette situation de conflit armé qui risque de dégénérer à tous les niveaux, quel appel avez-vous à lancer à l’endroit des autorités guinéennes ?
Je parle à mon nom. Ce que je veux dire, nous sommes à l’abandon dans ce pays. Notre représentation diplomatique qui était là, a été fermée depuis 10 ans de cela. Il n’y a pas de consulat, de représentation diplomatique, il n’y a rien pour nous défendre ou nous protéger ici. Si tu as un problème ici, tu es seul, tu n’as aucune autorité guinéenne vers qui te tourner. Le consulat qui était fermé et jusque-là il n’y a eu aucune réaction de la Guinée.
L’appel que j’ai à lancer à l’endroit des autorités guinéennes, c’est de nous aider ou nous envoyer une représentation accréditée ici, soit un consulat général ou honoraire pour qu’à l’avenir nous soyons défendus ici car pour le moment, nous n’avons personne sur qui compter.
Entretien réalisé par Siddy Koundara Diallo
Pour Africaguinee.com
Tel : (00224) 655 311 114
Créé le 24 février 2022 14:37
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