Vie de foyer : « J’ai divorcé parce que mon mari ne fait pas bien mon affaire au lit… »

Image d’illustration

CONAKRY- C’est un secret de polichinelle. Dans notre société, beaucoup de femmes souffrent pour des raisons diverses dans leurs foyers respectifs. Le sujet est souvent tabou, les médias n’en parlent que très peu. Pourtant, elles sont très nombreuses ces épouses qui languissent de souffrances au quotidien. Mais en raison de certaines pesanteurs sociales, elles optent pour le silence, aggravant davantage leur situation.


Les difficultés qu’elles supportent sont nombreuses et diverses. Certaines ont des maris violents et infidèles, tandis que pour d’autres, leurs époux souffrent d’impuissance. A cela s’ajoutent d’autres soucis non des moindre. Le manque de moyens de leurs conjoints incapables d’assumer la popote. Certaines femmes ont décidé de briser le silence pour partager leur quotidien. Les témoignages sont saisissants.

 « Je me réveille chaque jour à 5 heures du matin pour aller vendre au marché. A 12 heures, je reviens pour faire la cuisine. Après, je retourne au marché pour écouler ma marchandise jusqu’à 18 heures. Le soir, je rentre à la maison ». Tel est le quotidien de Madame Soumah AB. Cette femme qui se bat comme un beau diable pour nourrir sa famille, languit de chagrin dû au comportement de son mari noctambule.

« Mon mari revient à la maison tous les jours à 1 heures du matin. Des fois, c’est à 02 heures ou 03 heures du matin qu’il rentre. Il me trouve en plein sommeil, il tape à la porte. Quand je retarde, il me frappe, il m'insulte avec toute ma famille. J'ai demandé plusieurs fois le divorce mais, nos parents n'ont pas accepté parce que nous sommes des cousins directs. Mes parents me demandent d'être indulgente et patiente vis-à-vis de mon époux. On m’invite toujours de supporter et d’accepter. Mais, c’est difficile pour moi. Si ça continue comme ça, je vais partir", témoigne madame Soumah A.B.

H.D a une histoire de couple tout aussi particulière. Mariée à l’âge de 16 ans (mineure), cette femme a vécu l’enfer avec son premier époux. Elle raconte.

"J'avais 16 ans quand je me suis mariée. Ce que je déplorais, durant ma première année de mariage, mon mari recevait beaucoup d’appels en pleine nuit. Quand je lui demandais, il me disait :  laisse tomber ce sont ses amis qui me fatiguent. Je ne pouvais rien. Après, je suis tombée enceinte.

Alors là, c’était la descente aux enfers.  A huit 8 mois de ma grossesse, mon mari ne revenait même plus à la maison. Pire, il ne laissait pas la dépense. Un jour je l'ai appelé, une femme a décroché pour me demande qui suis-je. Je lui ai dit que je voulais parler avec mon mari. Elle me répond en disait : ton mari n’est pas fidèle. Ce jour, j'ai pleuré toute la nuit. J'ai appelé mes parents pour leur expliquer. Ils m'ont dit de patienter jusqu'à ce que j'accouche après ils vont prendre leur responsabilité. Malheureusement, lorsque j'ai accouché le bébé est décédé avant le baptême. Finalement, les familles se sont réunies et nous avons divorcé.

Quelques temps après, je me suis remariée. J'ai deux enfants actuellement et avec mon mari. Je peux dire que ça dans ce second foyer. Ça discute des fois, mais c’est inhérent dans toute vie de couple. C’est mieux que dans mon premier foyer"

Madame M.T quant à elle, avait un autre souci. Son époux souffre d’une impuissance sexuelle. Chose qui l’a amenée à divorcer. "Dans un mariage, il n’y a pas que le matériel que ton mari peut t’offrir. Moi, j'ai divorcé avec mon mari parce qu'il ne faisait pas mon affaire au lit (son mari n’arrive pas à la satisfaire sexuellement, ndlr). C’est fondamental voire même vital dans une vie de couple. Vu que ça ne va pas, j’ai décidé de partir ", confie cette dame.

 

Interrogé, Ibrahima Kourouma, professeur de sociologie à l'université général Lansana Conté de Sonfonia analyse ce phénomène de société sous plusieurs aspects et propose des pistes de solution.

D’abord les impacts. Selon lui, la violence conjugale peut entraîner des conséquences sur la victime : doute de soi, honte, perturbations psychologiques qui peuvent se manifester par un manque de sommeil, d’appétit et une souffrance sociale.

Comment mettre fin aux violences conjugales ?

Pour éliminer la violence à l’égard des femmes, il faut accroître la sensibilisation du public préconise le sociologue. Il encourage aussi la mobilisation citoyenne contre les normes néfastes qui perpétuent la violence à l’égard des femmes et poursuivre en justice les auteurs de violences.

Mamadou Yaya Bah

Pour Africaguinee.com

Créé le 13 octobre 2022 13:40

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