Victime de ‘’menaces de mort’’ le député de l’UFDG Aboubacar Soumah parle…(Interview)

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CONAKRY- ‘’J’ai reçu des menaces de mort!’’ soutient le député de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée à Dixinn. L’honorable Aboubacar Soumah dit craindre désormais pour sa vie. Dans cet entretien exclusif accordé à notre redaction, cet ancien maire de Dixinn revient sur les circonstances de l’attaque dont il a été victime à son domicile au quartier Béhanzin à Conakry. L’élu de la circonscription de Dixinn s’exprime également sur les tueries survenues le 16 September dernier à Womey, en Nzérékoré…Exclusif!


 

AFRICAGUINEE.COM: Monsieur Aboubacar Soumah bonjour!

ABOUBACAR SOUMAH : Bonjour M. Diallo !

Vous avez récemment déclaré avoir été victime de menaces de mort. Pouvez-vous nous donner plus de détails sur ce sujet ?

J’ai reçu des menaces de mort. La personne m’a appelé et  m’a dit de me considérer comme un homme mort. Il m’a dit que partout où je me cache, ils finiront par me retrouver.  Nous étions les deux   programmés  le jour de l’assassinat d’Amadou Oury Diallo. Alors,  ils ont commencé à mettre leur menace à exécution. C’est pourquoi, ils sont allés à mon domicile,  ils ont tirés  des coups de fusils et cassés ma voiture.

Qu’est-ce qui pourrait expliquer ces menaces selon vous ?

Tout simplement,  parce que j’ai dénoncé un regroupement  dans le quartier  Béhanzin, au  lycée de l’excellence où  il y avait  l’affluence de plus  de 200 personnes.  J’ai fait venir les medias pour faire constater  qu’il y a des personnes inconnues dans le quartier. J’ai été informé par les citoyens qui étaient très inquiets par rapport à leur présence.  Les journalistes se sont présentés sur le terrain, moi-même, je me suis rendu  pour les rencontrer.  On a discuté, je leur ai dit qu’il n’y a pas raison de rester là. J’ai cité plusieurs raisons,  puisque nous sommes dans un Etat d’urgence sanitaire, l’ouverture des écoles est reportée, les assemblées générales des partis politiques sont fermées et d’autres attroupements sont suspendus.  Comment voulez-vous qu’il y ait un regroupement de plus de 200 personnes dans un quartier où l’autorité locale n’est pas informée? Nous avons appelé le chef de quartier qui n’était  pas informé des moindres faits.

C’est suite à ça,  que j’ai reçu le coup de fil  me demandant que si c’est moi qui suis allé à l’école. J’ai dit oui, celui qui m’a reçu, il s’appelle Amadou. Puis, il a proféré les menaces  qu’il a toujours tenues. Même après la conférence de presse que nous avons tenu suite à ce drame de l’assassinant d' Amadou Oury Diallo,  les journalistes ont appelé le numéro en question, la personne a repris les mêmes menaces, et là c’est enregistré. C’est pour vous dire que ce sont des actes crapuleux, ciblés. Les assassinats politiques commencent en Guinée, mais nous ne restons pas les bras croisés. Nous savons que la justice ne fera pas son travail. Nous savons que les enquêtes qui seront ouvertes  n’aboutiront jamais. Je ne serais pas tué, soyez  rassuré.

Que comptez-vous faire concrètement ?

 On ne peut pas dire ça sur les medias mais,  soyez  rassurés  que nous allons nous sécuriser et sécuriser nos familles d’une manière ou d’une autre.

Selon des indiscrétions la coordination de la basse côté vous a apporté son soutien. Vous le confirmez ?

La communauté quand elle a appris,  il fallait  qu’elle se réunisse, parce que je suis l’un de ses fils. Comme les tueries sont ciblées sur le plan communautaire, parce que la personne qui m’a appelé s’est attaquée à la communauté de la Basse Côté, donc la communauté avait tout à fait raison  de prendre position et de définir sa stratégie nécessaire pour protéger ses filles et fils.

Mais est-ce que cela ne va pas à contre-courant  des idéaux de votre parti politique qui dit se battre contre le communautarisme ?

Moi,  je ne suis pas hypocrite.  Vous le savez mieux que moi,  qu’aujourd’hui, il faut reconnaitre  une réalité,  en  Guinée il y a un repli  identitaire occasionné, fabriqué et mis en exécution par le pouvoir en place.   Pour être  nommé aujourd’hui,  et pour être recruté  à la fonction publique, il faut avoir un nom.  Dès que tu as un nom d’une autre famille  à part  celle qui est au pouvoir on doute de toi.  On ne te donne pas ce qui se doit sur le plan légal.

 Vous avez appris les décrets et contre décrets à cause de la décision des organisations communautaires  telle que le manding.  Sylla a été nommé et  a aussitôt été  révoqué, alors que Moussa Keita  appartenait à quelques choses, le récent décret de l’EDG.  Donc qu’on ne dise pas que nous  n’avions pas le droit de le faire.

Etant député n’aurait-il pas été  judicieux d’interpeller vos collègues députés que de se  tourner vers une coordination ?

Nous sommes en train de lutter énergiquement contre cette ethno-stratégie,  contre l’injustice, l’impunité  dans le pays.   Comme les vols crapuleux des deniers publics qui sont en train d’être mis dans les banques étrangères. Ils savent que nous sommes engagés dans une lutte sans merci.  Et ils savent que nous (l’UFDG) sommes en train d’être massifiés sur le plan national et toutes les composantes de la nation guinéenne,   sans tenir compte de l’appartenance ethnique.  Là nous constituons un obstacle pour eux. C’est pourquoi aujourd’hui, ils s’attaquent  à nos personnes, c’est tout.

Que pensez-vous du drame survenu à Womey ?

 Tout ça, c’est l’accumulation des frustrations.  Ce n’est pas le premier drame ou le second. Vous savez aujourd’hui on peut identifier la forêt comme une zone sous-tension.  Les violences communautaristes, il  y a beaucoup de morts et ça continue. Il faut que les patriotes guinéens qu’on se donne la main, qu’on cesse de s’entre tuer.

Le pays est occupé c’est ça la vérité. Ceux qui ont voulu occupé ce pays  depuis  1958, c’est  ceux-là qui sont venus en 2010. Ce n’est pas une ethnie, ce n’est pas les malinkés, ni les soussous ou  les peulhs, c’est une occupation étrangère que nous sommes en train de vivre maintenant. Il faut qu’on se donne la main pour libérer notre pays. Tout ce qu’ils font c’est pour diviser  les fils de ce pays. S’ils le font c’est pour s’accaparer de nos biens, vous avez constaté pendant que  les guinéens meurent de faim, manquent de produits pharmaceutiques, des millions et des millions de dollars  et d’euros sont transférés dans les banques étrangères sans aucun papier légal. 

Sachez que tous ces précédents voyages  se font avec des caisses d’argents. La fois passée les gendarmes qui ont arrêté le fils du  président en train de sortir de grosses sommes d’argent de la Guinée, ils ont été remerciés.

 Il faudrait que nous nous mobilisions pour barrer la route  à l’occupation infernale de notre pays qui veut instaurer une dictature sanglante  qui ne dit pas son nom, au même moment s’accaparer des biens de la Guinée.

Merci beaucoup honorable Soumah !

C’est moi qui remercie !

 

Interview réalisée par Diallo Boubacar 1

Pour Africaguinee.com

Tel : (00224) 655 31 11 12

 

 

 

Créé le 28 septembre 2014 11:54

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