Vera Songwe : « L’Afrique mérite un siège dans le G20… »
DAKAR, le 16 mai 2022- La 54ème session de la conférence des ministres africains des finances, de la planification et du développement économique a officiellement débuté ce lundi matin dans la capitale sénégalaise.
L’événement qui réunit à Dakar des experts du monde des finances, des représentants d’institutions internationales et des délégués de plusieurs Etats a été lancé par le Président sénégalais Macky Sall.
La Guinée Equatoriale qui a assuré la Présidence de la 53ème session a passé le témoin au Sénégal qui est désormais chargé de coordonner les travaux de ce comité jusqu’à la prochaine session qui est prévue à Addis-Abeba. Le pays de la Terranga aura à ses côtés le Madagascar, le Zimbabwe et la Guinée Équatoriale.
Après avoir remercié ses pairs pour le choix porté sur son pays à travers sa personne, le Ministre sénégalais de l’économie et du plan a souligné que ce nouveau bureau dont il a la charge de diriger entame son mandat dans un contexte de relance économique avec la crise de la COVID-19 et la guerre en Ukraine.
« Cette conférence permet de poursuivre nos réflexions sur les solutions envisageée sur ces défis », a indiqué le Ministre sénégalais des finances, Amadou Hott.
Mme Vera Songwe, la Secrétaire exécutive de la Commission Economique pour l’Afrique a quant à elle rappelé le combat que mène l’Afrique depuis quelques années pour relancer les économies de ses différents pays.
« Les pays africains, ça fait trois ans qu'ils sont dans une guerre contre la montre, une guerre contre la Covid, une guerre contre le changement climatique, évidemment une guerre contre le terrorisme et pour les populations africaines une guerre contre la gouvernance. Donc autant de guerres, autant de quête de solutions pour le continent », a lancé la Secrétaire exécutive de la CEA.
En 1990, les pays à revenus moyens en Afrique étaient 19. En 2020, nous sommes 28. Les pays à revenus moindres étaient 31 en 1990 et aujourd'hui ils sont 21, a renseigné Mme Songwe qui souligne la nécessité d’un changement de paradigme pour aller vers des solutions qui prendraient en compte les préoccupations du continent africain.
« Aujourd'hui l'Afrique a environ 1,2 milliard de personnes, 2% du commerce mondial. Nous avons 1,2 milliards de personnes mais nous ne contribuons que 0,15% de toute la richesse du monde. Nous avons 17% de tous les comptes bancaires dans le monde. Et avec les trois crises que nous venons de passer, nous avons dépassé 50% de nos populations qui sont retombées dans la pauvreté. Donc avec cette dynamique, l'Afrique ne pourrait régler son financement avec beaucoup de facteurs exogènes », a déclaré la Secrétaire exécutive de la CEA qui recommande un plaidoyer pour l’initiative de la suspension du service de la dette du G20, une réforme des systèmes financiers africains et la possibilité pour les pays africains de fabriquer localement certains produits comme le vaccin contre la COVID-19.
Pour Mme Vera Songwe, l’Afrique mérite un siège dans le G20 pour contribuer à la conception de solutions économiques pour le monde.
« L’Afrique doit devenir un continent qui contribue activement à la conception de solutions. C’est pourquoi l’Afrique mérite un siège dans le G20 », selon l’adjointe d’Antonio Guterres.
De son côté, la Directrice générale de l’Organisation mondiale a exprimé sa « préoccupation » par la relance économique du continent africain avec la crise financière.
Mme Ngozi Okonjo-Iweala a mis un accent sur la baisse des prévisions du commerce global. Elles sont passées de 5 à 3% avec une baisse du volume des exportations de 1% et un bouleversement des chaines d’approvisionnement à cause de la crise sanitaire et la guerre en Ukraine.
Le conflit en Ukraine a fait augmenter le prix des denrées de première nécessité, des engrais et de l’énergie. 1,7 milliards de personnes sont aujourd’hui vulnérables à cause de l’augmentation du coût de la vie.
Africaguinee.com
Créé le 17 mai 2022 13:18