USA: Deux femmes musulmanes élues au Congrès

Ilhan Omar, photographiée en janvier 2017. Jim Mone/AP/SIPA

Douze ans après Keith Ellison, Ilhan Omar et Rashida Tlaib sont devenues lors des élections législatives de 2018 les premières femmes de confession musulmane à être élues à la Chambre des représentants, faisant souffler un vent de diversité sur l'appareil législatif américain.


Ihlan Omar, réfugiée de Somalie

A 36 ans, cette Américano-Somalienne musulmane, qui porte le voile, a été élue dans le Minnesota, où elle succède à Keith Ellison, qui avait lui même été le premier élu noir et musulman au Congrès.

Ihlan Omar a fui la guerre en Somalie à l'âge de huit ans. Après avoir passé quatre ans dans un camp de réfugiés au Kenya, sa famille s'est installée en 1997 dans le Minnesota, où vit une importante communauté de la Corne de l'Afrique. Militante de la puissante organisation de défense des droits civiques NAACP, puis engagée dans la vie locale de Minneapolis, cette jeune femme télégénique avait été élue en 2016 au Parlement de cet Etat industriel situé près des Grands lacs.

"Je suis musulmane et je suis noire (…) et j'ai décidé d'être candidate parce que je voulais montrer ce qu'est une démocratie représentative", expliquait-elle en septembre au magazine Elle.

Située à la gauche du parti démocrate, elle prône une éducation gratuite, une réforme du système judiciaire et un accès au logement pour tous. Elle est également opposée à la politique migratoire restrictive du président Donald Trump.

Rashida Tlaib, fille de Palestiniens

A 42 ans, elle a été élue dans une circonscription du Michigan, allant de Detroit à Dearborn, où le parti républicain n'avait pas investi de candidat.

Née à Détroit de parents réfugiés palestiniens, cette avocate, aînée d'une famille de 14 enfants, se décrit comme une battante. "Je n'ai jamais été du genre à me tenir à l'écart", expliquait-elle en août à la chaîne ABC. "Je suis candidate à cause des injustices et parce que mes garçons s'interrogent sur leur identité" de musulmans, ajoutait-elle dans cet entretien.

Lors de la campagne présidentielle de 2016, elle avait apostrophé Donald Trump en campagne à Detroit sur son traitement des femmes, a rapporté la presse locale. Pendant la campagne, elle a porté un programme progressiste, soutenant notamment la création d'un salaire minimum de 15 dollars par heure ou un accès universel à la santé.

Elle succède à John Conyers, qui a démissionné en décembre officiellement pour des raisons de santé, mais qui venait d'être accusé de harcèlement sexuel.

En août, après avoir remporté la primaire démocrate, elle avait souligné la portée symbolique de sa candidature. "Vous n'avez pas à changer pour être candidat", avait-elle lancé à ses partisans. "Ça montre à quel point notre pays peut être merveilleux."

AFP

Créé le 7 novembre 2018 11:41

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