Unification du Patronat guinéen : Pour que le Colonel Doumbouya se donne les chances d’une réelle réussite
Depuis sa prise du pouvoir le 05 septembre 2021, le Comité National de Rassemblent pour le Développement (CNRD), sous l’égide du Colonel Mamadi Doumbouya, est sur plusieurs fronts, dont celui plus qu'épineux d’une tentative d’unification du secteur guinéen du Patronat. La démarche bien que bien engagée par certains acteurs majeurs, risque toutefois de se heurter à une sorte de manipulation si le Colonel Mamadi Doumbouya n’y prend garde…
Petit rappel. A l'occasion des Journées dites de ‘’Concertations nationales’’, le Président de la Transition, le Colonel Mamadi Doumbouya, a jugé nécessaire de lancer un appel pressant, voire un véritable cri de cœur, en faveur de l’unification du monde du Patronat guinéen. Etant donné qu’à leur prise du pouvoir le 05 septembre 2021, ce monde était surtout marqué par sa profonde division. Ce qui, du reste, contribuait largement à son affaiblissement. Cela n'arrangeait pas du tout l'Etat guinéen qui voyait ainsi s’envoler une opportunité de prospérité économique, avec à la clé des opportunités d'offres d'emplois devenues insaisissables.
Très touchés par le sens de l’appel du Colonel Mamadi Doumbouya au rassemblement des forces, trois Patronats de la place, et non des moindres, sont vite parvenus à taire leurs divergences d’antan à travers leurs leaders afin de pouvoir baliser le chemin. Ce sont le Conseil National du Patronat Guinéen (CNP-G), la Confédération Patronale des Entreprises de Guinée (CPEG) et le Patronat de Guinée (PAG).
Ils ne se seront toutefois pas contentés à eux-seuls d'évoluer dorénavant dans un même creuset. Dans un courrier adressé au Président de la Transition, via son Ministre du Commerce, de l’Industrie et des PME, ils ont solennellement affirmé ceci : « La même démarche sera élargie à la Chambre des mines, à l’Association des Industrielles de Guinée, à l’Association Professionnelle des Banques et Assurances ainsi qu’aux Ordres professionnels ».
Hélas, au moment même où l'on était tout à fait en droit de penser que l'appel pressant du Colonel Mamadi Doumbouya avait été entendu, une voix discordante, voire une démarche totalement anachronique, essaie désespérément de jouer les trouble-fête. Elle tente hélas de restaurer un vieux débat aussi inutile que futile, celui d'une certaine légitimité à la tête du CNP-G.
Les faits, à travers surtout des actes administratifs de haute portée, Dieu sait qu'il y en a eu pourtant assez dans cette affaire. Ce qui atteste à priori qu’il n’est nullement nécessaire d'en reparler aujourd’hui, sinon que de vouloir retarder l’aboutissement d’une heureuse initiative, celle de l’unification du Patronat de Guinée tant espérée par le Colonel Doumbouya. C’est bien pourquoi, en l’espèce, la répétition, comme on le dit souvent, pourrait avoir assez de vertu pédagogique.
A l'intention donc des patrons guinéens qu'on tenterait encore de berner ou simplement induire en erreur, dans une posture manipulatrice insensée, voire de totale désinformation, il y a lieu de remettre pour la circonstance les choses à leurs justes endroits.
Nous avons ainsi choisi de revenir sur la teneur de deux documents administratifs de haute portée significative, sinon deux Courriers importants et nécessaires au rétablissement de la vérité dans cette prétendue affaire de légitimité à la tête du CNP-G. L'un émane de l’Organisation Internationale des Employeurs (OIE), l'autre du Gouvernement guinéen sous le pouvoir de l'ex-Président Alpha Condé, à travers le porte-parolat assuré à l'époque par Albert Damantang Camara, ministre de l’Enseignement Technique, de la Formation professionnelle, de l’Emploi et du Travail.
Le courrier émanant de l'OIE, sous la signature de sa Secrétaire Générale, Linda Kromjong, organisme totalement incontournable à l'international, dit clairement ceci : « Depuis son élection, Monsieur Kaba et son équipe ont pris part à plusieurs manifestations que nous avons organisées. Il a notamment conduit la délégation du CNP Guinée à la Journée des patronats africains organisées conjointement avec le MEDEF à Paris le 21 septembre 2016. Par ailleurs, il a pris part au Forum économique organisé pendant la Cop22 à Marrakech…De plus, depuis qu’il a été élu, Monsieur Kaba s’est assuré que le CNP Guinée s’acquitte de ses cotisations à l’OIE, condition sine qua non pour garder sa légitimité et son statut de membre au sein de notre organisation… ».
L'autre courrier est clairement un rappel à l’ordre. Il a été adressé à celui qui voulait faire croire à un moment donné à l'existence de deux têtes de pont au niveau du CNP Guinée. Signé de l’ex-ministre Albert Damantang Camara, alors porte-parole du Gouvernement, à la date du 22 septembre 2017, pendant qu’il n’était nullement question à l’épode de ‘’3ème mandat’’, il dit ceci de capital : « Nous sommes saisis par plusieurs interlocuteurs de leur confusion à propos des instances dirigeantes du Conseil National du patronat Guinéen (CNP-G). Nous avons-nous-même constaté que vous utilisez régulièrement le titre de « Président » du CNP-G au même titre que Monsieur Ansoumane Kaba, Président officiellement reconnu par l’Organisation Internationale des Employeurs et la Fédération des Organisations Patronales de l’Afrique de l’Ouest. Vous comprendrez que notre département ne saurait cautionner une telle confusion auprès de l’opinion publique et de nos partenaires dès l’instant où les deux instances précitées, et dont le CNP-G est membre, nous ont clairement désigné les instances qu’elles considèrent comme légitimes… »
Ainsi, qu'une voix dissonante pense qu'à la faveur peut-être du changement survenu le 05 septembre 2021, il est permis de cracher sur de tels Actes administratifs ou que le sacro-saint principe de la ‘’Continuité administrative" serait un leurre en République de Guinée, ne pourrait être qu'aberrant.
L'heure étant à l'union des cœurs, des forces et à la réconciliation en Guinée, il faudrait pour tout le monde sans doute se résoudre à avancer et non point essayer de reculer. Au risque de voir anéantir çà et là les efforts engagés, le devoir impérieux, voire régalien, reviendrait naturellement au Président de la Transition et au CNRD de définitivement sonner la fin de la récréation. Leur vision étant de mettre l’élite à sa juste place, dans tous les compartiments socioéconomiques de la nation. Afin de ne pas laisser de chance à ceux qui prétendent être ce qu’ils ne sont pas en réalité.
Moussa Soumah
Ci-joint les deux courriers administratifs précités
Créé le 15 février 2022 17:22Nous vous proposons aussi
TAGS
étiquettes: A vous la paroles, Patronat, Patronat guinéen