CONAKRY-Deux anciens dignitaires du Conseil National pour la Démocratie et le développement (CNDD, ancienne junte au Pouvoir) sont dans le collimateur des victimes des massacres du 28 septembre 2009 en Guinée. Il s’agit de l’ancien numéro 2 de la junte, le Général Sékouba Konaté et l’ancien aide de camp du Chef de la junte, le commandant Toumba Diakité, en cavale depuis fin 2009.
Alors que le procès est annoncé en 2017, les victimes des douloureux évènements du 28 septembre 2009, réclament que ces deux personnalités soient entendues avant l’ouverture du procès.
« Ce qui nous a amené à accepter le principe du report, c’est le fait qu’il y a deux acteurs qui n’ont pas été entendus. Il s’agit de Toumba Diakité et de Sékouba Konaté. Comme l’opportunité nous ait donné aujourd’hui d’espérer que l’un des deux ou les deux pourraient être entendus, on s’est dit qu’il n’y a pas lieu de s’empresser », a déclaré ce jeudi 29 septembre 2016 Abdoul Ghadiri Diallo, président de l’OGDH.
Asmaou Diallo, présidente de l’Association des victimes du 28 septembre, se dit optimiste, mais elle aimerait voir ces deux acteurs donner leur version des faits sur ces évènements.
« Le Général Konaté et Toumba Diakité ne sont pas encore entendus. C’est des gens qu’on aimerait vraiment voir donner leur version des faits dans ce dossier. Il y a d’autres mêmes qui sont des civils qui doivent être entendus. Ce n’est pas seulement les militaires qui savaient tout. Nous voulons que tous ceux-ci s’expriment pour qu’on ait un procès équitable, juste », renchéri la présidente de l’AVIPA.
En 2015 le dossier du 28 septembre 2009 a connu une accélération sans précédent avec l’inculpation de Dadis Camara, chef de la junte militaire au pouvoir au moment des faits. Plusieurs échéances ont été annoncées par les autorités pour le début du procès, sans qu’aucune ne soit respectée, à ce jour. Cette année, alors que le 7ème anniversaire a été célébré, les victimes disent avoir reçu des assurances qu’en 2017, il y aura le procès.
« Nous ne sommes dupes. Il y a de nouveaux développements qui justifie ce besoin de rouvrir les enquêtes et l’instruction dans la mesure où au moment où on était sur le point de boucler le dossier, on a été saisi par de besoins de témoignages de victimes qui n’avaient pas été entendues. Nous avons alors estimé qu’il ne fallait pas sacrifier le besoin de témoignage de ces victimes sur l’autel de la précipitation et de l’empressement », se justifie Aboudoul Ghadiri Diallo.
Le massacre du 28 septembre n’est pas uniquement un évènement de portée nationale, c’est un évènement qui porte un symbolisme de portée universelle, explique pour sa part le président de la FIDH, qui boucle une mission en Guinée. Dimitris Christopoulos souligne que lorsqu’il y a des crimes, il doit y avoir la justice aussi.
« On a attendu sept ans. Je comprends les difficultés, la complexité de la société ici, du système politique, mais ceux-ci ne doivent pas être des obstacles à la Justice. La question de la justice est cardinale pour bâtir la paix, la cohésion sociale et la stabilité politique. Le Procès doit commencer. On a reçu l’assurance de la part du ministre de la Justice que le procès va commencer en 2017. La phase de l’instruction judicaire doit terminer pour penser au stade suivant qui est le procès…Il y a certes des difficultés, ça va être un procès lourds, difficile, qui posera pas mal de problèmes substantiels et procédurale, mais il faut que le procès se tienne », exige le président de la fédération internationale des ligues des droits humains.
Diallo Boubacar 1
Pour Africaguinee.com
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Créé le 30 septembre 2016 00:53