Tueries de Womey : Le ministre Gassama Diaby s’exprime …

CONAKRY-Les crimes commis dans la Sous-préfecture de Womey dans le sud du pays, continuent de susciter des vagues de réactions et d’indignations. C’est le cas du ministre guinéen des droits de l’Homme et des libertés publiques qui a dénoncé des crimes ignobles et injustifiables. Khalifa Gassama Diaby exige que la justice se fasse de façon rigoureuse le plus rapidement possible, a appris Africaguinee.com.
Dans un ton ferme, le ministre des droits de l’Homme a dénoncé les évènements douloureux de Womey où huit personnes parties en mission d’information et de sensibilisation, ont horriblement été assassinées par les habitants de cette localité, la semaine dernière.
Des crimes lâches et insupportables…
‘’Ces crimes sont lâches. Ces crimes sont ignobles et injustifiables. Ils sont aussi les conséquences des années de compromissions morales, de laxismes sociopolitiques et d’impunité. Ces crimes sont odieux et constituent aussi l’expression de la haine, de la décadence morale et de la faillite de l’idée d 'Etat de droit et de puissance Publique dans notre pays. Ces crimes sont insupportables, comme bien d’autres crimes déjà commis dans notre pays. Ils sont par conséquent l’expression de l’échec des dizaines d’années de gestion et de jeux politiques défaillants et ethnico communautaristes de notre pays’’’’, a condamné le ministre Diaby.
Au-delà de la responsabilité de l'Etat par son manque d'autorité, par l'impunité caractérisée dans notre pays, dit-il, ces crimes, comme tous les autres crimes commis par le passé, révèlent aussi la défaillance sociale, morale et politique de l'ensemble de la société.
Pour le ministre des droits de l’Homme, ‘’maintenant il faut que justice se fasse de façon rigoureuse et le plus rapidement possible, pour ces crimes comme pour d’autres crimes restés impunis dans notre pays. Pour envoyer un signal fort et donner le véritable gage de la fin de l'impunité dans notre pays’’, insiste-t-il.
L’heure n’est plus aux mots, mais aux actes concrets…
‘’Nos concitoyens, attendent désormais des actes concrets, il est donc du devoir de l'Etat, à travers l'institution judiciaire, de rendre justice aux victimes. A défaut, c'est la légitimité et la crédibilité de l’État qui seront durablement affectées. Ce qui aura des conséquences néfastes pour la Paix sociale et la stabilité politique et institutionnelle. Maintenant il faut en finir avec les mots et les indignations et poser des actes fermes et forts qui assurent nos concitoyens et annoncent la fin programmée de l’impunité’’, recommande avec insistance Khalifa Gassama Diaby.
Ces ignobles crimes n'ont pas été commis par la forêt ou les forestiers…
A l’occasion de ce triste drame, le chef du département des Libertés publiques préconise de veiller sur trois choses et d’éviter tout amalgame : ‘’- retrouver les auteurs de ces crimes barbares afin qu'ils répondent de leurs actes devant la justice. – En finir, pour l'ensemble des acteurs sociaux et politiques, avec les logiques de violences, les mécanismes ethniques, communautaires et régionalistes. – Rappeler à nos concitoyens que ces ignobles crimes n'ont pas été commis par la forêt ou les forestiers, mais par des individus ou groupes d individus crapuleux’’.
Il faut éviter toute généralisation et toute stigmatisation…
Il faut rester ferme et serein sans sur-réagir ni sur-interpréter, défend le ministre Diaby. ‘’Il faut éviter toute généralisation et toute stigmatisation .Il faut éviter toute généralisation, tout amalgame. Dans un État de droit, et en matière pénale, les responsabilités ne sont ni ethniques, ni sociales, ni régionalistes. Elles sont individuelles. Ce sont ceux qui ont commis ces crimes, ainsi que leurs complices (actifs ou passifs) qui doivent en répondre devant la justice, et personne d'autre’’, relève-t-il.
Le salut de la Guinée passe impérativement par le respect des droits de l’homme…
‘’L'Etat c'est le droit. L'Etat c'est la loi. Il faut que le droit, la loi, les normes justes et démocratiques retrouvent toute leur place dans notre société. Notre salut est dans l'Etat de droit, un État fondé sur le droit, un État juste et impartial aussi bien dans la protection que dans la sanction. Sans le respect des droits de l'homme, sans la justice, sans le respect du droit par tous (à commencer par l'Etat lui même), il sera difficile de garantir la paix et la cohésion sociale dans notre pays’’.
Le ministre Gassama Diaby appelle les guinéens à cultiver l'esprit de paix, de tolérance, de solidarité et respect mutuel, pour faire face à l’épidémie Ebola. Nous faisons face à une épreuve nationale (Épidémie Ebola), pour notre honneur et notre dignité, nous nous devons de faire preuve de solidarité dans le combat contre cette grave maladie. Nous nous devons chacun dans son rôle, chaque citoyen, de faire preuve de responsabilité’’, lance-t-il.
Selon lui, il faut que les guinéens comprennent que ‘’notre pays est une société en chantier, en construction aussi bien sur le plan institutionnel (l'Etat, son autorité et sa légitimité démocratique et fonctionnelle) que sur le plan moral et politique. Nous devons veiller à favoriser la construction et la consolidation de l'Etat’’, indique-t-il.
Puis d’ajouter : ‘’les différents acteurs, notamment les acteurs politiques, doivent demeurer conscients de l'importance qu'il y'a à veiller à ne pas mettre à mal la nécessité et la dynamique d'une construction institutionnelle démocratique. Il faut bien évidemment que cette construction se passe de façon démocratique, et que ces institutions agissent de manière à consolider la légitimité et la crédibilité de l'Etat’’.
Aux dires du ministre, il serait une posture fatale pour notre pays, pour l'ensemble des acteurs politiques et sociaux, pour l'ensemble des citoyens, de penser et faire croire que ‘’nous sommes dans un environnement institutionnel, social et politique tout à fait normal. Nous sommes, explique-t-il, dans un processus de démocratisation, et en même temps nous sommes dans un processus de construction et de consolidation des institutions de l'Etat. Nous avons une société sans culture démocratique avec des réflexes identitaires singuliers et trop élevés. Nous sommes dans un pays aux besoins sociaux colossaux, et donc aux priorités diverses et théoriquement contradictoires. Nous sommes dans une société qui doit construire un Etat effectif et efficace. C'est dans ce cadre que nous devons construire un système démocratique, juste et respectueux des Droits de l'homme.
Pour ce travail difficile et complexe, tout en restant conscient de ces diverses réalités, de ces divers défis, il nous faut agir sur des leviers concrets et immédiats, notamment lutter contre l'impunité, contre les injustices, pour la justice, et pour la réconciliation nationale’’, incite le ministre.
De la nécessité de renoncer à la violence…
‘’Nous devons en Guinée renoncer à la violence, sous toutes ses formes, qu'on soit acteurs publics, acteurs politiques, acteur sociaux ou simples citoyens. L'Etat doit faciliter cet impératif moral et politique, en garantissant à chaque individu ou groupes d'individus, leurs droits et libertés, et un accès effectif et efficace à la justice’’, a prôné Khalifa Gassama Diaby.
Diallo Boubacar 1
Pour Africaguinee.com
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Créé le 24 septembre 2014 14:14Nous vous proposons aussi
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