Thierno Boubacar Barry, 1er de la République : « comment on m’a fait perdre ma bourse… »
CONAKRY-En Guinée, certaines vieilles habitudes ont la carapace dure. Thierno Boubacar Barry, 1er de la République, à l’examen de sortie session 2022, option plomberie a perdu sa bourse. Il aurait été victime de substitution. Présent au Maroc où il n’a aucun soutien, cet ancien élève du centre de formation professionnelle de Donka interpelle les autorités afin qu’il soit rétabli dans ses droits. Un journaliste d’Africaguinee.com l’a interrogé. L’étudiant dénonce une mafia qui selon lui étend ses tentacules jusqu’au niveau du service national des Bourses extérieures.
« Après les résultats, j’ai vu mon nom sur la liste des boursiers de l’Etat à travers la page Facebook du service national des bourses extérieures (SNAB), rattaché à la présidence de la République. On était au nombre de 50. Ils nous ont conviés au SNAB pour entamer les démarches.
Certains, avaient des passeports, pour nous qui n’en avions pas, ils nous ont demandé d’en chercher. C’est ce qui fut fait. Pendant cette démarche, un premier groupe a bougé pour le Maroc. Mais à un moment donné, ils ont arrêté la procédure. Quand ils ont repris, un deuxième groupe est parti sans qu’on ne soit informé.
J’ai vu un troisième groupe dans lequel figuraient des lauréats de l’enseignement technique, pour le Maroc. On a appelé au SNAB pour comprendre. On s’est rendu là-bas pour continuer la procédure qu’on avait entamée. On a franchi toutes les étapes, ils nous ont rappelé pour nous remettre nos billets d’avion. On s’est envolé pour le Maroc. C’est quand on est venu pour l’enregistrement qu’on m’a informé de cette affaire de substitution. J’ai dit que ce n’est pas possible et que je n’ai pas un autre homonyme là-bas (au Maroc).
Ils m’ont dit alors, que le SNAB avait envoyé quelqu’un qui portait ce nom. On a contacté l’ambassade…mais la mafia était là. Le service national des bourses extérieures voulait que je retourne. Ils m’ont envoyé un billet. Je n’ai pas voulu. On m’a aidé à m’inscrire ici dans une école, mais je n’ai pas encore la bourse marocaine. Je n’ai pas de matricule.
Je pense que le SNAB est complice de cette magouille. Certains cadres voulaient que je les aide à étouffer l’affaire et d’accepter de rentrer en Guinée. Des amis m’ont dit ici que quelqu’un s’était inscrit en mon nom et a changé même de ville car il n’aimait pas la plomberie. Celui qui avait amené mon billet au compte du SNAB m’avait menacé. C’est difficile pour moi ici. Mes parents n’ont pas les moyens. Je demande au gouvernement guinéen précisément au ministre de l’enseignement technique de m’aider. J’ai envie de poursuivre mes études ici, mais je ne peux pas payer la formation parce que ça coûte cher »
Selon nos informations, le ministre de l’enseignement technique, de la formation professionnelle et de l’emploi a reçu des membres de la famille du jeune boursier. Thierno Boubacar Barry confie que Alpha Bacar Barry aurait proposé deux options à sa famille.
« La première option, c’est de retourner en Guinée. Après ils vont m’aider à trouver une bourse pour la Tunisie ou la Russie. La deuxième, c’est de rester ici au Maroc, ils vont me donner 1300 dollars pour la bourse guinéenne. J’ai préféré la deuxième option car j’ai déjà commencé les cours ici. Mais moi, je veux ma bourse. Sinon je n’aurai aucun privilège. Prenons la bourse marocaine, il y a l’assurance qui l’accompagne. 1300 dollars, ce n’est pas grand-chose ici. Un appartement coûte 1500 dirhams, sans parler des charges. J’interpelle le président de la transition sur notre cas. C’est vraiment déplorable. Ils ont revendu ma bourse », a-t-il lancé.
Habib Samakè
Correspondant régional d’Africaguinee.com
A Mamou
Créé le 14 mars 2023 18:48Nous vous proposons aussi
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