Soulèvement à Dalaba : Qu’est-ce qui a provoqué la révolte des citoyens ?

Soulèvement à Dalaba

DALABA-Le meurtre d'un citoyen a provoqué un soulèvement populaire ce jeudi 20 août 20, dans la ville de Dalaba, en moyenne Guinée. Les violences qui ont agité cette ville située à cheval entre Mamou et Labé ont occasionné assez de dégâts. Un poste de gendarmerie a été incendié alors que des tirs ont retenti dans la ville durant toute la soirée. Plusieurs personnes sont blessées. Des renforts ont été appelés de Mamou et Pita pour ramener le calme.


Qu'est-ce qui a provoqué le soulèvement?

Joint par Africaguinee.com, le maire de la commune urbaine a apporté des précisions sur l'origine des violences. Elhadj Ibrahima Diallo, affirme que tout est parti de l'arrestation d'un présumé coupeur de route que des citoyens ont voulu lyncher à cause des dégâts qu'il a causé dans cette ville et ses environs.

 « C’est un bandit qui a été arrêté par les jeunes. Il attaquait les gens, violaient des femmes et battaient certaines personnes. Même récemment il a violé une femme qu'il a blessé au niveau des yeux. Lorsqu'il a été arrêté aujourd'hui dans la brousse, les jeunes l’ont mis à la disposition des gendarmes. Le vieux qui a été tué a contribué à sensibiliser les jeunes pour ne pas que le bandit qu'ils ont arrêté ne soit lynché par la foule. C’est dans ce cafouillage que des tirs ont suivi et cet homme a été tué. Lorsqu'il a été atteint, les jeunes l'ont pris pour l'envoyer à l’hôpital. Malheureusement il était déjà mort. Alors, tout est parti de là. On a tout fait pour calmer les jeunes mais ce n’était pas facile », explique le maire de la commune urbaine, qui précise que l’acte s’est passé à Bhoundou Sali dans le quartier Pellel Yero.

Interrogé, le neveu de la victime a donné d'autres details. Selon Boubacar Diallo ces mouvements ont été provoqués par la mort suspecte d’un citoyen tué par un gendarme lors d’une intervention. D’après lui, Mamadou Allaréni Diallo, âgé de 45 ans a reçu une balle tiré par un gendarme alors qu'il essayait de mettre à la disposition de la gendarmerie un présumé coupeur de route qu’il a arrêté en brousse pour empêcher qu’il ne soit lynché par les citoyens environnants. Au bout du fil, Boubacar Diallo précise qu’il a obtenu ces informations auprès du préfet de Dalaba.

« Ce soir il était au champ et il a aperçu un coupeur de route qui gardait ses armes à côté. Il a réussi à le maitriser. Dans cette situation, la population riveraine est sortie, voulant le lyncher. Mon oncle a dit non, conseillant de le déposer à la gendarmerie. C'est ainsi qu'ils ont appelé la gendarmerie. Quand les agents sont arrivés, vu le monde qu’il y avait, les gendarmes les ont fait monter les deux (la victime et le présumé coupeur de route, ndlr) dans leur pick-up pour aller à la gendarmerie afin qu’il explique pourquoi il a arrêté le monsieur. La tension montait. Il y a un des gendarme qui a voulu faire des tirs de sommation pour effrayer la foule. En maniant l’arme pour faire une rafale de trois (3) balles, la première balle a atteint mon oncle. Pour le moment c’est la version que j’ai eu de la part des autorités », nous a expliqué Boubacar Diallo.

Notre interlocuteur précise cependant que cette hypothèse n’est pas du tout partagée par la famille de Mamadou Allaréni Diallo, la victime.

« La famille soupçonne les gendarmes d'être en accointance avec le bandit que mon oncle a attrapé.  C’est pour cela que le gendarme a fait exprès de tirer sur lui pour faire taire l’affaire. Donc c’est ce qui a provoqué ces mouvements actuellement à Dalaba. Maintenant la gendarmerie est brulée. Les gendarmes qui y étaient sont partis à la préfecture. On m'a dit que les populations se dirigeaient vers chez le préfet. Mais vue la tension, il y a eu des renforts venant de Pita et Mamou», a ajouté Boubacar Diallo, avant de revenir sur les relations qui existaient entre lui et la victime.

« C’était mon employé en même temps mon oncle. C’est lui qui gérait toutes mes activités agricoles dans la préfecture de Dalaba. Aujourd’hui d’ailleurs il m’a appelé à 11h pour que je lui envoie de l’argent pour notre projet de laitue. Je devais lui transférer 900 mille fg ce soir-là. On n’a même pas fini avec les carottes qu’on a cultivées. Vous vous imaginez le choc déjà ? », conclu-t-il. La victime, feue Mamadou Allaréni Diallo laisse derrière lui une veuve et trois enfants.

Nous y reviendrons!

Habib Samaké

Correspondant régional

D’Africaguinee.com à Mamou

Créé le 21 août 2020 01:47

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