Somalie: des responsables limogés après l’attaque du palais présidentiel

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Le président somalien a limogé mercredi les chefs de la police et des services de renseignements, au lendemain d'un assaut des islamistes shebab sur le palais présidentiel à Mogadiscio, le deuxième depuis le début de l'année.


 

"Les chefs de la police et des services de renseignements ont été tous deux remplacés", a déclaré le ministre de l'Information, Mustafa Duhulow. "Le ministre de la Sécurité nationale a été nommé", a-t-il ajouté, alors que le poste était vacant depuis plusieurs mois.

 

Un porte-parole des islamistes, affiliés à Al-Qaïda, a confirmé que son groupe était derrière l'assaut de mardi soir. Il a affirmé que les combattants avaient réussi à pénétrer dans le palais présidentiel lui-même, situé dans l'enceinte d'un vaste complexe fortifié, la "Villa Somalia".

 

Mais le gouvernement a opposé un démenti, assurant que les hommes armés avaient été tués près de l'entrée du complexe ultra-protégé.

 

"Sur les quatre assaillants, trois ont été tués dans le parking (à l'extérieur) et un a été capturé", a déclaré le ministre de l'Information.

 

Un responsable de la sécurité avait cependant affirmé mardi soir qu'au moins neuf combattants étaient impliqués dans l'attaque et avaient trouvé la mort. Ils portaient des uniformes de l'armée somalienne.

 

Des spécialistes ont fait exploser plusieurs engins explosifs, "notamment une veste bourrée d'explosifs qu'un assaillant portait et qui n'avait pas réussi à exploser", a ajouté le ministre.

 

Le président somalien Hassan Cheikh Mohamud, qui ne se trouvait pas sur place lors de l'assaut, s'est voulu ferme mercredi face aux shebab, en prononçant un discours à quelques pas de l'épave de la voiture piégée utilisée par les assaillants.

 

"Je suis ici pour rester, si Dieu le veut (. . . ). Je leur dis: +Vous ne nous tuerez pas, et vous ne détruirez pas non plus notre moral+", a-t-il lancé.

 

Il a aussi remercié la force de l'Union africaine dans le pays (Amisom, 22. 000 hommes) pour avoir aidé à combattre le commando et pour avoir assuré sa propre sécurité.

 

Le palais présidentiel avait déjà été ciblé en février. Des shebab, vêtus d'uniformes de l'armée, avaient réussi à entrer dans la "Villa Somalia", forçant le passage avec une voiture piégée avant d'être tués par les services de sécurité.

 

Le chef de l'Etat a nommé Mohamed Abdulahi Hassan à la tête des services de renseignements, et Mohamed Cheik Hassan comme nouveau patron de la police.

 

Khalif Ahmed Ereg, un ancien chef des services de renseignements, est désormais ministre de la Sécurité nationale.

 

Le poste était vacant depuis la démission de son prédécesseur en avril, à la suite d'une attaque-suicide contre le Parlement. L'opération, lancée alors que les députés étaient réunis, avait tué plusieurs gardes et employés.

 

Expulsés de la capitale en 2011 par l'Amisom, les shebab contrôlent toujours de larges zones rurales et privilégient désormais actions de guérilla et attentats, visant notamment la capitale et les institutions de la Somalie, plongée dans la guerre civile en 1991.

 

Ils ont aussi perpétré une série d'attaques dans des pays de la région engagés au sein de l'Amisom, au Kenya voisin en particulier.

 

Les shebab ont ainsi revendiqué depuis la mi-juin plusieurs tueries près de l'archipel touristique de Lamu, sur la côte kényane au bord de l'océan Indien (sud-est).

 

AFP

Créé le 11 juillet 2014 10:15

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