Situation des guinéens en Belgique : Entretien exclusif avec El hadj Moussa Diallo du parti belge CDH…

CONAKRY- Quelle est la situation des guinéens vivant au royaume de  Belgique? Quel doit être l’apport des autorités guinéennes dans le cadre d’un soutien à cette diaspora ? L’un des candidats à l’élection du parlement fédéral Belge, El hadj Moussa Diallo, a abordé toutes ces questions au cours d’une interview exclusive qu’il a accordée à notre rédaction.Dans cet entretien, ce ressortissant guinéen devenu citoyen belge a aussi lancé un appel à toute la jeunesse de son pays d’origine, qui pour la plupart, souhaite tenter l’aventure vers l’occident. Exclusif !

 

AFRICAGUINEE.COM: Bonjour M. Diallo!

EL HADJ MOUSSA DIALLO: Bonjour M. Baldé!

Pourriez-vous vous présenter à nos lecteurs s’il vous plaît ?

Je m’appelle Diallo El hadj Moussa, je suis belge d’origine guinéenne,  né dans un petit village, dénommé Ndiouriah au Nord-ouest de la Guinée, en Afrique de l’Ouest. J’ai 38 ans ; marié et papa d’une adorable petite fille de 7 ans bientôt.

Diplômé en Gestion d’entreprise et en Comptabilité,  je dispose également de quelques formations post universitaires en gestion des finances publiques.

Après avoir longtemps travaillé dans le secteur privé belge, en 2009 j'ai intégré le service public, d’abord comme professeur de sciences économiques dans le secondaire, puis comme  gestionnaire comptable -économe de deux écoles de la communauté française. Actuellement je suis en service à la Ville de Bruxelles (Bravvo – prévention et sécurité / Service des finances) où je m’occupe entre autres de la gestion budgétaire et des relations avec les pouvoirs subsidiant. Etre au service de la collectivité est une réelle motivation pour moi. 

 Parlez-nous de vos débuts en politique…

 J’ai toujours évolué dans un environnement politique. En effet mon défunt papa, fut un des premiers députés de ma région natale ; c’était dans les années 1960. J’ai été bercé dans la politique. Cet engagement citoyen au service de la collectivité. Très jeune, je me suis engagé en politique dans mon pays d'origine pour défendre les valeurs qui fondent notre Humanisme : la justice, la liberté et la tolérance. A mon arrivée en Belgique,  j'ai commencé à milité dans le CDH, le parti qui correspond le mieux à mes convictions. En 2014, du militant engagé j'ai décidé de passer à plus d'actions, en me portant candidat sur la liste du CDH et y apporter ma contribution, au combat pour le vivre mieux et le vivre mieux ensemble. 

 Que retenez-vous de cette journée électorale?
 

C’est une journée exceptionnelle pour ma modeste  personne,  car c’est la première fois que je sollicite directement le suffrage de mes compatriotes belges, en qualité de candidat, 12eme sur la liste de mon parti,  à une institution si distinguée qu’est le parlement fédéral belge.

C’est un honneur pour moi mais aussi pour toute la Guinée mon pays d’origine.

Comme tous les belges, je me suis acquitté de mon devoir citoyen, ce matin vers 9h et je crois  que le programme proposé par le CDH (centre démocrate humaniste) et la détermination avec laquelle notre campagne a été menée, notre espoir est grand ; cependant nous attendons les résultats avec sérénité.

Quel regard portez-vous sur la situation des immigrés guinéens en Belgique?

La problématique de l’immigration est un sujet sérieux ; mais avant de voir l’immigration que sous l’angle des expulsions, des situations dramatiques de Lampedusa ou ailleurs, je voudrais qu’on parle et qu’on mette en valeur  ces nombreux jeunes issus de l’immigration qui travaillent dans les banques, les administrations publiques, les hôpitaux…..qui sont chercheurs, docteurs, professeurs d’universités mais aussi hommes et des femmes  politiques dans leur pays d’adoption (ici en occident).

La situation des sans-papiers guinéens en Belgique est préoccupante car beaucoup d’entre eux après avoir longtemps vécu ici, se retrouvent dans les centres fermés en attente d’expulsion. C’est déplorable sur le plan humain ; ce sont des attaches durables qui sont ainsi subitement coupées, des liens humains déchirés.

 Quelle action comptez-vous entreprendre auprès des autorités sur cette question?

Il est de notre devoir, nous Hommes politiques, de gérer cette situation avec  Humanisme. De nombreuses actions ont été entreprises pour essayer de venir en aide à ces guinéens en attente d’expulsion, principalement la sensibilisation des associations et ONG de défense des droits humains, sur leur condition mais aussi et surtout des rencontres avec les autorités compétentes. Et tout dernièrement j’ai personnellement accompagné le président Cellou Dalein (leader de l'Union des forces démocratiques de guinée, ndlr) auprès de ces dites autorités, en sa qualité de Président  du plus grand parti de l’opposition guinéenne, pour donner sa lecture  d’élu de la Nation  et d’homme de terrain sur les questions d’actualité politique guinéenne. Cet échange a été fructueux et je suis convaincu que désormais, les services de traitement des demandes de séjour en tiendront compte.

Avez-vous un message à l’endroit des guinéens résidant en Belgique ?

 Un message de remerciement et de reconnaissance infinis. Dès les premières heures de ma candidature, les compatriotes d’origine guinéenne se sont appropriés de ma campagne pour en faire la leur. Je voudrais aussi lancer un appel à toute la communauté et au-delà,  à toutes les minorités vivant en Belgique, de continuer inlassablement  le travail d’intégration réussie dans notre pays d’adoption.  Une intégration réussie passe nécessairement par l’éducation de nos enfants, la formation qualifiante et l’ouverture aux autres. Il est de notre mission de faire de nos enfants, puisque l’Etat belge offre de meilleures conditions d’étude que nos pays d’origine, la relève de demain en leur assurant la meilleure éducation possible.

Avez-vous des attentes auprès des autorités de Conakry sur la situation des guinéens du royaume de Belgique?

Vous savez je n’ai pas d’attente particulière à formuler  à l’endroit des autorités de guinéennes. Il me semble qu’un ministère des guinéens de l’Etranger existe, c’est de son ressort d’établir toutes les stratégies pour intéresser davantage les guinéens de la diaspora à la vie socio-économique du pays d’origine. Il me semble aussi normal, que ce même ministère  établisse des structures d’accueil et de réinsertion  des guinéens expulsés d’Europe ou d’ailleurs (Angola). 

Le mot de la fin…

Encore merci ! Les résultats sont en principe pour ce soir et quoi qu’il advienne, je sors gagnant de cette formidable campagne. Merci à tous ceux qui ont cru en mon projet et m’ont apporté leur soutien.

A la jeunesse guinéenne,  je lance un vibrant appel à la formation et à l’instruction.  Demain ce pays sera dans vos mains, pour en assurer une bonne gestion équitable et profitable à tous.

 

Interview réalisée par Abdoul Ghoudoussy Baldé

Chef de Bureau Africaguinee.com à Genève

Créé le 1 juin 2014 19:33