Simandou : Après l’arrêt de leurs activités, Rio Tinto et WCS vers la touche ?
CONAKRY-En Guinée, le gigantesque projet de Simandou, connait un nouveau coup d’arrêt. C’est la plus grande réserve inexploitée de minerai de fer de haute qualité au monde, avec plus de 1,8 milliard de tonnes , d’une teneur en fer supérieure à 65,5%.
La junte militaire au Pouvoir dirigée par le colonel Mamadi Doumbouya, a ordonné ce lundi 4 juillet 2022, l’arrêt immédiat de toutes les activités liées au projet. Une décision « radicale » tombée comme un coup de couperet.
Les autorités guinéennes qui accusent Winning Consortium Simandou (WCS) et Rio Tinto-Simfer « d’inertie » et de faire « obstruction » au développement du projet, ouvrent la voie à une perspective de discussions avec de nouveaux partenaires. Laissant entrevoir l’éventualité d’un « divorce » avec les deux géants miniers détenteurs des blocs 1,2,3 et 4 du gisement du Simandou. Le « bras de fer » pourrait prendre de nouvelles dimensions dans les semaines à venir dès lors que les deux entreprises ont déjà consenti des investissements dans ce projet stratégique.
« Le président de la Transition a prouvé à la face du monde sa bonne volonté à développer ce projet dans l'intérêt supérieur des populations guinéennes, mais également des partenaires. Fidèle à ses principes, Colonel Mamadi DOUMBOUYA n'engagera jamais sa responsabilité morale sur un projet qui ne tienne pas compte de l'intérêt du citoyen guinéen ordinaire et ne va jamais brader les ressources minières du pays, héritage des futures générations. Tout en maintenant les portes de la discussion ouvertes, la Guinée reste disposée à échanger avec de nouveaux partenaires dans l'intérêt supérieur du Peuple de Guinée », indique un communiqué de la présidence guinéenne.
Ce n’est pas la première fois que les activités liées à Simandou connaissent un arrêt soudain depuis l’arrivée du Colonel Mamadi Doumbouya au Pouvoir. En mars dernier, il avait pris une décision similaire. Ce mégaprojet minier porte sur un investissement faramineux pour toutes les phases, estimé à 15 milliards de dollars US pour la mine, les infrastructures et les coûts associés, auxquels s'ajoute 1 milliard Usd pour la construction d'une aciérie.
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Il prévoit également la construction d’un chemin de fer, long de plus de 600 Km, reliant le port de Morebayah situé dans la préfecture de Forécariah à la zone minière des blocs 1&2 de Simandou dans la préfecture de Kérouané. Il sera un catalyseur pour le développement économique de la Guinée. Selon les prévisions du nouvel accord-cadre tripartite signé le 25 mars 2022, les premières tonnes de fer devraient être exportées dès 2024.
Mais cet accord a du mal à être appliqué. Les parties s’arcboutent sur la mutualisation financière pour le codéveloppement du projet. Les ultimatums teintés de menaces n’ont guère permis faire bouger les lignes. Le principe de la co-entreprise constitue toujours un point d’achoppement majeur. Ne pouvant plus attendre, le colonel Doumbouya a opté pour la fermeté, ordonnant l’arrêt immédiat des activités.
« Conscient de la complexité qui réside dans la création d'une co-entreprise dans un projet de cette envergure, de la complexité de parvenir à un accord de pacte d'actionnaires qui peuvent prendre du temps, le comité stratégique donne la possibilité d'entamer le processus de création de la co-entreprise par la signature des statuts, en accordant un moratoire de huit (8) mois pour la signature d'un pacte d'actionnaires. Nonobstant toute la bonne volonté exprimée par l'État guinéen, les deux partenaires rechignent toujours à signer les statuts de création de la co-entreprise », fulmine la présidence guinéenne qui accuse aussi ses partenaires Winning Consortium Simandou (WCS) et Rio Tinto Simfer de faire obstruction au développement du projet et de s'entendre pour denier à la Guinée ses droits de co-actionnaire à hauteur de 15%.
Dossier à suivre…
Focus Africaguinee.com
Créé le 5 juillet 2022 03:08Nous vous proposons aussi
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