Sidya Touré répond amèrement à Doussou Traoré : « Les références du domaine dans votre courrier sont incorrectes… »

CONAKRY-Sommé par le Directeur Général du Patrimoine Bâti public de quitter son domicile avant le 28 février, Sidya Touré le Président de l’UFR a sèchement répondu Mohamed Doussou Traoré. Du berger à la bergère, l’ancien premier ministre déclare, documents à l’appui, dans sa lettre-réponse qu’il n’est pas concerné.
Dans son courrier réponse N°087/SGPRG/DGPBP/, consultée par Africaguinée.com, Sidya Touré, affirme que c’est avec surprise qu’il a appris que son domicile fait partie du Patrimoine Bâti de l’Etat et qu’on lui demande de libérer les lieux avant le 28 février avant 10 heures.
« Je voudrais vous exprimer toute ma surprise par rapport au contenu de votre courrier qui indique que mon domicile fait partie du Patrimoine Bâti de l'Etat. Je tiens à préciser que les références du domaine dans votre courrier sont incorrectes tout comme sa localisation dans le quartier Dixinn Port, alors que ma résidence se trouve dans le plan cadastral de Taouyah Cité », écrit l’ancien Premier ministre.
Pour votre (le DG du patrimoine bâti) information, écrit-il, c'est un terrain nu relevant du domaine privé de l'Etat qu’il a acquis conformément au code foncier et domanial en vigueur en Guinée comme il en a été de même pour des milliers de citoyens guinéens. « N'ayant jamais eu à faire au Patrimoine Bâti, je ne me sens donc pas concerné par l'objet de votre courrier » a tranché le Président de l’UFR.
Sidya Touré a pris le soin d’adjoindre à son courrier -dont copie a été adressée à la Présidence, au ministère de l’urbanisme-, les pièces suivantes : le Décret d'attribution, la Copie du chèque BICIGUI, le Récépissé du trésor public, le Permis de construire, la Facture de l'entreprise SERICOM, la Fiche d'enquêtes internes. Plus loin, il a fait un rappel de l'historique sur la façon dont il a acquis le domaine en vue d’apporter des éclairages nécessaires pour la compréhension du patron du patrimoine bâti.
« J'ai été nommé Premier Ministre de la République en Juillet 1996 et logé à la résidence de Landréah à Dixinn (logement de l'ancienne Première Dame). L'achat de ce bien m'avait d'ailleurs été proposé, une offre que j'ai déclinée. Afin d'avoir un domicile privé à Conakry, j'avais sollicité du Chef de l'Etat l'octroi d'un terrain à usage d'habitation conformément à la loi pour y construire ma résidence. Plusieurs parcelles m'ont été proposées dans les quartiers de Kipé, Taouyah et Minière ; mon choix s'est finalement porté sur celle de la Minière portant parcelle N°13 du Lot 24.
C'est sur la base de cette procédure que Monsieur le Président de la République, le Général Lansana CONTE, a pris un Décret pour m'attribuer le terrain (au-dessus de 1500 m2) formant la parcelle N°13 du Lot 24 du plan cadastral de Taouyah Cité, conformément au code foncier et domanial en vigueur portant procédure d'acquisition de terrain à usage d'habitation. Je voudrais préciser que j'ai acheté ce terrain après évaluation par le Ministère de l'Urbanisme et de l'Habitat de sa valeur estimée au prix du marché, à 33 423 600 GNF (soit près de 33 000 dollars US à l'époque).
Le versement de ce montant a été effectué par les soins de mon notaire Me Amadou Diallo au guichet du trésor public. La copie du chèque et le récépissé en font foi. Un permis de construire a été demandé et obtenu en bonne et due forme. Les travaux ont été réalisés par l'entreprise SERICOM suivant les factures nº02/00 pour un montant de 1.770.000 Francs français et nº03/00 pour un montant de 41 300 000 GNF, hors finitions, aménagement et climatisation ».
Sidya Touré précise dans son courrier qu’il se réserve le droit de s'adresser au Ministère de l'Urbanisme, de l'Habitat et de l'Aménagement du Territoire duquel relève la cession des terrains urbains.
Dossier à suivre…
Siddy Koundara Diallo
Pour Africaguinee.com
Créé le 21 février 2022 20:22Nous vous proposons aussi
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