Sidy N’diaye : « Quand on aime la Guinée, on ne dit pas que la communauté peule est opprimée « 

Sidy Souleymane Ndiaye, procureur du TPI de Dixinn et Madic 100 frontières, photomontage Africguinee.com

CONAKRY- Poursuivi pour "atteinte à la sûreté de l'Etat, racisme, incitation à la violence et destruction des deniers publics", Mamadi Condé alias Madic 100 frontières a comparu ce lundi 18 janvier 2021, au tribunal de première instance de Dixinn.


Le prévenu a plaidé non coupable avant de son confondre en excuses, devant une assistance plutôt médusée.  A la barre, Mamadi Condé a indiqué qu'il a pris conscience de ses erreurs et a demandé pardon, notamment au Chef de l'Etat.

"J'ai appris beaucoup de choses en deux mois. Je n'ai plus la même perception, j'ai eu une prise de conscience. Je suis Mamadi Condé mais différent de Madic 100 frontières. Pendant la campagne et le temps que j'ai fait en prison, j'ai vu beaucoup des choses. En réalité, le système que nous combattons se trouve dans le gouvernement, dans la société civile, dans l'opposition. C'est quelqu'un dans mon propre groupe qui m'a livré.

Je demande au président Alpha Condé de me pardonner. Son fils a fait des erreurs. Je demande pardon à tout Guinéen qui a été vexé par mes vidéos. Je demande pardon à Bafoé, au président du TPI de Dixinn, au procureur.

Pourquoi on m'accuse d'être un xénophobe ?

C'est une longue histoire, j'ai grandi dans la violence et dans l'oppression parce que mes parents étaient Rpgistes sous l'ancien régime. Il y a 20 ans de cela, j'ai décidé de quitter la Guinée pour m'installer au Mali parce que j'étais recherché par le régime. Il fut un moment, le Président Alpha Condé était attaqué vers Faranah dans un pont. On était chargé de l'accueillir et le garder après l'attaque. Le jour de cette attaque du Président Alpha Condé, dans les violences j'ai perdu ma petite sœur. Elle aurait eu 28 ans cette année.

Lire aussi-Guinée-"Atteinte à la sûreté de l'Etat" : un proche de Cellou attendu à la barre…

Arrivée au Mali, j'ai cherché la nationalité et lorsque j'ai voulu rejoindre le Canada, j'ai appelé mon père pour lui demander la quelle des nationalités je devais prendre entre le Mali et la Guinée. Mon père m'a dit de rester tel que je suis.

Les injures…

En 2013, j'ai initié un projet de cinéma avec mon frère Kader. Il avait eu un problème avec 200 jeunes sur un de leurs projets de Cinéma. Ensuite, je suis rentré en contact avec plusieurs personnalités guinéennes et finalement le projet a échoué.  Je voulais aussi envoyer une vingtaine de jeunes pour suivre une formation en cinéma. Lorsque le projet a échoué, j'étais furieux contre le gouvernement. C'est pourquoi j'ai tenu ces genres de propos", relaté le jeune opposant, apparemment métamorphosé.

Mamadi Condé se considère désormais comme un ancien opposant. Il a reconnu aussi avoir déclaré que les "peulhs son opprimés" en Guinée, répondant à une question du procureur Sidy Souleymane Ndiaye. Lequel a aussitôt indiqué : "Quand on aime la Guinée, on ne dit pas que la communauté peule est opprimée". Les audiences ont été renvoyées au 25 janvier 21 pour les "plaidoiries et réquisitions".

A suivre…

Oumar Bady Diallo

Pour Africaguinee.com

Créé le 18 janvier 2021 21:07

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