Siba Béavogui, rescapé du cauchemar tunisien : « En prison, les militaires nous déshabillaient et nous traitaient comme des chiens… »

CONAKRY- Diplômé en administration des affaires en Guinée, Junior Siba Béavogui rêvait de poursuivre ses études en Tunisie dans le domaine des multimédias. Il a financé 4000 euros pour ses études. Artiste, il voulait boucler cette formation pour revenir ouvrir son propre studio et surtout être réalisateur cinématographique. Son rêve s’est subitement brisé.


Jusqu’au 24 février, il vivait tranquillement en Tunisie. Mais les propos du président Kaïs Saïed ont fait basculer sa vie ainsi que celle de plusieurs autres africains noirs Subsahariens. Son témoignage est digne d’un film d’horreur.

« Lorsque ces événements ont commencé, même quand tu es à l’école, tu appelles ta directrice celle-ci te dit qu’elle ne peut rien faire« , a entamé Junior Siba Béavogui. Après son arrestation avec d’autres noirs, il dit avoir été conduit dans un tribunal  pour être jugé.

« On nous a envoyé en justice au niveau supérieur où nous avons été jugés comme des bandits. Nous étions menottés comme les plus grands criminels de la ville. C’est après 8 jours de détention qu’on a été jugés. Après, on nous a envoyé dans un centre d’immigration. Là-bas, on a subi des mauvais traitements de toute sorte. Je suis tombé malade, lorsque je toussais, je crachais du sang. Quand je leur ai dit de m’envoyer à l’hôpital, ils m’ont répondu qu’ils n’ont pas ce temps. 

Quand on s’est révoltés pour qu’on nous libère de là, ils ont pris certains d’entre nous et les ont envoyés au niveau de la garde nationale. Ils les tabassaient là-bas comme des chiens. Ils les déshabillent et les maltraitent. On crache sur eux et on leur dit : l’homme noir, c’est fini en Tunisie. Vous n’avez plus de force ici. C’est ce que les militaires nous disent » a-t-il témoigné.

Il enchaîne : « Je leur ai demandé alors de me mettre les menottes et m’accompagner dans ma chambre pour que je puisse au moins aller récupérer mon diplôme que j’ai obtenu en Guinée, ils n’ont pas accepté. Tous mes documents, mon passeport j’ai tout laissé là-bas. Je suis venu avec ma clé parce que depuis qu’ils m’ont arrêté ils ne m’ont pas permis de retourner dans ma chambre. C’est comme ça que je suis revenu » a-t-il déclaré.

« J’avais tous les documents, contrat de bail, inscription de l’école, passeport avec une attestation d’entrée par la voie légale. Ils m’ont traité comme un vulgaire (…). Ma formation est partie à l’eau. Les 4 000 euros que j’ai financés, tout est perdu.

Avant le discours du président, à l’école, ça allait mieux. Mais dans la rue, les métros, il y avait le racisme, parce que quand on s’y embarquait, certains Tunisiens dès qu’ils nous voient ils se bouchent les nez ce qui signifie que nous, on sent mauvais », a-t-il ajouté.

Ce jeune guinéen exprime toute sa reconnaissance à l’endroit du président de la transition guinéenne, Mamadi Doumbouya qu’il appelle d’ailleurs à les soutenir.

« Ce que le président a fait pour moi, c’est comme on prenait quelqu’un dans le dernier degré de l’enfer où il n’avait plus d’espoir (…). Parce que je dois dire que le consulat qui est là-bas ne travaille pas. Depuis que ces événements ont commencé, ils n’ont rendu visite à aucun détenu, que ce soit en prison, dans les centres pour migrants, rien. C’est pourquoi je remercie le président. Et si j’ai un message à passer, c’est de dire à tous les Guinéens de s’unir et soutenir colonel Mamadi Doumbouya parce que ce qu’il a fait, aucun président ne l’a encore fait.

Même à Tunis, les autres africains noirs qui sont là-bas reconnaissent le mérite du président en disant que c’est le meilleur. Parce que disent certains, depuis que cette crise a débuté, les Guinéens sont les seuls à être rapatriés dans leur pays  » a témoigné Junior Siba Béavogui.

Cet autre rapatrié préfère s’exprimer sous anonymat. Il alerte sur la situation des Guinéens détenus dans des centres en Tunisie.  » Nous avons des amis qui sont détenus dans une prison de là-bas. Aidez-nous pour qu’ils recouvrent leur liberté « ,a-t-il lancé.

Siddy Koundara Diallo 

Pour Africaguinee.com 

Tel: (00224) 664 72 76 28

Créé le 4 mars 2023 13:43

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