Sia Tolno se confie: « Je viens du ghetto comme Mandela et Makeba… «
CONAKRY- La star internationale guinéenne Sia Tolno vient de faire plusieurs confidences sur sa vie. Double prix découverte RFI, l’artiste guinéenne a sorti un nouvel album intitulé « this train ». Interrogée cette semaine par un journaliste d’Africaguinee.com, Sia Tolno a expliqué que son passé est semé d’embûches. Mais ce passé « lourd » lui a servi de catalyseur. Avec le courage, la persévérance, elle s’est hissée au plan international. Mais elle ne semble pas encore du tout être rassasiée.
« A un moment donné dans ma vie, j’ai cherché de la nourriture, à un moment donné dans ma vie, j’ai vécu la guerre, à un moment donné dans ma vie, j’ai demandé de l’aide. Quand j’ai aujourd’hui l’opportunité d’être à la tête d’affiche, ce passé a été ma force. C’est très difficile, parce que le marché est très large, la compétition est rude. Mais jusque-là je n’ai pas encore ce que je veux musicalement. Il faut avoir des perspectives, des objectifs. L’un de mes objectifs c’est comment aider cette jeunesse de s’épanouir en Afrique pas ailleurs. Parce que j’ai fait partie de cette jeunesse à un moment qui était perdue. On est tous victime », a-t-elle dit.
Sia Tolno a un style musical original. C’est qui fait d’ailleurs qu’elle arrive à se démarquer avec sa voix puissante. « Les chansons que je fais ne sont celles qu’on écoute dans les boites de nuit, ce n’est pas du genre « collez-la-petite ». Pourtant, je suis très inspirée quand je rentre au studio je peux faire comme tout le monde, faire danser les gens, mais après ils oublient (…) Nous sommes encore très loin de nos objectifs. On peut faire danser les gens, mais est-ce que vous les avez touché ? Est-ce que vous avez touché leur âme ? Qu’est-ce que tu les enseigne ? C’est important de dire que le succès n’est pas facile à gagner. Il faut savoir pour qui tu chantes, à qui tu parles. Tu es en train de parler à quelqu’un qui n’a pas même pas à manger qui ne peut pas aller à l’école par manque de moyen. Est-ce que cette personne va être touchée par ta chanson », observe-t-elle, indiquant que la clé de la réussite pour elle, c’est le travail, la persévérance.
« On ne peut pas oublier des dames comme Miriam Makéba, on ne peut pas oublier même les grands politiciens comme Mandela parce que c’est des gens qui viennent du ghetto, qui ont marqué leur époque. Je n’ai pas honte de dire que je viens du ghetto parce je viens de là. Les gens que j’admire viennent du ghetto, ils sont devenus quelque chose après. Donc, les autres peuvent aussi devenir quelque chose », a-t-elle dit.
BAH Aissatou
POUR Africaguinee.com
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Créé le 8 décembre 2018 12:12Nous vous proposons aussi
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