Sékou Koundouno parle : « Notre plan B si on interdit notre manifestation… »

CONAKRY-En Guinée, le Front National pour la Défense de la Constitution, dissout par les autorités de la transition, projette une marche pacifique dans le Grand Conakry, le 16 février 2023. Cette manifestation qui s’annonce décisive fait moindre écho dans la capitale guinéenne. A quelques jours, de l’organisation de cette marche, Africaguinee.com a interrogé le Responsable des Stratégies et Planification du FNDC. Sékou Koundouno revient sur les derniers réglages liés à cette autre protestation qui vient d’obtenir le soutien de plusieurs formations politiques dont l’UFDG, le RPG arc-en-ciel, l’UFR. Entretien exclusif.


AFRICAGUINEE.COM : A quatre jours de cette manifestation que vous organisez, est-ce que la date du 16 février reste toujours maintenue ?

SÉKOU KOUNDOUNO : Nous maintenons la manifestation. Ce sera une indignation citoyenne et pacifique pour le retour à l’ordre constitutionnel et la libération des leaders du FNDC. Ces militants pro démocratie sont aujourd’hui pris en otage par des putschistes qui nous gouvernent. La rectification de la transition guinéenne est une nécessité absolue. Et cette manifestation citoyenne se tiendra dans les conditions définies par l’article 8 de la charte de la transition. Nous rappelons juste que c’est un droit que nous exerçons. Nous ne sommes pas d’accord de la gestion de la transition par la junte. Donc, aucune situation d’exception ne peut et ne doit nous priver de ce droit sacré.

Quel est le niveau des préparatifs de cette manifestation ?

Nous parlerons moins des actions prévues. Nous avons eu plus de cent jours pour préparer cette importante manifestation. Nous espérons qu’elle sonnera le glas de la fin de la récréation. A date, l’essentiel est fait. Mais comme vous le savez, quand vous mobilisez une foule, vous devez dynamiser la stratégie. Notre stratégie n’est pas immuable. Nous la réajustons constamment. Nous réajusterons nos approches et stratégies en fonction des différentes informations que nous recevons aussi.

Est-ce que vous avez déposé les courriers d’information au niveau des mairies concernées ?

Bien que ce soit des putschistes qui sont à la tête du pays, nous restons des légalistes. Ils veulent que la Guinée devienne une plaque tournante des stupéfiants, nous ne l’accepterons pas. Donc, rassurez-vous que nous travaillons sur l’aspect légal de la manifestation de ce 16 février 2023.

Est-ce qu’à date, il y a des communes où vous avez déposé des notes d’informations ?

Rien n’est encore tard, quand nous aurons les réponses, vous serez informés.

Quel sera l’itinéraire de la marche ?

On donnera l’itinéraire en ce début de semaine. Nous avons notre stratégie de communication sur cette manifestation capitale pour notre pays et nous faisons en sorte d’aller par étapes.

Quel dispositif le FNDC compte mettre en place pour encadrer les manifestants ?

Face à des putschistes, nous ne minimiserons aucun aspect sécuritaire. Vous savez qu’ils ont déjà tué courant 2022 plus de dix guinéens sans qu’il y ait des enquêtes pour retrouver les auteurs. Nous avons organisé par le passé des manifestations qui ont regroupé des millions personnes dans les rues de Conakry, qui ont été bien encadrées par nos équipes. Nous avons plusieurs fois montrés que nous sommes des citoyens pro-démocratie et responsables. Et on espère que cette fois-ci nous aurons l’occasion de montrer que nous restons républicains quand nos droits sont respectés.

Combien de personnes comptez-vous mobiliser pour cette marche ?

Nous n’avons pas de chiffres à donner. Nous sommes dans un contexte où nous estimons que les Guinéens sont prêts à demander que nous recentrions la transition. L’opacité dans la gestion minière doit être combattue avec force. Des putschistes ne peuvent pas bazarder nos mines et sacrifier l’avenir du pays. Nous sommes et resterons debout également contre la prédation des libertés publiques et le rétrécissement de l’espace civique.

Quel sera votre plan B si vous n’obtenez pas le feu vert de manifester ?

Notre plus grand souhait c’est la tenue de la manifestation avec notre plan A. Vous le savez mieux que moi, la manifestation est un droit. Au cas où des putschistes refuseraient qu’on exerce notre droit conformément à l’article 8 de la charte de la transition, mais également les conventions et traités ratifiés par la Guinée, notre plan B consistera à faire respecter nos droits.

Entretien réalisé par Siddy Koundara Diallo 

Pour Africaguinee.com 

Tel : (00224) 664 72 76 28 

Créé le 13 février 2023 15:56

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