Sanoh : « Ce que nous nous sommes dit avec les leaders religieux… »

CONAKRY-Les responsables du Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC) ont eu un tête-à-tête ce mercredi 29 janvier 2020 avec les leaders religieux chrétiens et musulmans. Conduite par Abdourahmane Sanoh, Cellou Dalein Diallo, la délégation des adversaires du projet de nouvelle constitution dont Alpha Condé est porteur, a livré un message direct à Elhadj Mamadou Saliou Camara et Monseigneur Vincent Koulibaly. En clair, les leaders du FNDC ont demandé à ces leaders religieux de dire la "vérité au chef de l’Etat".
« Nous avons échangé sur la situation extrêmement grave qui prévaut aujourd’hui dans notre pays. Leur soucis c’est la paix c’est pourquoi ils ont souhaité prendre des initiatives dans ce sens. Nous leur avons marqué la disponibilité habituelle du FNDC à trouver une solution pacifique rapide à cette situation. Mais on a tenu à leur signifier qu’il extrêmement difficile que les religieux comprennent qu’un imam, un archevêque ou même un pape veuille modifier les termes de la bible ou du coran pour se maintenir imam ou pape (allusion faite au projet d’Alpha Condé, ndlr). Nous leur avons expliqué que tout le peuple attend d’eux qu’ils puissent dire cette vérité-là au président Alpha Condé », a déclaré Abdourahmane Sanoh.
Le sujet lié aux élections législatives s’est également invité dans les discussions. Un scrutin d’ailleurs dont les leaders religieux demandent le report à cause du climat tendu dans le pays.
« On leur a expliqué que la peur des principaux partis politiques d’opposition n’est pas d’aller à une élection. Ce qu’ils exigent, ce sont des élections transparentes qui passent par un fichier propre basé sur les recommandations de l’audit de l’OIF », a indiqué le coordinateur national du FNDC.
Depuis le début de la crise, plusieurs guinéens sont tombés sous les balles, sans que les circonstances ne soient élucidées. Les manifestations presque quotidiennes inquiètent les leaders religieux qui demandent aux organisateurs de faire une trêve. Le FNDC promet d’apporter une réponse dans les prochains jours, mais prévient cependant que les manifestations constituent le seul moyen de pression dont il dispose face à ceux qui veulent confisquer le pouvoir.
« Personne ne veut des manifestations, ce n’est pas de gaieté de cœur que nous faisons des manifestations. NON. On manifeste parce que la Loi le permet mais aussi parce que c’est cela nos moyens de pression sur ces gens-là qui veulent confisquer le pouvoir d’Etat. Ça, on ne va pas l’accepter. Nous ne permettrons à personne de confisquer le pouvoir d’Etat dans ce pays », a averti Abdourahmane Sanoh.
A suivre…
Diallo Boubacar 1
Pour Africaguinee.com
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Créé le 29 janvier 2020 16:50