Saloum Cissé répond à Cellou et Sidya: « Il ne faut pas marcher sur les cadavres… »

CONNAKRY-Alors que Cellou Dalein Diallo menace de reprendre les manifestations de rue, le secrétaire général du Rpg arc-en-ciel, avertit qu'un leader politique ne crée pas son parti pour égrener le nombre de morts et ne doit pas marcher sur les cadavres de ses militants pour l'atteinte de ses objectifs. Saloum Cissé invite le leader de l'UFDG et Sidya Touréde l'UFR à changer de stratégie et d'accepter de saisir la perche pour venir autour de la table du dialogue. A ceux qui s’attaquent au chef de l’Etat, le conseiller à la présidence rappelle que leur passé en tant que Premier ministre sont aussi connus. Par ailleurs, M. Cissé prévient que la menace du Fndc de perturber les vacances du président n’aura aucun effet. Mieux, il invite ceux-ci à rentrer au pays pour mener leur combat sur le terrain.
AFRICAGUINEE.COM : L’Ufdg et l’Ufr disent qu'ils ne sont pas concernés par la composition du cadre permanant de dialogue. Quelle est votre réaction ?
SALOUM CISSE : Il n’y a pas de jugement de valeur à ce niveau puisque, c’est leur position politique. Notre souhait, c’est d’entretenir le dialogue parce que c’est autour de la table que tout peut se résoudre. Quel que soit le conflit, on termine toujours autour de la table. Donc, mieux vaut par cette rencontre périodique, trouver des solutions, au lieu d’aboutir au conflit. Je pense que l’opposition doit quand même faire une rétrospection de tout ce qui qui s’est passé depuis l’indépendance jusqu’à maintenant et tirer des leçons constructives pour que les affrontements cessent. Et qu’on se mette autour de la table pour discuter des problèmes politiques saillants.
Chaque fois qu’il y a une action rudérale, c’est accompagné de morts. Un leader ne crée pas son parti politique pour égrener le nombre de morts. Un leader politique préserve la vie de ses militants. Au moment où nous menions la lutte, j’étais le secrétaire à l’organisation du parti, chaque fois on appelait le professeur pour faire des actions rudérales, il fut un moment, il nous a dit non qu’il ne fait pas la politique pour gouverner les cimetières. C’est une évidence connue de tout le monde. Même nous de la direction du parti on s’était formalisé lorsqu’il avait dit ça. Mais on s’est rendu compte petit à petit que c’est une évidence et qu’il faut suivre sa stratégie.
Je pense que l’opposition doit accepter le dialogue et changer de stratégie. La constitution d’une nouvelle stratégie s’impose à l’opposition parce qu’il ne faut pas marcher sur les cadavres de ses militants pour atteindre ses objectifs politiques. Il faut d’abord sauvegarder la vie de gens, l’unité et participer au développement du pays. C’est ça les trois crédos d’un politicien.
Cellou Dalein dit que le président est en train d’instrumentaliser la justice pour organiser une chasse à l’homme contre les cadres de l’Ufdg et de ses alliés. Que répondez-vous ?
Nous sommes dans un pays où les institutions sont indépendantes. Je ne pense pas que le président puisse instrumentaliser la justice. Ce qui est essentiel, ce que chaque institution doit jouer son rôle régalien pour que ce pays sorte de l’ornière. Les inspirations politiques inutiles, il faut les éviter à tout prix. Quand nous voyons le parcours de certains politiciens guinéens, on se rend compte qu’ils n’ont ni la conscience propre, ni la main propre. Nous connaissons le passé de chacun, mais très souvent il y a des logiques qu’il faut mettre en équation pour trouver des issues heureuses pour tirer le pays de son sous-développement chronique. C’est ce qui devrait animer tous les leaders à l’heure-là. Qu’on se donne la main, chacun joue sa partition dans le bon sens.
Le Fndc menace de manifester contre le président Alpha Condé qui s’est envolé pour la Turquie ensuite l’Italie où il va passer une partie de ses vacances. Que pensez-vous de cette attitude ?
Je pense que cela ne veut rien dire. Le président Alpha Condé va dans des pays de droit, organisés qui connaissent la politique. Ce qui était important ce que ces gens-là s’organisent pour faire de projets et envoyer au pays. Qu’ils viennent au pays pour jouer, c’est ici le damier où tout se joue. Je n’ai pas de jugement de valeur à faire, ils sont libres de manifester. Mais est-ce que cela peut avoir un effet ? Cela n’aura pas d’effets. L’essentiel, c’est de venir sur le terrain, faire des réflexions qui seront prises en considérations au niveau de l’Assemblée, du gouvernement et des partis politiques.
Abdoul Malick Diallo
Pour Africaguinee.com
Tel : (00224) 669 91 93 06
Créé le 12 août 2021 10:45Nous vous proposons aussi
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