Sa santé, le voyage en France, son engagement : les « confidences » de Dr Oussou…

Dr Fodé Oussou Fofana, vice-président de l'UFDG

CONARKY-Dr Fodé Oussou Fofana vient de briser le silence ! Interrogé par Africaguinee.com, le vice-président de l'Union des forces démocratiques de Guinée est revenu amplement sur sa "maladie" ainsi que des risques qui le guette. L'opposant prévient qu'il ne va monnayer ses convictions pour obtenir l'autorisation d'aller se faire soigner.


AFRICAGUINEE.COM : On vous a empêché de sortir du pays alors que vous voyagiez pour des raisons de santé. Dans quel état êtes-vous ?

DR FODE OUSSOU FOFANA : Même à son pire ennemi, on ne peut pas lui faire ça. Ce dont je souffre, je le traite depuis plus de seize ans. Je suis pharmacien et agent de corps de santé, je connais les risques que je cours, on n’a pas besoin de me le dire. Je connais de quoi je parle et je connais presque tous les médecins guinéens, pour lesquels j’ai du respect et de la considération. Si je devais me traiter ici, il n’y a aucune raison de ne pas le faire dans mon pays (…), si vous voyez que j’ai même acheté mon billet, c’est n’est parce que les médecins ne sont pas bons. Depuis seize ans, je respecte les consignes de mon médecin qui a insisté en me disant de faire attention à ne pas donner mes documents médicaux à quelqu’un. C’est pourquoi mon médecin s’est battu au niveau du ministère de l’Intérieur (français) pour avoir une autorisation qui expire le 30 mai 2021.

Si je ne voyage pas avant cette date butoir, cette autorisation et les efforts fournis par le médecin seront voués à l’échec. Les gens qui sont responsables de cela en assumeront toutes les conséquences qui adviendront. Même avec un criminel, on ne doit pas s'amuser avec sa santé. Je suis guinéen de naissance et j’ai étudié ici, de surcroît j’ai aussi une pharmacie ici, mais je n’ai rien reçu aucune notification et je n’ai jamais été confronté à quoi que ça soit. On ne peut pas quand-même décider de façon unilatérale pour dire que quelqu’un ne peut pas sortir du pays.

Avez-vous engagé des démarches auprès des autorités ?

Je n’ai pas besoin d’engager des démarches pour cela. Je n’ai non plus pas besoin d’aller frapper à la porte de qui que ça soit. Ce n’est pas normal (…), si on me reproche de quelque chose, on n’avait pas qu’à me le dire. Je ne fui pas parce que je n’ai rien fait. Ceux qui sont fiers d’empêcher un malade d’aller se faire soigner, c’est leur affaire et ils n’ont qu’à être fiers de ça. J’ai néanmoins pris conseils avec les avocats pour savoir ce qui se passe et pourquoi cela. A ceux qui se posent des questions pour dire pourquoi il ne va pas voir des médecins ici, je réponds : est-ce que tous ceux qui sortent de la Guinée le font parce qu’il n’y a pas de médecins ici. En exemple, le procureur de Mafanco n’est pas décédé à Ignace-deen mais plutôt en Tunisie, tout cela parce que son état de santé demandait une évacuation en Tunisie. Les premiers ministres ivoiriens sont tous les deux décédés hors de la Côte-d’Ivoire.

Pensez-vous que c’est une sorte de sanction que le pouvoir vous inflige à cause de votre engagement politique ?

C’est de la responsabilité des personnes qui m’ont empêché de sortir, c’est à eux de savoir le pourquoi. En attendant je suis vice-président de l’UFDG, proche collaborateur de Cellou. Si c’est cela mon crime, je l’assume avec fierté. Cela ne changera pas. Si c’est à refaire, je serais encore avec Cellou. Cela veut tout simplement dire que mes convictions ne sont pas à monnayer. Mon engagement politique avec Cellou Dalein, que cela soit su de façon très claire et nette : je suis son vice-président et je reste loyal envers lui et ça pour toujours.

Avez un autre message ?

Aujourd'hui, j'ai aussi une pensée pour mes collègues qui sont en prison depuis sept mois, privés de leur liberté. Je n'avais jamais imaginé qu'ils allaient faire sept mois en détention. Cellou Baldé a quitté Labé pour venir jusqu'à Conakry. Je suis convaincu que s'il l'a fait, c'est parce qu'il ne se reproche de rien. Roger Bamba a été mon assistant personnel que j'ai côtoyé pendant six ans, je le voyais tous les matins. Je suis incapable, jusqu'au jour d'aujourd'hui de faire son deuil. A chaque j'y pense je pleure. Certes je suis empêché de voyager pour aller me soigner, mais il y en a qui ont perdu leur vie, d'autres sont encore privés de leur liberté. J'ai une pensée forte pour tous ces gens.

Depuis qu'on m'a empêché de voyager, mon médecin est carrément déstabilisé, parce qu'il sait la gravité de la situation. Je courre des risques. Il m'a dit que s'il avait les moyens de prendre son matériel venir à bord d'un vol, il serait venu. Parce qu'il m'a suivi pendant des années. Tout ce que j'ai eu comme  argent, j'ai investi sur ma santé. Pour vous faire une confidence : j'ai été cogné par une lance pierre lorsque j'étais jeune. Je vis les conséquences de ça maintenant là.

Mais je refuse de m'apitoyer sur mon sort, ou aller me coucher et demander pardon chez quelqu'un pour aller me soigner. Je ne le ferai pas.  Il s'agit de ma santé, mais il y en a qui ont perdu la vie, les autres sont en prison depuis sept mois.

 

Bah Boubacar Loudah

Pour Africaguinee.com

Tél. : (00224) 655 311 113

Créé le 28 mai 2021 20:20

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