Révélations : Comment le Capitaine Dadis a libéré les opposants après le 28 septembre?
CONAKRY- Ce sont des révélations fracassantes que le Dr Koutoubou Moustapha Sanoh vient de faire. L’ancien Secrétaire Général aux affaires religieuses vient de livrer quelques secrets du massacre du 28 septembre 2009. Dadis Camara, Cellou Dalein Diallo, Sidya Touré et tant d’autres encore, ont été cités par le Ministre Koutoubou Moustapha Sanoh…
Rencontre avec le capitaine Dadis pour évoquer la libération des Opposants !
« Je suis allé au camp en compagnie des leaders religieux comme l’ancien Imam de la Mosquée Fayçal, Feu Elhadj Ibrahima Bah, Mgr Albert Gomez et l’Archevêque de Conakry Mgr Vincent Koulibaly pour rencontrer le président Dadis afin de libérer les opposants qui étaient séquestrés à la clinique pasteur.
Nous lui avons dit qu’il y a eu trop de morts et de blessés, aucune justification ne peut être donnée après ce massacre (…), accepter donc pour éviter des conséquences néfastes et sociales de faire libérer ces personnes. Le président a pris sa tête et m’a demandé en ces termes « Vous parlez au nom de qui ? je lui ai répondu que je parle au nom des religieux, ce jour, très ahuri il a dit qu’il n’a tué personne (…). Prenant la parole, l’imam lui a demandé pardon et tous les deux évêques ont réitéré la même demande (…), Monseigneur Gomez est allé plus loin en lui disant que la Guinée est un don que Dieu lui a confié, donc par conséquent il doit faire des concessions face à l’impossible. Nous sommes restés près de deux –heures, c’est après que le président Dadis a cédé et a accepté de faire libérer les leaders politiques. C’est aux alentours de deux heures du matin que nous sommes arrivés à la clinique pasteur, une fois à l’intérieur, nous avons rencontré les premiers ministres Louceny Fall et Sidya Touré qui ont commencé à nous lancer des invectives en disant ceci, « ce qui s’est passé au stade est un ‘’crime contre l’humanité’’ et que, nous les ‘’dirigeants’’ de la junte allions tous répondre devant les juridictions internationales (…), furieux, le commandant qui nous avait accompagné me dit, Monsieur le ministre vous voyez, pendant que vous êtes en train d’intervenir pour eux, c’est ce qu’ils disent à notre égard, il a fallu la dextérité du premier ministre Komara Kabinet pour calmer les ardeurs de chacun. Nous sommes partis avec Monsieur Fall, Sidya Touré et Mouctar Diallo (…), pour Jean Marie Doré, le médecin a dit qu’il était trop traumatisé et qu’il devait rester en observation à la clinique. Pour l’anecdote, Mouctar Diallo nous a emmené dans un endroit (…), c’est plus tard qu’il a révélé que ce n’était pas chez lui c’est plutôt une planque pour éviter d’être arrêté un jour. Le lendemain, Mgr Gomez et moi, nous sommes allés prendre Jean Marie pour le ramener chez lui et Monsieur Bah Oury aussi.
Comment Cellou Dalein a été exfiltré de Conakry ?
Après ces démarches, le premier ministre Cellou nous a dit qu’il voulait partir pour des soins à l’extérieur, mais le hic, c’est que cette question n’avait pas fait objet de discussion avec le capitaine Dadis. Aux alentours de 22 heures, c’est l’épouse du premier ministre Cellou qui m’appelle pour me dire que son mari est bloqué à l’aéroport où il a été interdit de sortir hors du territoire (…), après je lui ait dit qu’on n’a pas dit à Dadis que quelqu’un parmi eux devait voyager (…), j’étais obligé d’aller avertir le premier Imam et Mgr Gomez pour téléphoner au Capitaine qui nous a dit carrément que Monsieur Cellou doit comprendre que le pays est commandé et que personne n’est libre de faire ce qu’il veut. Nous lui avons dit qu’il veut aller se soigner dans le pays de son choix, c’est ainsi que le capitaine nous a instruit d’aller voir le ministre de la Justice pour prendre un engagement afin éviter des représailles de la part de la justice Internationale. A deux heures du matin, puisque l’administration fonctionnait mêmes à ces heures indues, nous nous sommes transportés vers le ministre Siba Lohalamou, une fois devant lui, il a appelé un procureur qui, le lendemain a indiqué à Elhadj Cellou de s’engager à travers une signature, chose qu’a refusé catégoriquement Elhadj (…), d’ailleurs Mgr Gomez aussi avait dit qu’il avait raison de ne pas signer après avoir subi toutes ces exactions. Après moult tractations, Hadja Halimatou nous a demandé de lui donner quelques minutes afin de convaincre son mari, quelques minutes plus tard, le premier ministre Cellou a accepté de signer cet engagement. Le matin pensant que tout est rentré dans l’ordre, nous voici confronter à un autre problème, le passeport d’Elhadj Cellou dans lequel il avait son visa de sortie était avec le commissaire de l’Aéroport qui l’avait confisqué la veille. Comment faire puisque le commissaire introuvable avait fermé tous ses téléphones. Face à ce dilemme, c’est Hadja Halimatou qui débloque la situation en nous indiquant que son époux a un passeport ordinaire outre celui officiel qui a été confisqué. C’est ainsi que je suis parti vers l’ambassadeur de France de l’époque pour lui expliquer ce qui se passe qui nous a dit qu’il n’y avait aucun problème puisqu’il peut voyager avec ce document qui est aussi officiel. Le soir, le commissaire pensant qu’Elhadj Cellou était toujours en Guinée a dit que le premier ministre n’avait pas voyagé parce que lui, il détenait son passeport (…).
Récit décrypté par
BAH Boubacar LOUDAH
Pour Agfricaguinee.com
Tél. : (+224) 655 31 11 13
Créé le 2 octobre 2017 15:54Nous vous proposons aussi
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