Lola : A la découverte de Kéoulenta, une bourgade en manque de tout…

LOLA- Kéoulenta est un village situé dans la sous-préfecture de Nzo, préfecture de Lola en Guinée forestière. Cette localité qui se trouve sur la nationale Lola-frontière Ivoirienne est en manque de services sociaux les plus basiques. L’accès à l’eau potable, source de vie, est un luxe pour les habitants. Dans ce village riverain des Monts Nimba, patrimoine mondiale très riche en biodiversité, la venue des grandes pluies est une fête. Car elle met fin à une corvée insoutenable. Il n’y a pas de forages dans cette bourgade.

Avec une population de plus de 4000 habitants, Kéoulenta souffre le martyr. Les citoyens se servent des futs et des seaux à travers lesquels ils récoltent les gouttes de pluie tombées des toits de leurs maisons pour leurs besoins vitaux. Au-delà de la saison pluvieuse, une seule rivière ravitaille la population de Kéoulenta en eau. C’est cette eau qu’ils boivent et s’en servent pour tous les autres besoins : cuisson, linges etc.

« Dans notre village ici, nous n’avons pas d’eau potable. La seule saison pendant laquelle nous buvons de la bonne eau ici, est la saison pluvieuse. Quand il y a la pluie, les gouttes qui tombent sur les toits, ce sont ces gouttes que nous récoltons pour boire. Après la saison pluvieuse, nous descendons dans la rivière pour la recherche d’eau. Ce grand village regorge plus de 4000 habitants.

Cependant, nous n’avons pas de point d’eau. Les travailleurs du SNAPE étaient venus ici, il y a une dizaine d’années. Ils ont tenté de faire des points d’eau à plusieurs endroits, mais ça n’a pas marché. Il n’y a pas d’eau ici dans ce village. Nous avons plaidé à maintes reprises et fait des recommandations mais en vain », témoigne Lah Nadaou, chef de village de Kéoulenta.

Au-delà du manque d’eau potable dans la localité, Keoulenta est également confronté à un problème d’école. Selon le chef de village, les salles de classes sont de nos jours insuffisantes pour les enfants scolarisés.

« Nous sommes également en manque de salle de classe. Les élèves sont de jours nombreux par rapport aux différentes classes construites. Si on nous aide à avoir d’autres salles de classe, cela va nous plaire beaucoup. Même le logement des enseignants qui sont là, ce sont les habitants qui ont contribué pour le construire », explique-t-il.

Les communautés qui vivent dans les aires des Monts Nimba qui couvre une superficie de 145 200ha, sont interdites d’accéder dans la forêt pour des besoins d’exploitation anthropique. Privés de services très basiques, les habitants de ce village s’interrogent sur cette mesure. Ils profitent lancer un message au gouvernement en vue de faire face à leurs besoins primaires.

‘’Nous respectons les interdits que les autorités ont tracé, mais la question qu’on se pose : s’ils nous ont interdit de couper des arbres, d’enlever des écorces et de tuer des animaux dans cette forêt, pourquoi les autorités ne ménagent aucun effort pour satisfaire nos problèmes d’eau potable, d’école et d’hôpital ? C’est incompréhensible. Nous leur demandons vraiment de penser à nous’’, interpelle le chef de village.