Remaniement: Lamine Fofana a-t-il payé les frais de la « falsification » de la Constitution ?
CONAKRY-Artisan clef de la très controversée nouvelle constitution dont le feuilleton continue de tenir halène les guinéens, le ministre de la Justice garde des Sceaux Mohamed Lamine Fofana a été remercié par Alpha Condé. Il est remplacé par maître Mory Doumbouya, ex agent judicaire de l’Etat.
Le départ du garde des sceaux perçu comme l’un des bras droits du Président Condé dont il est également le ministre en charge des relations avec les institutions républicaines soulève des interrogations. Alors qu’il se battait pour une reconnaissance de la nouvelle constitution du 22 mars et de la nouvelle Assemblée Nationale, l’exécutif guinéen s’est retrouvé au cœur d’une tempête bien très embarrassante. Des allégations de tripatouillage de la Loi suprême du pays soumise au référendum populaire du 22 mars. Du jamais vu ! Une situation qui n’a jamais de précédent dans l’histoire politique récente de la Guinée. Le tollé est général, y compris dans les rangs de ceux qui ont contesté la légalité du texte.
Cette affaire a placé les autorités guinéennes dans une position très délicate. Mohamed Lamine Fofana avait promis de faire toute la lumière sur les allégations de falsification ! Que nenni ! Le garde des Sceaux s’est contenté d’une simple déclaration occultant toutes les questions que l’opinion ne cessait de se poser. Pourtant il y a bel et bien eu falsification de la nouvelle constitution. Le barreau guinéen a recensé une quinzaine d’articles qui ont été changés. L’affaire est tellement inédite qu’elle a paralysée les travaux de l’Assemblée Nationale qui s’est vue obligée de saisir la Constitutionnelle qui l’a déboutée.
Mohamed Lamine Fofana dont le département est le « géniteur » de la nouvelle constitution vulgarisée par lui-même avant sa soumission au vote référendaire n’a pas été en mesure de dire réellement ce qui s’est passé dans cette affaire de falsification. Alors que les autorités peinent à sortir grandies de ce tourbillon, certains observateurs estiment que le départ du Garde des Sceaux a un lien étroit avec la falsification de la Constitution. « Le départ du ministre de la justice jette un peu plus de lumière sur certainement le désaccord suscité par le fait de la mise en place de cette constitution falsifiée », souligne l’opposant Bah Oury.
Diallo Boubacar 1
Pour Africaguinee.com
Créé le 20 juin 2020 15:31
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