Religion: Pourquoi la date de Pâques change-t-elle chaque année ?
Pourquoi la date de Pâques change-t-elle tous les ans? C'est le concile de Nicée, en 325, qui a souhaité faire coïncider la célébration de la résurrection du Christ avec le retour du printemps, le premier dimanche suivant la pleine lune après l'équinoxe de printemps. De nombreuses fêtes païennes célébraient depuis longtemps déjà cette résurrection de la nature… Le calcul de cette date permet de déterminer non seulement le jour de Pâques mais aussi celui des nombreuses célébrations chrétiennes qui s'y réfèrent.
Le peuple juif célébrait la fête de la Pâque pour commémorer la fin de l'esclavage et la sortie d'Égypte. A l'époque de Jésus-Christ, la date était fixée au 14 nizan, jour de la pleine lune de printemps. Cette date est dépendante du cycle lunaire (13 mois ou lunaisons) et non de notre actuel calendrier solaire en 12 mois. La définition précise du jour de Pâques fut établie en 325 par les Pères de l'Église, réunis par l'empereur Constantin: «Pâques est le dimanche qui suit le 14e jour de la Lune qui atteint cet âge le 21 mars ou immédiatement après.»
Cette définition pose cependant de redoutables problèmes de calcul astronomique et mathématique auxquels les savants s'attelent dès le IVe siècle. Il faut attendre le VIe siècle pour qu'une méthode de calcul précise soit progressivement adoptée par les Églises.
Mais la terre tourne autour du soleil en un peu plus de 365 jours: le compte n'est donc pas rond… D'où les années bissextiles (tous les quatre ans) pour rectifier le décalage. Un tout petit décalage qui a entraîné, mille ans plus tard, une différence de dix jours entre le calendrier sur papier et le calendrier solaire. En 1582, le pape Grégoire XIII décide de rattraper le retard en supprimant dix jours du calendrier: on passe alors du 5 octobre au 15 octobre. En froid avec Rome depuis plusieurs siècles, les chrétiens orientaux n'adoptent pas cette réforme… «Ils préfèrent rester au calendrier julien, plus conforme selon eux au rythme des Écritures, explique l'historien Jean Sévilla, journaliste au Figaro Magazine. Alors que c'est la fête chrétienne la plus importante, il est fâcheux que les Pâques catholique et orthodoxe ne coïncident que rarement, marquant ainsi symboliquement la division des Églises».
La fête de Pâques orthodoxe peut se trouver soit en même temps que la catholique (comme en 2014 ou en 2017, par exemple), soit une semaine après (comme en 2012, 2015), voire jusqu'à cinq semaines après. Pâques tombe en mars ou en avril pour le culte romain (jamais en mai) ; en avril ou mai pour les orthodoxes (jamais en mars). «Des discussions ont été ouvertes sous Paul VI, dans les années 1970, pour essayer de trouver un compromis, rappelle Jean Sévilla. Une commission a même été créée… mais cela n'a rien donné».
Source: lefigaro.fr
Créé le 28 mars 2016 08:54Nous vous proposons aussi
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