Réduction des partis politiques : La position de Bah Oury…
CONAKRY- C’est un sujet qui revient souvent dans les débats en Guinée à l’orée de la rédaction de la nouvelle constitution. La réduction des partis politiques. La question est encore revenue lors du récent symposium sur le constitutionnalisme. Interrogé sur ce sujet controversé qui défraie la chronique, Bah Oury, président de l’UDRG, a donné sa position.
Selon l’ancien ministre de la Réconciliation nationale, la réduction des partis politiques peut se faire de plusieurs manières. Premièrement, réviser et veiller à l’application stricte de la charte des partis politiques.
« Lorsque vous révisez et vous veillez à l’application de la charte des partis politiques, il va de soi que vous avez discipliné le processus politique et le processus électoral, et il y aura une tendance d’unification, de convergence des idées pour que les partis ne s’émiettent pas. Ceci est très important. Ce n’est pas parce qu’aujourd’hui, on est à l’UDRG, que lorsque des partis disparaissent, cela puisse faire notre bonheur. Il faut que les guinéens sachent que la nécessité de la stabilité d’un pays, dépend de la qualité des partis politiques qui sont présents dans ce pays », précise Bah Oury.
S’il existe dans un pays, ajoutera-t-il, des partis politiques en termes de qualité qui sont conformes à l’intérêt général, à l’esprit républicain, qu’ils soient au pouvoir ou à l’opposition, d’aucuns se rendront compte que ce pays va évoluer correctement. L’acteur politique estime que la qualité des partis politiques est un élément essentiel de la stabilité de la Guinée. D’après Bah Oury, il y a deux forces qui gouvernent : le pouvoir et les contre-pouvoirs.
« Si les contre-pouvoirs sont faibles, le pouvoir risque de faire des bêtises. Maintenant si le pouvoir est de qualité, et que les contre-pouvoirs sont faibles, il va de soi que ça va créer des problèmes. Le contexte actuel que nous vivons est un exemple flagrant. On croyait que nous étions dans un monde différent. Il y a certains qui organisent des manifestations sous prétexte qu’il n’y a pas de dialogue, il n’y a pas de ceci, de cela, etc. On se pose la question de savoir si on parle du même pays ? D’où la nécessité d’avoir des contre-pouvoirs efficaces et de qualité », a-t-il posé comme équation.
Menace de Mory Condé à l’endroit des partis politiques
Réagissant à la menace du ministre de l’Administration du territoire et de la décentralisation, concernant le retrait des agréments des toutes les formations politiques ayant soutenu les manifestations du FNDC, le jeudi 16 février dernier, Bah Oury nuance.
« Lorsqu’on a des lois, il faut qu’elles soient respectées. La charte des partis politiques qui a été adoptée en 1991, qui a ouvert la voie au multipartisme dans notre pays, n’a jamais été respectée. Elle n’a jamais été respectée par le PUP, ni par le RPG. C’est la même logique qui a prévalu par le passé, c’est-à-dire l’utilisation de la répression qui a amené les partis à fonctionner comme s’ils n’avaient pas de charte. Parce que dans la charte, certains points sont très explicites…
Mais ceux qui étaient chargés de veiller sur ça, étaient ceux qui étaient les plus prompts à violer ces chartes. On ne peut plus continuer comme ça. Il faut les (partis politiques, Ndlr) avertir. Je pense que la déclaration les a secoués. Maintenant il ne faut pas parler et s’arrêter là. Il faut que tout le monde connaisse la charte des partis politiques, et de toutes les façons, l’administration du territoire prendra ses responsabilités. Mais à l’avenir, si on veut que le pays soit calme, il faut que les lois de la République soient intégralement respectées et que ceux qui sont chargés de veiller à cela l’assument sans discrimination et sans une attitude partisane aussi », a conclu Bah Oury.
Dansa Camara DC
Pour Africaguinee.com
Créé le 26 février 2023 11:59Nous vous proposons aussi
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