Rambo, garde du corps Sidya Touré : « Comment Toumba nous a sauvé des griffes de Marcel…»

CONAKRY-Il est arrivé à la barre du tribunal criminel de Dixinn en titubant, tenant une béquille à la main. Euphrème Kamanga Soumah alias Rambo est l’un des gardes de corps de Sidya Touré, leader de l’Union des Forces Républicaines (UFR). Ce lundi 31 juillet 2023 il a témoigné sur les exactions commises au stade de Conakry en septembre 2009.


C’est un monsieur qui vit encore les séquelles du traumatisme des violences vécues au stade qui a fait sa déposition devant le juge Ibrahima Sory 2 Tounkara et ses assesseurs. « Les militaires guinéens ont délivré de nombreux en Afrique. Mais lorsqu’on apprend que ces mêmes militaires ont braqué leurs armes contre leur population, c’est effroyable », entame la victime.

Poursuivant, le garde du corps de Sidya Touré explique qu’il s’est séparé de son patron le 27 septembre peu avant 19h avant de revenir le lendemain (le 28 septembre).  « J’ai quitté chez moi à 07h pour venir chez mon patron. Nous avons bougé à 08h chez lui pour partir chez Jean Mare Doré, dans la joie. Les leaders -Sidya Touré, Cellou Dalein, Mouctar Diallo, Bah Oury- se sont installés. Les religieux ont pris la parole, mais il n’y a pas eu entente. On est sorti pour le stade », raconte-t-il.

Cellou Dalein Diallo et Sidya Touré après les événements du 28 septembre

Arrivés à Gamal, il souligne que la première personne sortie devant leur cortège, c’était le colonel Thiegboro qui a essayé de convaincre les leaders de reporter la manifestation. En vain. « Ils ne se sont pas compris. Soudain, il y a eu les premières échauffourées. J’ai entendu Thiegboro dire au téléphone : PRG (président de la république), le mouvement a débordé. Après il a continué devant avec son pickup », raconte le garde du corps de l’ancien premier ministre.

Rambo raconte qu’une fois arrivée à la terrasse du stade, ils ont eu du mal à se frayer un chemin. « On s’est rencontré avec la foule qui quittait Bellevue, Hamdallaye à la terrasse. Difficilement nous avons pu arriver dans les tribunes avec nos leaders », précise-t-il. Quand les tirs ont commencé, d’après lui, certains sont tombés sous l’effet de la panique sans même avoir été atteint par des balles.

« Quand j’ai aperçu Toumba, je me suis dit que c’est fini pour nous. Mais il nous a hélé pour dire : venez vers moi. J’ai dit Patron (Sidya, ndlr) descendons…Marcel qui était aux aguets, lorsqu’il a vu que le colis (Sidya Touré, ndlr) ne venait pas vers lui, il nous a suivi. Marcel nous a pris par surprise derrière, il a pris un bâton pour nous cogner en disant : vous les maudits. Pour le deuxième coup, mon patron lui a demandé : qu’est-ce que je t’ai fait ?’’ », se souvent M. Soumah qui précise que c’est grâce à Toumba que son Patron a été sauvé des « griffes » de Marcel.

« Si ce n’était pas Toumba, on n’allait pas nous en sortir », confie-t-il, soutenant pendant deux mois, après les évènements, il ne dormait pas à cause du traumatisme. « Je prenais du valium pour avoir un peu de sommeil », dit-il.

A suivre…

Sayon Camara

Pour Africaguinee.com

Créé le 31 juillet 2023 15:50

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