Procès sur les exactions de 2009 : Le juge tranche sur la requête d’un accusé…
CONAKRY- Le président du tribunal Criminel de Dixinn a rejeté, ce lundi 31 juillet, une demande formulée par un des accusés dans le dossier des exactions de 2009 dont le procès est en cours en Guinée.
Le juge Ibrahima Sory II Tounkara a opposé une fin de non recevoir à la requête de mise en liberté sollicitée par le colonel Ibrahima Kalonzo Camara.
Le magistrat a aussi renvoyé l’audience à la fin des vacances judiciaires pour la suite des débats.
C’est dans les derniers instants de l’audience du jour que Colonel Ibrahima Kalonzo Camara, un des onze accusés dans le cadre du procès du massacre du 28 septembre 2009, a soumis sa demande de mise liberté au tribunal par l’entremise de ses conseils. Ses avocats confient qu’il souffrirait d’un problème de santé et se trouve encore détenu à la maison centrale malgré cet état de fait. Mieux argumente sa défense, colonel Camara n’aurait pas porté des accusations contre les autres mis en cause lors de son audition.
« Colonel Ibrahima Kalonzo Camara ne mérite pas d’être dans le box des accusés. Nous ses conseils, sollicitions de bien vouloir ordonner sa liberté. Nous voulons attirer votre attention sur la dégradation de l’état de santé, la qualité et la capacité de vue de colonel Ibrahima Kalonzo Camara. Il se trouve en détention à la maison centrale pour une affaire dont il n’est responsable», a formulé ses avocats auprès du tribunal.
Arguments aussitôt rejetés par la partie civile.
« A écouter les conseils d’Ibrahima Kalonzo Camara, c’est comme si le tribunal l’a acquitté. Nous sommes à la phase de l’instruction qui est la principale. Permettre à Ibrahima Kalonzo Camara de retrouver la liberté à cette phase, c’est ouvrir la porte et entrer en intelligence avec les témoins. Cela constitue un obstacle à la manifestation de la vérité. C’est pour cela que les parties civiles s’opposent de la manière la plus ferme à cette demande non fondée et demande à la rejeter », a réagi la défense des victimes.
Pour le parquet, la détention de Ibrahima Kalonzo Camara Kalonzo est encore nécessaire pour la paix publique et vu les charges qui pèsent contre lui.
« Nous sommes encore en phase d’audition des parties civiles. Cette mesure suit son cours normal. Ce n’est pas le fait qu’un accusé n’a pas cité un autre qui constitue un motif suffisant pour sa mise en liberté. Ibrahima Kalonzo Camara est poursuivi pour des faits criminels, et à ce stade de la procédure, sa détention est encore nécessaire pour non seulement préserver l’ordre public, et, sa mise en liberté compromettrait dangereusement le cours de cette procédure. Ça peut mettre pression sur des témoins qui vont comparaitre devant vous. Pour tous ces motifs, le ministère public demande purement et simplement de rejeter cette demande », a réagi le parquet.
Après avoir écouté toutes les parties au procès, le juge Ibrahima Sory II Tounkara a tranché sur la question avant de renvoyer l’audience.
« Le tribunal rejette la demande de mise en liberté formulée par Ibrahima Kalonzo Camara et renvoie cette affaire au 3 octobre 2023 pour la suite des débats ». C’est par ces mots que l’audience a été levée.
Pour rappel, après le débrayage des avocats au mois de juin dernier, la pause pour les vacances judiciaires sera la deuxième à interrompre le cours normal du procès du massacre du 28 septembre 2009, démarré en septembre 2022.
A suivre…
Sayon Camara
Pour Africaguinee.com
Créé le 31 juillet 2023 21:21Nous vous proposons aussi
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