Premiers vols de reconnaissance français en Irak contre l’Etat islamique
La campagne aérienne française en Irak a commencé lundi 15 septembre au matin : les Rafale basés à Abou Dhabi, accompagnés d'avions espions – mais pas de drones, employés au Sahel – ont reçu pour ordre d'effectuer les missions de reconnaissance et de renseignement préalables aux frappes envisagées par Paris contre l'Etat islamique. Le ministre de la défense, Jean-Yves Le Drian, l'a confirmé devant les troupes françaises de la base d'Al-Dhafra, aux Emirats arabes unis (EAU).
Les frappes interviendront dans un deuxième temps. Au même moment s'ouvre la conférence internationale sur l'Irak et la Syrie réunie à Paris. La réunion doit permettre de sceller la base légale d'une intervention militaire contre le mouvement djihadiste, grâce à la formalisation officielle de la demande des autorités irakiennes, tout en précisant le rôle de chacun des participants à la coalition qui s'engage.
Ce volet militaire de l'intervention sera mené sous le commandement des Etats-Unis. La France veut s'y joindre en gardant son autonomie dans le renseignement et une liberté de choisir ses cibles. Le Pentagone n'a pas encore communiqué la planification américaine à son allié.
« EN SITUATION DE FRAPPER D'ICI PLUSIEURS JOURS »
La durée et l'ampleur de la participation française doivent être décidées par le président François Hollande dans les jours qui viennent en conseil restreint, après le retour prévu mardi de son ministre de la défense. M. Le Drian se rendra aussi en Egypte pour y rencontrer le président Sissi. « Nous serons en situation de frapper d'ici plusieurs jours si le président l'ordonne », explique-t-on au ministère de la défense.
Les moyens français basés aux EAU seront renforcés ; ils comptent actuellement 6 Rafale et 900 hommes. Autre certitude : Paris s'engage « dans la durée » auprès des peshmergas kurdes, à qui sont livrées des armes et des formateurs pour les utiliser. Pour l'heure Paris ne compte cependant pas livrer des missiles antichars, afin de ne pas froisser l'allié turc.
Un sujet lourd doit être tranché : la question d'un « droit de suite » des opérations contre l'Etat islamique en Syrie. Elle est étudiée à Paris, tant pour frapper les djihadistes – « militairement, on connaît, c'est quadrillé », assure une source de la défense à Paris –, que pour soutenir davantage et avec efficacité la rébellion syrienne.
Le monde.fr
Créé le 15 septembre 2014 09:04Nous vous proposons aussi
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