Port autonome, BCRG : les « confidences » de Baydi Aribot…

Baydi Aribot, deuxième vice-gouverneur de la BCRG

CONAKRY-La Banque Centrale va-t-elle enquêter sur l’affaire des 21 millions de dollars ? Le Président Alpha Condé a-t-il eu raison d’attribuer la concession du Port à Albayrak ? Baydi Aribot vient de livrer quelques confidences. Le deuxième vice-gouverneur de la banque centrale trouve « normal » de concéder le Port autonome. Dans cet entretien qu’il nous a accordé, l’ancien député de Kaloum évoque également le danger lié à la montée des discours communautaires. Lisez !!!


AFRICAGUINEE.COM : Les discours politiques prennent de plus en plus un échos communautaire. Comment observez-vous cette actualité ?

BAYDIT ARIBOT : Honnêtement c’est décevant ! Ce pays a besoin d’unité, de rassemblement de tous ses fils pour un objectif commun. Celui de développer notre pays.  Alors quand je perçois le danger du débat communautaire dans notre société et que ça soit vraiment un débat tenu par des gens en qui on a confiance, ça nous inquiète et ça nous laisse perplexe.

Je lance un appel à tout un chacun. La Guinée est la seule chose que Dieu nous a donné et que l’on doit prendre soin. Que les gens arrêtent de toucher à la dignité des uns et des autres, de toucher aux problèmes communautaristes et surtout de faire en sorte que l’on travaille pour le bien et le développement de ce pays. C’est ce qui est essentiel au moment les autorités de ce pays se battent contre la corruption en encourageant l’investissement privé, au moment le Gouvernement amasse des milliards de dollars en Chine pour venir satisfaire les besoins des populations. Vraiment ce n’est pas la période opportune pour jeter l’anathème sur des gens et toucher à leur dignité ou à chercher à diviser le pays. Ce n’est pas bon. Et je suis de ceux qui pensent qu’on doit se ressaisir et être plus responsable pour consolider l’unité de notre pays.

Quelle analyse faites-vous sur l’affaire du port autonome de Conakry ?

Je ne suis d’avis avec ceux qui disent que la convention concessionnel d’Albayrak n’est pas avantageuse pour notre pays. Je ne connais pas les tenants et les aboutissants, mais il faut dire que le Port appartient à l’Etat guinéen. La gestion a été confiée à une direction qui s’appelle le Port Autonome de Conakry. L’Etat a donné la gestion de ce port en termes de mission de service public à cette direction. Si l’Etat décide pour des raisons de performance, d’attractivité et de modernité, de concéder une partie de l’exploitation du port à une société X, c’est normal. Ça se fait partout ! A la place des travailleurs, des syndicats, et de tous ceux qui s’agitent, j’aurai cherché de savoir est-ce que ce contrat va toucher à l’emploi des travailleurs ? NON. Est-ce ça va réduire les effectifs ? NON. Est-ce que ça va jouer sur leur salaires, émoluments et autres avantages ?  NON. Est-ce que ce contrat va permettre de recruter plus de personne ? Voilà des questions objectives sur lesquelles on doit se battre. Mais monter et descendre en disant que le port est vendu, ce n’est pas objectif. Il n’y aura pas que des turcs qui ont cette concession.

Pendant les régimes passés, on a donné une concession à Rusal qui exploite les chemins de fer, on a donné des concessions à Bolloré.  Il y a des usines et autres sociétés de manutention et de services qui existent à l’intérieur du port. Alors comment face à tous ces problèmes, on peut vendre un port comme si c’était une miche de pain. Il faut sortir de ce débat et se consacrer sur l’essentiel. Le reste chacun peut dire ce qu’il pense de cette concession pour vue que les gens soient informés pour qu’ils sachent de quoi s’agit-il et de quoi parle-t-on.

Quel est l’objectif de votre séjour à Moscou ?

Je suis là pour rencontrer des partenaires de la Banque Centrale dans le cadre du renforcement des dispositifs au niveau du secteur bancaire. En ce qui concerne non seulement la circulation fiduciaire, mais aussi tout ce qui est dispositifs de renforcement des capacités de la Banque centrale et du système bancaire contre le blanchiment d’argent dans un contexte de terrorisme et de circulation fiduciaire au niveau de l’informel et qui affaiblit les grandes économies qui sont moins bancarisées. Tous ces paramètres ont été débattus.

Qu’est-ce qui pourrait changer prochainement à la Banque centrale après cette rencontre ?

La BCRG s’est inscrite aujourd’hui dans un processus de modernisation en vue d’accroître sa capacité à lutter contre le blanchiment d’argent. Elle s’efforce énormément à mettre en place un dispositif de sécurité au niveau de la Banque centrale et du système bancaire pour lutter contre tous les fléaux comme le blanchiment mais aussi la fraude dans le système bancaire.

Nous avons des partenaires avec lesquels nous discutons par rapport à ce tout ce qui est normes de conformité auxquelles les Banques centrales doivent se soumettre. Vous savez qu’aujourd’hui, le blanchiment d’argent a un lien avec le terrorisme qui sévit dans le monde.

Accessoirement une affaire vient d’éclater dans la presse à Conakry comme quoi 21 millions de dollars auraient disparus des comptes en devises de la BCRG basés à Dubaï. Qu’est-ce que vous en savez ?

Je persiste et signe qu’une telle affaire n’existe pas à la Banque Centrale même en rêve. Les gens pensent que le dollar c’est comme des cacahuètes. S’il y avait au moins une affaire pareille, j’aurais pu vous expliquer ou vous donner des détails. Mais il n’y en a pas ! Il n’y a rien absolument. J’ai été sidéré quand j’ai appris cette nouvelle par voie de presse pendant que je suis en déplacement. Je suis le second vice- Gouverneur de la banque centrale, je sais de quoi je parle. Mais une affaire comme ça n’existe pas. Les gens essaient de dire des choses, sans apporter des preuves tangibles d’une telle information pour conforter leur affirmation. Je n’ai de problème avec qui que ce soit honnêtement. Mais la Banque Centrale est une institution crédible. Mieux, elle travaille avec des institutions partenaires qui font leur audit selon des procédures particulières comme KPMG qui est aujourd’hui une société d’audit reconnu à travers le monde, et qui ne valide pas les comptes d’une institution par hasard.

La Banque Centrale a mis en place des normes de conformité contre, et la fraude et le blanchiment d’argent, comme je l’ai expliqué au départ. Donc, je ne vois pas comment on peut dire qu’il y a 21 millions de dollars ou plus qui ont disparu comme ça là à la Banque Centrale. Je vous donne un exemple, s’il y a vol à la Banque Centrale le matin, à 18 heures, quand on doit arrêter les comptes, on saura qu’il y a vol en une journée. Aujourd’hui s’il y a quoique ce soit à la BCRG, en une journée nous pouvons nous en rendre compte. Alors comment un tel truc peut se passer sur plusieurs « versements » et qu’on ne soit pas au courant honnêtement ? Je demande aux gens de recouper les informations avant de les mettre sur la place publique. Nous sommes dans un pays où le niveau théorique et critique des gens est très faible. Ils croient à n’importe quoi et à n’importe qui. Et puis il suffit d’une simple information malintentionnée pour créer des problèmes à des gens qui sont honnêtes qui se battent tous les jours pour que ce pays avance.

D’ordinaire comme s’opère le transfert des fonds en devises de la BCRG ?

C’est une procédure normale. Nous avons un contrat avec une société qui s’appelle MSS qui le fait normalement et par étape depuis plusieurs années. On n’a jamais eu de problèmes avec cette société. Alors je ne sais comment peut-on parler à notre place en disant qu’il y a un vol d’un tel montant à la BCRG ? C’est archi-faux encore une fois.

Entretien réalisé par Diallo Boubacar 1

Pour Africaguinee.com

Tel : (00224) 655 311 112

Créé le 8 septembre 2018 13:07

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