Pluies diluviennes à Conakry : Des cas de morts, plusieurs familles en détresse…
CONAKRY-En plus des inondations qu'elles ont causées çà et là, les fortes pluies qui se sont abattues sur Conakry ces derniers jours ont endeuillé certaines familles. Au moins deux personnes ont péri, -un garçon de 13 ans à Hamdallaye, un homme d’une quarantaine d’années au quartier Simbaya Gare-, dans la capitale. Ils ont été tous tués par des eaux de ruissellement.
Bien que la journée de ce vendredi est ensoleillée, mais plusieurs familles ont encore les pieds dans l'eau. A Kobaya, un quartier de la commune de Ratoma, certains habitants ont passé des journées cauchemardesques à cause de l’envahissement de leurs maisons par des eaux de ruissellement.
Dans ce quartier où un reporter d’Africaguinee.com s’est rendu vendredi 30 juillet 2021, des familles sont encore dans l’inquiétude. Leurs meubles, appareils électroménagers et autres objets de valeurs ont été détruits par l’eau. Certains ont passé la nuit débout. D’autres sont encore en train de faire sortir l’eau de leurs maisons.
M’ma Soumah est une victime. Elle déclare avoir tout perdu. « C’est à minuit que l’eau a commencé à rentrer dans nos maisons. Nous étions obligés d’amener nos enfants chez les voisins pour les sauver. On a presque tout perdu. Nos habits, fauteuils, armoires, matelas, mon époux est un maitre coranique mais tous ses livres ont été détruits. Nous souffrons ici pendant les saisons de pluie, qu’on nous aide à mettre fin à cela. Durant toute la nuit, mon mari et moi avons passé à faire sortir l’eau. Cette fois-ci nous avons énormément souffert, que les autorités nous aident » lance cette mère de famille, encore en détresse.
Mohamed est une victime qui connait les responsables de leur malheur mais il s’estime être impuissant face à ces gens qui qualifient de nantis.
« Nos avons des voisins qui sont allés construire sur le passage de l’eau. Nous autres, en payons les conséquences au prix fort. Il y avait un mur qui empêchait l’eau de venir dans nos familles, un nanti est venu le faire tomber, il a mis son bâtiment. Nous avons informé le chef de quartier sur cet état de fait, mais ils ont les moyens plus que nous, dès que tu commences à les dénoncer ils menacent de te jeter en prison.
Puis que nous n’avons pas les mêmes moyens, on préfère se taire et se remettre au bon Dieu. Sinon, même le chef de quartier est venu ici, ils ont fait tomber quelques bâtiments anarchiquement construits et ils ont laissé d’autres alors que ce sont toutes ces constructions qui ont obstrué le passage de l’eau. Maintenant, à chaque fois que la pluie tombe en abondance, c’est nous subissons les conséquences parce l’eau bloquée retourne dans nos maisons. Nous enregistrons d’énormes pertes mais tout ce qu’on peut faire c’est de laisser à Dieu. J’ai été obligé de faire couper le courant et faire évacuer ma petite famille sinon ça allait être pire» dénonce Mohamed Sylla.
Dans la cour du jeune Alpha Bangoura une autre victime, à défaut d’un engin volant, il faut obligatoirement passer dans l’eau pour accéder à sa maison. Suite aux inondations, sa maison est devenue presque inhabitable. L’eau reste stagnante, ses meubles, bibliothèques, chaussures et autres objets de valeurs ont été détruits. Il n’a souhaité faire un témoignage à visage découvert. Toutefois, il accuse ses voisins d’à côté d’avoir construit sur le passage de l’eau. De ses dires, son patron même a déménagé des lieux suite aux dégâts causés par l’eau. Il n’a pas manqué de déplorer l’attitude de ses voisins.
Alors que la journée de ce vendredi 30 juillet est ensoleillée, le ministère de la sécurité et de la protection civile n’a encore fait un communiqué sur le bilan des dégâts causés par ces fortes pluies qui se sont abattues sur la Capitale guinéenne. Toutes nos tentatives de les joindre sont restées sans suite.
Siddy Koundara Diallo
Pour Africaguinee.com
Tel: (00224) 664-72-76-28
Créé le 30 juillet 2021 17:03Nous vous proposons aussi
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