Pita : Situation sécuritaire préoccupante…
PITA- L’insécurité bat son plein dans la préfecture de Pita, en moyenne Guinée. Assassinat, meurtre, viol, sont devenus le quotidien des habitants de cette ville jadis calme et paisible. Une situation qui inquiète plus d’un, dans cette agglomération du Fouta-Djalon. L’indolence des agents de sécurité est souvent dénoncée par les citoyens de cette ville.
La ville de pita et ses environs sont considérés comme des zones criminogènes par excellence. Ces derniers temps, des découvertes de corps et les cas de viol sont devenus récurrents. Un phénomène qui préoccupe les autorités communales. Mamadou Oury Diallo fait part de ses préoccupations. « L’insécurité est là, elle nous préoccupe, parfois nous sommes indignés lorsqu’on apprend qu’il y a une dizaine de viosl sur des mineures à Pita courant 2016, parfois c’est des vieilles femmes, c’est vraiment très préoccupant, les meurtres et tout. C’est difficile de vivre tout ça. On s’est réuni récemment avec les responsables des quartiers, les sages, la notabilité, la police et la gendarmerie et l’autorité de tutelle afin que chacun veille au grain. Parce que ceux qui le font c’est des gens d’ici même si d’autres viennent d’ailleurs. Nous sommes en train de voir par rapport à la sécurité dans notre ville et ses environs, il y a quelques jours, c’est un gendarme qui a tiré sur un jeune garçon », s’indigne ce cadre de la commune urbaine.
Récemment, un jeune ingénieur originaire de Tougué qui était de passage à Pita a été tué par des inconnus alors qu’il se rendait dans sa famille à Tougué suite au décès de son père. Amadou Ligguè Baldé en service à Pita, parent de la victime dit se remettre à Dieu bien qu’il réclame justice. « Mon cousin qui était de passage a été tué par des bandits, sa moto n’a pas encore été retrouvée. Ça été une période extrêmement difficile. C’est douloureux », s’alarme M. Baldé encore sous le choc, se soulageant toutefois que les présumés auteurs de l’assassinat de son frère soient mis aux arrêts. 24heures avant ce meurtre, une vieille a été étranglée dans son jardin dans un quartier de la commune urbaine. « Les gens sont régulièrement attaqués, victimes de viols, d’assassinat », s’inquiète ce parent d’une victime.
Des cas de viol…
En ce qui concerne les cas de viol, la ligne rouge des agressions sexuelles et viols a été franchie à Pita. Les chiffres font froid au dos. Une dizaine de cas de viols en moins d’un an. Une fillette de 11 ans en classe de 4ème année a été violée dans la commune urbaine, le 15 février 2015. Une femme de 30 ans violée le 22 Mars 2015 dans la sous-préfecture de Maci, le viol collectif d’une fille de 19 ans le lundi 26 octobre à Bourouwal Tappé, le viol d’une fille suivi d’assassinat toujours à Bourouwal Tappé le 12 mars 2016, le viol d’une autre fille à Ninguelandé le 13 mars 2016 ; le viol d’une fille de 9 ans par son maitre coranique le 4 Avril 2016 quartier Ley-Saaré dans la commune urbaine et le viol d’une fille de 14 ans le 28 Avril 2016 dans la commune urbaine. Cette liste n’est pas exhaustive. Le commissariat central de Pita a révélé qu’il y a eu 10 cas de viols et de tentatives de viol au cours de l’année 2015 et 7 cas en 2016. 98% des cas ne sont pas révélés à cause de la stigmatisation que cela pourrait engendrer d’une part, les pesanteurs socioculturels, la lenteur et le laxisme dans les procédures, d’autre part, nous explique une source.
Pour pallier à ce phénomène, des initiatives avaient commencé à émerger dans la cité. Des jeunes volontaires natifs de Pita ont mis en place un comité de sécurité pour faire face à l’insécurité. Mais leur initiative n’a pas fait long feu. Car certains lui ont donné une connotation politique, explique Moundjirou BAH.
« Nous avions pu maitriser la situation, la ville avait retrouvé son calme d’antan, mais certains ont envoyé nos efforts sur le terrain politique. C’est venu du sommet pour dire c’est l’UFDG alors qu’il n’y avait rien de politique dans notre comité, c’était pour le bien de Pita. Nos avons compris certaines personnes à l’ombre ne voulaient la sécurité pour des raisons inavouées. Sinon nous avons arrêté beaucoup de bandits avec une dizaine de motos saisies. C’est le commissaire en service à l’époque qui a orchestré pour étouffer l’affaire, on en pouvait rien en tant que volontaire, on ne pouvait pas risquer notre vie pour rien surtout qu’on mette nos efforts nus, on a mis fin à notre mission volontaire. S’ils cessent de politiser l’affaire de sécurité, les fils de pita peuvent sécuriser la ville », explique M. Bah.
L’assassinat du jeune ingénieur originaire de Tougué a failli coûter la vie à un jeune qui ne jouirait pas de ses facultés mentales. Il avait été pris pour responsable du meurtre par une foule en colère de l’assassinat de la vieille femme dans son jardin.
Le président de la délégation spéciale de Pita, estime que les citoyens de sa juridiction sont désormais édifiés et renoncent à la justice populaire : « nous avons beaucoup été édifié suite à l’assassinant du jeune ingénieur et de la vieille dame au mois de février dernier.si le commandant de la gendarmerie n’avait pas eu la sagesse de gérer appuyé par la notabilité, on aurait eu un autre cadavre. Il a été vérifié avec les parents des deux victimes d’assassinat que l’individu arrêté à Bourouwal Tappè conduit à la gendarmerie était un fou qui a échappé à ses parents. Même les parents du fou ont témoigné qu’ils étaient sans nouvelles de lui. C’est à partir de là que les populations de Pita se sont rendus compte, il faut éviter de se rendre justice. Avant cet éclaircissement, la gendarmerie et la police avaient été envahies, les gens demandaient une seule chose qu’on sorte le jeune fou afin qu’ils mettent fin à ses jours, le considérant comme le meurtrier de la vieille alors que ce n’était pas le cas » a précisé le président de la délégation spéciale
Elhadj Bano Bah, le khalife du fouta intronisé en Mai 2015 est également préoccupé par le phénomène d’insécurité à Pita. Conscient du phénomène, il dit avoir mis en garde toute personne qui interviendrait auprès des services de sécurité pour libérer un criminel.
« on dit souvent certaines choses négatives sur notre ville qui n’existent pas. La plus part c’est des étiquettes qui ne sont pas à Pita. L’insécurité est partout dans le pays, c’est services de sécurité commis à la tache qui doivent assurer notre sécurité. C’est pourquoi je prie souvent le bon Dieu afin qu’il rende honnêtes nos hommes de loi, facteur de bonne justice et de sécurité dans nos cités. Tout Pita est témoin, je le dis partout quiconque plaide pour une personne en infraction qu’il soit arrêté aussi, c’est la seule façon de mettre fin aux mauvais agissements », déclare le Khalife du Fouta
Interpelé sur le phénomène de l’insécurité dans la ville de Pita, les autorités préfectorales n’ont pas daigné répondre. Pourtant, l’Insécurité inquiète de plus en plus les citoyens de Pita qui invitent l’Etat à augmenter le nombre d’agents dans cette ville.
Un reportage d’Alpha Ousmane Bah
Pour Africaguinee.com
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Créé le 14 octobre 2016 19:43
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