Pillages du domicile de Cellou : Des révélations troublantes sur des bérets rouges…
CONAKRY-Le Colonel Moussa Thiégboro Camara a levé un coin du voile sur l'attaque du domicile de Cellou Dalein Diallo au temps du CNDD (conseil national pour la démocratie et le développement). La résidence (démolie par l’actuelle junte qui a ensuite érigée une école), avait été systématiquement pillée.
A en croire le colonel Thiegboro Camara, ce sont neuf (09) bérets rouges du régiment commando dirigé par Aboubacar Diakité (Toumba) qui avaient attaqué et pillé la maison du président de l'Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG). C’est ce qui avait d’ailleurs justifié le dédommagement de l’ancien Premier ministre, à hauteur de deux milliards de francs guinéens, tout comme Sidya Touré et feu Jean Marie Doré.
En sa qualité de Secrétaire d’Etat chargé de la lutte contre la drogue et le crime organisé, il (Moussa Thiegboro Camara) avait, dit-il, réussi à mettre le grappin sur les éléments de Toumba. Mais cette interpellation n'était pas du goût de l'ancien aide de camp du Capitaine Moussa Camara qui avait exigé à ce que ses éléments soient libérés. Niet, avait retorqué Moussa Tiégboro Camara qui, au finish, a été sommé de vider son bureau afin d'éviter le pire.
Genèse du malentendu entre Moussa Thiégboro Camara et Aboubacar Diakité (Toumba)
« Toumba et moi, on ne se parlait pas. Et pour cause ? Vous savez un jour, nous sommes en janvier et février 2009, quand le domicile de Elhaj Cellou Dalein et sa femme a été l'objet de visite et de pillage des bérets rouges, moi étant à l'époque chargé du grand banditisme, j'ai ouvert une enquête qui a abouti que c'était les bérets rouges du régiment commando. Mais ce n'était pas suffisant. L'enquête a continué et on a abouti aux éléments qui ont effectivement passé à l'action. Et nous avons arrêté neuf (09) bérets rouges parmi les éléments de Toumba. Parce que c'est lui qui était le commandant du régiment commando. Neuf bérets rouges arrêtés, des procès-verbaux avaient été dressés.
Lire aussi-Évènements de 2009 : le film des pillages de l'ex domicile de Cellou Dalein Diallo…
Je pense que ça a fait beaucoup de bruits à l'époque, les gens m'ont conseillé de les libérer sinon, il ( Toumba ) allait m'attaquer. J'ai dit il n'a qu'à m'attaquer mais la loi c'est la loi. Un jour j'étais à Kamsar pour une mission…, on m'a appelé pour me dire si tu ne viens pas aujourd'hui, je pense que le groupe de Toumba veut attaquer notre service. J'ai dit pourquoi ? On m'a dit que Toumba veut libérer les neuf bérets rouges qui sont en prison. J'ai dit non c'est impossible. J'ai pris ma voiture pour rentrer ici la nuit. Et le matin, comme le bruit qui m'a été annoncé je n'ai pas vu d'indices, je suis venu à mon bureau. Entretemps vers 11 heures, j'ai été appelé pour me dire qu'il y a un accrochage entre les hommes de Toumba et mes hommes. J'ai pris ma voiture pour partir au camp.
Implication du président Moussa Dadis Camara
Le capitaine Dadis m'a même appelé pour me dire : si tu ne veux pas que ça tire entre vous ici, il faut les libérer et on va les reprendre après. J'ai dit non je ne peux pas les libérer. Pour ne rien au monde je ne peux libérer ces gens-là qui ont pillé chez un leader, chez un citoyen et qui n'a rien n'a rien fait. Ils se sont rendus coupables d'un fait répréhensible, il faut qu'ils aillent répondre devant la loi. Ça m'a coûté un peu la quinine parce que Toumba n'a pas laissé son offensive…Depuis ce jour, Toumba et moi on se regardait en chien de faïence.
Finalement Tiégboro Camara sacrifié pour satisfaire Toumba
Trois mois après, c'est le Général Sékouba qui m'appelle. Vous savez, au départ mon département était vers Cosa dans la cour du régiment commando. C'est ainsi que le Général Sékouba Konaté m'a appelé pour me dire : Tiégboro je veux te voir. J'ai répondu à son appel. Il m'a dit : à partir de l'instant, on a compris que toi avec ta procédure, vous ne pouvez pas vous comprendre avec nos éléments-là. Le mieux, il faut qu'on te fasse sortir de la cour pour aller vers Yimbaya dans un bâtiment isolé. Dans sa façon de m'aborder, j'ai compris que c'était une réalité mais j'étais choqué. On ne peut pas me faire sortir dans le camp à cause d'un lieutenant alors que j'étais capitaine, j'étais secrétaire d'Etat et je ne faisais que la procédure. De ce moment jusqu'au 28 septembre 2009, Toumba et moi, on ne s'était jamais dit bonjour ».
A suivre…
Siba Engagé
Pour Africaguinee.com
Créé le 15 octobre 2022 21:49Nous vous proposons aussi
TAGS
étiquettes: 28 septembre, Cellou Dalein, Moussa Thiegboro, Politique