Perchoir, FNDC, Coronavirus, 3ème mandat : Damaro parle…

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CONAKRY-Amadou Damaro Camara nourrit-il l’ambition de briguer le perchoir ? Quelles sont ses chances ? L’ancien président du groupe parlementaire RPG-arc-en-ciel parle. Dans cette interview qui nous a accordé, le député répond au FNDC. Il s’est  également exprimé sur l’épidémie de Coronavirus qui frappe de plein-fouet la Guinée. Exclusif !!!


 

AFRICAGUINEE.COM : la Cour Constitutionnelle a validé le double scrutin du 22 mars en Guinée. Mais le FNDC dit qu’il ne reconnait pas les institutions issues de ces élections. Que répondez-vous ?

AMADOU DAMARO CAMARA : Dans l’ancienne constitution comme dans la nouvelle, c’est la Cour Constitutionnelle qui valide ou invalide une élection. Ce n’est pas un groupe de partis qui peut nous dire ou certifier une élection ou pas. A ce niveau je n’ai pas de commentaire. En second lieu, les institutions qui vont être crées ou qui vont venir après cette validation seront les institutions de la République de Guinée. Toute autre opinion n’est qu’une opinion personnelle à laquelle chaque citoyen a droit.

Le FNDC accuse le pouvoir d’instrumentaliser la lutte contre le COVID-19 pour régler des comptes contre les militants du FNDC. Qu’en dites-vous ?

 Je ne sais pas si les criminels sont les militants FNDC. Est-ce que ceux qui ont tué à N’Zérékoré sont des militants du FNDC ? Ou si ceux qui ont voulu faire sauter  la station de Dixinn et ses commanditaires sont du FNDC ? Est-ce que ceux qui se sont habillés en tenues de chasseur se réclament-ils du FNDC  ou le FNDC revendique leurs actions ? La République est en droit de sévir en tant qu’Etat. Autrement, je ne sais pas. Tout criminel de quelques bords que ce soit, mouvance ou de l’opposition doit être traqué et puni comme tel. C’est un criminel. Dieu seul sait  qu’il y a eu beaucoup de crimes, qu’il soit des Forces de l’ordre, qu’il soit des manifestants ou des individus commandités par des Organisations de la Société civile ou par un parti, tout le monde doit être traqué. Je les aiderais même s’ils me disaient qu’un tel a commis un crime et il est en train de se promener. Voilà c’est ce que je pouvais dire sur ça. Je ne crois pas que les forces de l’ordre doivent demander la permission de qui que ce soit pour arrêter des criminels.

Le RPG-arc-en-ciel obtient 79 députés sur 114 à l’issue des élections législatives controversés du 22 mars dernier. N’est-ce pas un peu gênant ?

Au Sénégal comme vous aimez souvent prendre comme exemple de la démocratie, sur les 160 députés, il n’y a que 12 qui sont de l’opposition. Ils n’ont aucune honte de travailler au parlement. Je m’arrête-là comme exemple. Il est arrivé aussi avec le président Reagan aux Etats-Unis qu’il gagne 49 Etats sur 50. Alors, c’est ce que je dis, la vraie démocratie, c’est la vraie possibilité donnée au peuple de choisir ses dirigeants. C’est ni le nombre de mandat ou la limitation de mandat mais c’est cette possibilité de donner au peuple de choisir qui il veut.

Avec beaucoup d’ironie Mr Sidya Touré commentant ces résultats a indiqué que le professeur Alpha Condé a profité du Coronavirus pour distribuer des postes de député de gauche à droite en donnant une sucette par-ci et un Bonbon par-là. Quelle est votre réaction ?

Quand on ne veut pas d’un plat, on ne demande pas la couleur des aubergines (…). Sidya Touré sait très bien sa vraie capacité. S’il participait à ces élections, son mythe allait tomber. Donc les élections ne devraient plus l’intéresser parce qu’il n’a pas voulu y participer. Il a conseillé malencontreusement Cellou Dalein à ne pas participer, ils ont voulu l’empêcher, elles ont eu lieu même si c’est vrai qu’il y a eu des endroits où ils ont réussi à l’empêcher. Mais l’écrasante majorité des guinéens a voté pour ce double scrutin. Maintenant la suite du scrutin ne devrait pas l’intéresser. Puisqu’il a dit que ça ne l’intéresse pas.

On apprend dans les coulisses que le président Alpha Condé a commencé à faire des concertations au palais Sékhoutouréyah après que la nouvelle constitution ait été confirmée et promulguée par lui. De quoi discute-t-on concrètement ?

Je n’ai pas été associé à une quelconque discussion sur la nouvelle constitution après sa promulgation. Je ne vois même pas pourquoi il y aurait des discussions sur la nouvelle constitution déjà promulguée.

Autour de sa candidature à la présidentielle de 2020 peut-être ?

Quand on fera appel à candidature, le parti appréciera les candidatures en ce moment. Pour le moment c’est n’est pas à l’ordre du jour au RPG.

Par rapport aux résultats des législatives, beaucoup vous donne comme étant quelqu’un qui ambitionnerait de briguer le perchoir. Est-ce vrai ?

Chez nous, nous sommes un parti de discipline. C’est le parti qui désignera son candidat au perchoir. Même s’il y a des candidatures, le dernier mot revient au parti.

Personnellement vous qui aviez dirigé le groupe parlementaire du RPG durant ces cinq dernières années. Est-ce que vous avez l’ambition d’être à ce poste ?

Il reviendra au parti d’apprécier ce travail comme vous le décrivez et de faire une proposition.

Beaucoup déplorent aujourd’hui le réveil tardif des autorités pour faire face au coronavirus. On vous a vu à Donka, où vous étiez partis pour faire le test. Est-ce volontiers ou bien c’était pour répondre à la demande du ministre de la justice ?

Mon test a eu lieu il y a neuf jours et l’appel du ministre de la justice pour les députés est intervenu après. J’ai été de mon propre chef pour un dépistage. Parce que premièrement il m’est donné le privilège de rencontrer le chef de l’Etat. Je voudrais m’assurer de mon état de santé avant d’aller le voir. J’ai fait cela le jeudi et le vendredi très heureusement on m’a dit que c’était négatif, je peux le rencontrer. Par ailleurs, je suis sorti deux ou trois fois depuis mon arrivée, mais j’étais obligé de donner moi-même des masques à des policiers qui sont dans la rue, qui arrêtent des motocyclistes, qui s’adressent à eux  en les reprochant de ne pas porter de casques, mais aucun d’entre-deux ne porte un masque pour se protéger.

Il est vrai que le confinement dans un pays pauvre comme le nôtre est difficile, la majorité des citoyens vivent du jour au jour. Le minimum c’est de mettre ce barrage qu’est le masque qui ne coûte pas une fortune. Mais j’ai l’impression qu’à Conakry, surtout les jeunes ne prennent pas encore à sa juste mesure cette pandémie. Ils sont encore assis autour de leur thé, ils sont encore au marché ou dans leurs boutiques sans masque. Alors ça c’est inquiétant.

Je crois qu’il est temps que l’on comprenne que des pays avec beaucoup plus de moyens que le nôtre sont pratiquement agenouillés par cette maladie aujourd’hui. Et nous qui n’avons même pas le centième ou le millième de leurs moyens, nous devons plutôt nous appuyer sur la prévention parce que nous avons très peu de moyens pour la guérison. Ceci dit, je crois que les services sont en train de faire du bon travail, non seulement dans le dépistage mais aussi dans le suivi des contacts de ceux qui se sont révélés être positifs (…)Nous continuons de faire des prières pour que Dieu nous préserve d’avantage. Mais nous devons être absolument conscients du danger et nous protéger contre ce mal.

Interview réalisée par Diallo Boubacar 1

Pour Africaguinee.com

Tel : (00224) 655 311 112

Créé le 16 avril 2020 11:30

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