Pédaler peut nuire à la sexualité

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Un mauvais réglage de son vélo peut causer des difficultés sexuelles chez les femmes comme chez les hommes.


 

Si vous êtes une femme et rencontrez des difficultés sexuelles, ou un homme souffrant de troubles de l'érection, peut-être faut-il vous méfier du vélo. Des chercheurs du centre de médecine sexuel de San Diego ont en effet présenté, il y a quelques semaines lors du congrès annuel de la société internationale d'étude sur la sexualité féminine (San Diego, Californie), une étude à la gloire du vélo elliptique. Un appareil de musculation qui simule la marche tandis que l'on se tient à deux poignées qui bougent d'avant en arrière. En réalité, les sexologues américains voulaient surtout signaler à leurs confrères que c'était là un outil qui avait considérablement amélioré la sexualité, perturbée, de neuf femmes souffrant de compression du périnée (la zone musculaire qui soutient le vagin et l'anus comme un hamac, NDLR), en raison d'une pratique intensive du vélo en salle.

 

Compression nerveuse

Car faire du vélo est peut-être un facteur de risque à ajouter à la liste des causes de difficultés sexuelles. En tout cas, la pratique intensive n'est pas très bonne pour le périnée, mais il est possible d'en réduire les effets. C'est ce qu'avaient montré il y a trois ans des chercheurs de plusieurs universités américaines dans le Journal of Sexual Medicine. Selon le Dr Marsha Guess (uro-gynécologie, université de Yale, Massachusetts) et ses collègues: «La position basse des mains sur le guidon, relativement à la hauteur de la selle, s'accompagne d'une augmentation de la pression de la selle sur le périnée et d'une réduction des sensations au niveau des structures du plancher pelvien». Le principal mécanisme incriminé est celui d'une compression d'un nerf, un peu à l'image du syndrome du canal carpien (la compression a lieu au niveau du poignet, entraînant des symptômes au niveau de la main).

 

Huit capteurs sur la selle

Les chercheurs américains avaient évalué, grâce à des selles spéciales munies de capteurs, les différentes pressions subies par le périnée d'une quarantaine de femmes faisant du vélo de façon intensive (au moins 16 km par semaine). Ils avaient ensuite mesuré la sensibilité du périnée en huit points différents. Le problème de l'impact de la salle est réel chez les cyclistes, puisque les deux tiers des femmes ont rapporté des perturbations de leurs sensations génitales: douleurs, picotements ou engourdissement périnéal. Mais l'intérêt de ce travail est surtout de souligner l'importance du positionnement du guidon. En effet, lorsque les mains se retrouvent plus basses que le niveau de la selle, la pression s'accroît nettement sur le périnée et on observe ensuite une diminution de la sensibilité des organes génitaux.

 

Bien régler son vélo

Une autre étude, plus ancienne, avait déjà montré l'augmentation importante de la pression génitale lorsqu'une cycliste qui tenait son guidon en position haute mettait soudain ses mains plus bas. En pratique, les chercheurs préconisent de bien régler la hauteur du guidon, c'est-à-dire pas plus bas que la hauteur de la selle: «Il est important de noter que de simples changements de réglages sur le vélo peuvent avoir un effet bénéfique sur l'intégrité du plancher pelvien (NDLR: ensemble des muscles et structures formant le périnée).

 

Pour les hommes aussi

C'est en 1998 que les autorités de santé américaines furent alertées de l'effet des selles sur l'érection, suite aux plaintes répétées des policiers à vélo de l'unité de surveillance de la marina d'une ville portuaire. Pas moins de 15 agents sur 23 rapportaient des problèmes d'érection, de douleur à l'aine ou d'insensibilité génitale. Une étude aussitôt menée sous l'égide de l'Institut national des activités de loisir et santé (NIOSH) devait effectivement constater deux fois moins d'épisodes d'érection nocturne chez les policiers à vélo. Ces derniers passaient en moyenne 5 heures et demi par jour sur leur selle, souvent à l'arrêt d'ailleurs, mais avec une pression importante sur leur périnée. L'effet néfaste sur l'érection s'avérait même «dose-dépendant» puisque plus les journées à vélo étaient longues, plus la durée des érections nocturnes diminuait. En fait, l'effet négatif apparaissait même bien en dessous de 5 heures par jour, comme la suite allaient le montrer une bonne vingtaine d'études menées dans les cinq années qui suivirent. Le risque de dysfonction érectile modérée ou sévère est doublé pour ceux qui pédalent plus de 3 heures par semaine: aux environs de 4 % pour des jeunes trentenaires, alors qu'il n'est que de 2 % chez les nageurs.

 

Trois minutes suffisent!

D'où les recommandations, pour les hommes, de privilégier les selles à nez raccourci ou les selles fendues (découpe anatomique central), qui diminuent la pression sur le périnée et donc le risque de compression nerveuse ou d'oxygénation insuffisante du pénis. Une étude publiée en 1999 montrait par exemple que la quantité d'oxygène arrivant à l'extrémité du pénis était réduite des deux tiers après seulement trois minutes de vélo. En revanche, aucune diminution n'était notée lorsque les cyclistes pédalaient en position redressée.

 

Les scientifiques conseillent donc de ne pas tenir son guidon en plaçant les mains trop bas et de privilégier des selles fendues pour éviter la compression du périnée. Deux moyens efficaces de réduire les inconvénients d'une pratique assidue du vélo.

 

Source: Le figaro.fr

Créé le 15 mai 2014 10:19

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