Paris: Et si Macron avait définitivement « tourné le dos » à Alpha Condé ?

Alpha Condé et Emmanuel Macron

PARIS-Le président Français Emmanuel Macron a-t-il définitivement tourné le dos à Alpha Condé ? La controverse enfle alors que le dirigeant guinéen été mis à l’écart vendredi à la conférence téléphonique entre Emmanuel Macron et dix dirigeants africains pour discuter de la réponse sanitaire et économique à apporter contre l’épidémie de coronavirus en Afrique.


Jusque dans un passé récent, il était difficile d’imaginer qu’une réunion entre un dirigeant français et dix chefs d’Etat africains sur une question comme celle de la gestion d’une épidémie, puisse se tenir  sans Alpha Condé. D’abord parce qu’en matière de gestion de crise sanitaire majeure, le dirigeant guinéen connaît bien quelque chose pour avoir fait l’amère expérience avec l’épidémie Ebola qui a fait assez de victimes dans son pays, il y a moins de cinq ans. Ensuite, dans une certaine mesure, Alpha Condé qui a dirigé tout récemment l’Union Africaine est considéré comme l’un des leaders influents du continent. Que dire lorsqu’on sait que le président guinéen a été le dernier dirigeant à être invité à une visite d’Etat en France, avant que Macron ne s’installe à l’Elysée. Mais rien de tout ça n’a pesé  dans la balance. Le chef de l’exécutif guinéen dont l’image s’est fortement dégradée ces derniers temps à cause en grande partie du forcing lié au référendum, a été tout simplement écarté de cette entrevue. Conakry ne l’a pas encore commenté.

Ont participé à cette réunion les présidents Ibrahim Boubacar Keïta (Mali), Abiy Ahmed (Éthiopie), Cyril Ramaphosa (Afrique du Sud), Paul Kagamé (Rwanda), Macky Sall (Sénégal), Félix Tshisekedi (RDC), Abdel Fattah al-Sissi (Égypte), Uhuru Kenyatta (Kenya), Emmerson Mnangagwa (Zimbabwe) et Moussa Faki, président de la Commission de l’Union africaine.

L’absence d’Alpha Condé dans cette short-list de chefs d’Etat du continent  suscite bien des interrogations. La France de Macron n’a-t-elle définitivement pas tourné le dos à Alpha Condé ? Rien n’est moins sûr ! En tout cas, dans le contexte actuel, la non-présence du président Condé à cette conférence contribue à davantage alimenter les suspicions  quant à la nature des rapports froids entre Paris et Conakry alors que la controverse sur le programme Aphro-Cov vient à peine de s’estomper. En Guinée, beaucoup d’analystes ne comprennent encore pas les raisons valables  qui justifieraient l’absence de la Guinée des pays francophones bénéficiaires du projet Aphro-cov, étant touché aussi par l’épidémie de Coronavirus.

Ces  deux faits font penser à un début de représailles de  Paris vis-à-vis d’Alpha Condé qui, contre vents marrées, s’est obstiné à organiser un référendum constitutionnel, hautement controversé, contre l’avis de la France. Paris et ses alliés de la communauté internationale ont de concert condamné les violences qui ont émaillé le double scrutin du 22 MARS, qui selon eux, n’est pas crédible. Le bras de fer est engagé. Reste à savoir jusqu’où ces représailles iront-elles. Mais dans une certaine mesure Alpha Condé a d’autres cartes à jouer pour minimiser les effets de son « isolement ». Il a le soutien ferme de la Chine, de la Russie et de la Turquie. Toutes ces puissances qui ont de gros intérêts en Guinée, ont félicité Alpha Condé et son parti, réitérant leur volonté à raffermir leur coopération bilatérale avec Conakry.

Affaire à suivre…

 

Diallo Boubacar 1

Pour Africaguinee.com

Tel : (00224) 655 311 112

Créé le 7 avril 2020 12:43

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