Papa Koly à Africaguinee.com : « Le retour de Dadis Camara sera effectif quand… »
CONAKRY- Quels sont les dessous des négociations qui ont fini par faire revenir Papa Koly Kourouma au sein de la majorité présidentielle ? Le nouveau Ministre d’État, Ministre de l’Hydraulique et de l’Assainissement qui était dans nos locaux, a bien voulu se prêter à nos questions. El hadj Papa Koly Kourouma est revenu sur les raisons de son retour au Gouvernement et ses relations avec le Capitaine Dadis Camara. En toute exclusivité, le nouveau Chef du Département de l’Hydraulique et de l’Assainissement s’est prononcé sur l’éventualité d’un troisième mandat pour le Président Alpha Condé. Exclusif !!!
AFRICAGUINEE.COM : Votre come-back au sein du Gouvernement suscite assez de commentaires. Certains vont jusqu’à dire que vous avez trahi l’opposition républicaine. Que répondez-vous ?
PAPA KOLY KOUROUMA :Trahi ? Je ne sais pas si j’ai la même conception de la définition du mot trahison. Je ne pense pas avoir trahi quelqu’un. Trahir quelqu’un c’est de ne pas assumer ses engagements. Mais je ne pense pas avoir pris un engagement avec nos pairs de l’opposition. Nous avons partagé la même plateforme en étant tous de l’opposition, nous avons décidé de mutualiser nos forces pour pouvoir mener nos revendications. C’est ça l’objet de cette plateforme de l’opposition républicaine qui n’est pas un parti au sein duquel on a adhéré. Je ne pense que cela soit une trahison.
Qu’est-ce qui a concouru à votre retour dans le Gouvernement ?
Il y a maintenant un bon moment que nous sommes en négociation pour mon retour au sein de la mouvance présidentielle. C’est ma famille politique d’origine. On n’avait pas encore trouvé le consensus, mais c’est ce consensus qui a été trouvé ces derniers temps. Et voilà pourquoi nous avons traduit en acte concret la volonté politique de nos militants à la base.
Certains observateurs estiment que votre déclaration dans laquelle vous aviez dénoncé votre exclusion du front constitué contre un troisième mandat n’était qu’un alibi. Que répondez-vous ?
Alibi pour faire quoi ?
Pour quitter…
Absolument pas ! On ne porte pas de gants par rapport à ça. Il faut savoir que ce n’est pas l’exclusion en tant que telle, mais ce sont les manœuvres dilatoires qui ont sous-tendu cette exclusion qui nous ont un peu mis en colère. Mais je pense que c’est désormais derrière nous. Avec nos amis de l’opposition républicaine, nous sommes parvenus à transcender nos divergences, notamment le grand frère Aliou Condé, nous avons discuté, nous sommes parvenus à un accord et puis c’est fini. Mais qu’il y ait eu cet incident ou pas, on était sur le point de partir.
Votre nomination intervient dans un contexte où le débat politique est pollué par le projet de nouvelle Constitution qui permettrait au président Alpha Condé de briguer de nouveaux mandats. Soutiendriez-vous ce projet ?
Comme disait l’autre, de quel projet ? Parce que c’est si si si qu’on entend. Tout est au conditionnel. Moi je n’aime pas m’inscrire dans le conditionnel. Le débat n’est pas encore posé. Il est difficile de me prononcer comme ça. Est-ce qu’on a le contenu de la nouvelle constitution ? C’est le contenu que nous allons voter. Et le vote est secret. Voulez-vous que je vote à ciel ouvert ? Ce n’est pas possible.
Dadis Camara vous a adressé un message de félicitation dans lequel il a glissé quelques notes de remerciements au président Alpha Condé. A quand son retour en Guinée ?
Le retour sera effectif quand on va commencer le procès (du massacre du 28 septembre). Je crois que le procès ne se tiendra pas sans lui. A ce niveau d’ailleurs, je crois que le ministre de la Justice pourra vous répondre davantage. Ce que je sais, le procès a été programmé, le financement a été identifié. Il faut attendre la mobilisation de ces fonds pour la tenue de ce procès. Mais aujourd’hui, je suis de ceux-là qui pensent que sa présence à Ouagadougou milite plus en faveur de la sécurité de sa propre personne qu’en étant en terre guinéenne.
Nous connaissons très bien les manœuvres macabres de nos amis sur le terrain. Ils sont capables de monter n’importe quel stratagème visant à nuire l’homme. Je suis de ceux-là qui pensent que sa présence à Ouagadougou est plus d’ordre sécuritaire. Il me l’a toujours dit. Il a le mental au beau fixe, il est franchement épanoui. D’un moment à l’autre, nous souhaitons vivement la tenue de ce procès pour qu’il retrouve enfin les siens.
Comptez-vous faire appel à votre ami Alhousseine Makanera dans votre cabinet ?
Le décret du président de la République est un décret pour deux personnes. C’est pour mon jumeau et moi. Comme ça a toujours été, on parviendra à partager le même bureau, mon bonheur est le sien, mon bonheur est le sien. La mission qui m’a été confiée, c’est à la fois à moi et à lui.
Comment ça va se faire ? Vous comptez donc le nommer comme conseiller ?
Je vous dis que le fauteuil est pour nous deux. En 2008, j’ai bénéficié d’un décret du Général Lansana Conté pour gérer le Département de l’Environnement, j’ai partagé le même bureau avec lui (Makanera, Ndlr). Nous avons mené toutes les réformes au niveau de l’environnement. Ce n’est pas une première. Que les gens ne soient pas étonnés qu’en me voyant pas dans mon bureau qu’on retrouve Makanéra (rires !!!).
Les législatives pointent à l’horizon. Peut-on s’attendre à une liste commune GRUP-RPG arc-en-ciel ?
Ça dépendra de notre volonté d’alliance. Nous sommes dans la mouvance présidentielle, nous venons à un moment où ils sont déjà en avance, nous ne savons pas qu’est-ce qui a été décidé. Nous allons nous inscrire sur ce qui est déjà en place.
Entretien réalisé par Diallo Boubacar 1
Pour Africaguinee.com
Tél. : (00224) 655 311 112
Créé le 9 avril 2019 15:27Nous vous proposons aussi
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