Pandémie de COVID-19 : Quel impact dans le secteur minier guinéen ?

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CONAKRY-Principal pourvoyeur de richesses et de devises en Guinée, le secteur minier ressent pour sa part un impact considérable depuis l’apparition du coronavirus dans le monde. En plein essor ces dernières années, l'économie minière guinéenne se prépare à de nouvelles difficultés à cause de la pandémie du Covid-19, qui menace l’une de ses principales sources de devises que sont les mines.


L’exploitation de la bauxite/alumine, l’or (environ 15 T /an) et plus marginalement le diamant, constituent déjà 85% des exportations du pays. Le Coronavirus qui a fait irruption dans le monde avec des effets dévastateurs incalculables, pourrait saper toutes les prévisions en Guinée. Moins ‘’résigné’’ face à cette situation qui préoccupe plus d’un, le Secrétaire Général du ministère guinéen des Mines et de la Géologie relativise. Selon Sadou Nimaga interrogé par Africaguinee.com, l’arrêt de  l’économie  située en aval de la chaine de valorisation des matières premières est un frein considérable à l’essor de ce secteur dans le pays.

‘’ Si là où on doit envoyer la matière première s’arrête, ça peut avoir des problèmes. D’abord il y a la réduction des commandes des producteurs de la matière première. Par exemple, la Bauxite qui est l’alumine, cela peut avoir un impact sur la demande de l’alumine. Donc les usines de production demandant l’alumine s’arrêtant, ceux qui produisent l’alumine également ne vont pas faire la demande de Bauxite qui est aussi leur matière première. Ceci est un aspect qu’il faut reconnaitre et que cela pourrait avoir de grosses conséquences si ça perdurait’’, a expliqué le Secrétaire Général du Ministère des Mines.

Le secteur minier guinéen est fortement tourné vers la Chine berceau de la pandémie de Coronavirus. M Nimaga rappelle que des mesures ont été prises pour amoindrir l’impact.

 ‘’En fait dès que nous avons eu l’information que cette maladie avait commencé à avoir un grand impact sur la Chine nous avons anticipé et nous avions écrit à ces sociétés pour qu’elles nous disent quels impacts elle aura sur leurs activités. Donc nous avons commencé à recevoir des réponses avant même  que la maladie ne surgisse en Guinée. A priori, ces sociétés nous rassurent que cela ne pourra pas avoir un impact sur leurs activités. Ce que nous constatons, bien entendu en tant que ministère des Mines, c’est la réduction de la mobilité (…), les sociétés comme vous savez ont besoin d’experts qui ont du mal à rejoindre la Guinée. Donc nous avons mis en place un protocole pour cela (…), d’abord, les gens à destination de Conakry doivent être confinés chez eux pendant un certain nombre de jours avant d’atterrir ici. Il leur faudra un test avant de quitter,  s’il s’avère négatif, ils arrivent ici et prennent 15 autres jours’’, a rassuré ce cadre.

Sadou Nimaga soutient que de façon plus globale, l’économie minière n’est pas isolée. C’est une économie qui s’insère dans un circuit général, dit-il, avouant cependant que si cette situation perdure, l’impact sera énorme.

‘’ On ne peut nier que si ça dure, nous pourrions avoir des impacts. Nous avons reçu des demandes d’experts qui sont bloqués en Chine, en Afrique du Sud et en Australie. En guise d’exemple, nous avons reçu de la société ALUFER qui a deux experts Sud-Africains qui devraient venir pour certains travaux spécifiques qui sont très importants dans leur production qui sont bloqués là-bas. Ils doivent venir (…), ils nous ont écrit un courrier qu’on est en train de répertorier pour avoir l’autorisation. Mais c’est tout un protocole qui a été mis en place. En second lieu, l’envoi de certains équipements aussi souffre de ces difficultés. Certains passent par le Mali mais les frontières étant bloqués, notamment un projet dirigé vers Mandiana qui en souffre cela joue sur son calendrier’’ a-t-il regretté.

Le secrétaire général du département des Mines souligne que des sociétés qui étaient en production comme  GAC pourraient augmenter leur production en dépit de cette pandémie.

‘’ Au lieu de 9 millions, elle doit plutôt produire 12 millions de tonnes de Bauxite si tout se passe bien en 2020. Comme je l’ai dit tantôt, si les propriétaires de ces sociétés ne sont pas chinoises c’est-à-dire occidentales comme on en a, cela peut aussi avoir des problèmes mais pour le moment on a rien senti sur le terrain’’, a rassuré le secrétaire Général du Ministère des Mines et de laGéologie.

BAH Boubacar LOUDAH

Pour Africaguinee.com

Tel : (+224) 655 31 11 13

Créé le 22 avril 2020 11:09

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