Conakry- après la signature d’un pacte de non agression et de cohabitation pacifique entre communautés allogènes qui s’étaient affrontés juillet dernier en Guinée forestière le leader de L’union pour le Progrès de la Guinée (UPG) est monté au créneau. L’ancien Premier ministre sous la transition dénonce ce pacte mais préconise aussi des pistes de solution pour résoudre définitivement ce problème, a appris Africaguinee.com.
Voici in extenso l’analyse du leader de l’UPG qui est également originaire de cette région, sur la signature de ce pacte.
[I] ‘’Je crois que c’est inutile ! Ce n’est pas par des pactes qu’il faut résoudre les problèmes entre les communautés. Il faut faire une profonde étude sociologique qui s’appuie sur l’histoire, l’économie, la morale pour amener par la persuasion pour que les gens s’entendent. Ce n’est pas en imposant des stupidités comme ça ! Je ne suis pas d’accord sur la signature du pacte.
C’est l’éducation qui va régler le problème, ce n’est pas un papier imposé par monsieur Thiegboro qui ne comprend rien à la sociologie et à l’histoire de la Guinée forestière qui va régler le problème de cohabitation qui est dans la conscience des gens. Il y a une opposition d’une grande majorité de la population à ça.
Il ne faut pas fuir l’étude des difficultés. Il faut étudier les problèmes dans leur complexité. Les raccourcis ne mènent nulle part. Donc il faut chercher les causes profondes de l’opposition périodique entre la communauté Konianké et la communauté Kpélè principalement et agir sur les facteurs qui suscitent ou qui provoquent ces réactions souvent violentes. Ce n’est pas un papier rédigé par des quasis illettrés qui va régler ce problème. Il faut que les Konianké se sentent en sécurité, il faut que les guerzé se sentent en sécurité. Il faut qu’ils cohabitent dans le cadre de l’organisation socioéconomique, institutionnelle. Et ça, ce n’est pas du jour au lendemain ! ce n’est pas un discours d’un leader politique ou du président de la République qui va résoudre le problème. C’est par l’éducation au jour le jour.
Je rappelle que dans les années ‘’50-60’’, il y avait constamment opposition entre les peulh et les Soussou à Conakry. En ce moment les Peulh étaient cantonnés à Dixinn Mosquée. Mais la notabilité peulh et la notabilité soussou, par le contact fréquent ont fini par comprendre qu’ils ne peuvent pas s’empêcher de vivre ensemble. Ça c’est une certaine période qui a culminé avec l’arrivée du président Lansana Conté au pouvoir et qui a provoqué l’équilibre. Et aujourd’hui, on ne parle plus d’opposition fondamentale entre les Soussou et les Peulh.
Donc le problème forestier a à peu près cette image-là. Pourquoi ? Parce que vous avez des Konianké dont les parents sont venus en région forestière depuis cent ans ou deux cents ans. Est-ce qu’on peut continuer à les traiter comme étrangers ? Ce n’est pas à moi de répondre à la question, Est-ce que les Kpélè doivent se sentir chez eux en forêt ? L’évidence est là. Donc, il faut passer par l’éducation, ce n’est pas en signant des papiers stupide comme ça. Ceux qui l’ont suscité n’ont pas un niveau qui leur permette d’intervenir dans des histoires de ce genre là. Ça ne règle rien si on ne trouve pas la cause profonde des frictions pour les juguler afin que chacun se sente en sécurité à son domicile, dans son champ, dans sa plantation, dans sa boutique.
Propos recueillis par Diallo Boubacar 1 pour Africaguinee.com
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Créé le 20 novembre 2013 17:07