Özil veut Erdogan comme témoin de mariage : la chancellerie allemande « attristée »
Le chef de la chancellerie allemande s'est déclaré "attristé" lundi d'apprendre que l'ex-international Mesut Özil avait demandé au président turc Recep Tayyip Erdogan d'être son témoin de mariage.
"Evidemment ça nous attriste, lorsque quelqu'un qui a porté si longtemps le maillot de l'équipe d'Allemagne, et qui a été confronté à une telle réaction de l'opinion allemande après sa première rencontre avec Erdogan, et que ça se finisse de cette manière, ça déçoit beaucoup de supporters de football, et moi aussi", déclaré dans une interview au quotidien Bild, Helge Braun, le chef de cabinet d'Angela Merkel. Mais au bout du compte, "il s'agit d'une décision privée que l'on doit accepter", ajoute le responsable, qui a rang de ministre.
Le même Bild avait révélé dimanche que le joueur comptait demander au chef de l'Etat turc d'être son témoin de mariage. La date et le lieu de la cérémonie ne sont pas connues.
Le quotidien avait été l'une des voix les plus virulentes, en mai et juin dernier, pour reprocher à Özil de s'être fait photographier en train d'offrir un maillot au président Erdogan, personnage controversé en Allemagne en froid avec le gouvernement depuis plus de deux ans.
Une longue et nauséabonde polémique sur les origines turques du joueur d'Arsenal avait alors secoué l'Allemagne. Après l'échec sportif de l'équipe en Russie, Özil avait définitivement claqué la porte de l'équipe nationale, accusant la Fédération allemande de football de racisme.
Özil, né à Gelsenkirchen, est un immigré de troisième génération et ne possède pas la nationalité turque.
M. Braun a justifié sa réaction par le rôle de modèle que doivent avoir selon lui les footballeurs internationaux: "Les footballeurs sont des figures symboliques de notre société avec lesquels les gens s'identifient beaucoup plus qu'avec les ministres. Ce qui pose la question: jusqu'à quel point quelqu'un qui porte le maillot national se sent-il allemand?", s'interroge Braun, ravivant le débat qui a fait rage l'été dernier.
AFP
Créé le 19 mars 2019 11:19