Ouverture du cadre de concertation : vers le « boycott » par certaines coalitions…

CONAKRY-La session inaugurale du cadre de concertation inclusif sera lancée le 15 avril 2022 par le président de la transition, Colonel Mamadi Doumbouya.
Mais cette cérémonie prévue au palais Mohamed V pourrait se faire sans la participation de certaines coalitions politiques membres du groupe des 58. Et pour cause, le « G58 » rejette le cadre de concertation inclusif proposé par le Gouvernement et réclame un nouveau cadre de dialogue politique indépendant, dépourvu de toute subordination entre les protagonistes.
Interrogé par Africaguinee.com ce mercredi, 13 avril 2022, Saikou Yaya Barry secrétaire exécutif de l'UFR, un des partis phares du G58, est resté campé sur la position qu'ils ont prise au lendemain de la création du cadre de concertation inclusif.
« Nous ne voulons pas d'un cadre de concertation. Nous avons voulu d'un cadre de dialogue. Dans la situation actuelle, nous devons pouvoir dire au CNRD que dans le bateau Guinée, ils ne sont pas les seuls à pouvoir décider de l'orientation que veut la Guinée. Il faudrait qu'il discute avec les forces vives, avec les groupes de personnes les plus légitimes dans le pays notamment les partis politiques, la société civile et les syndicats sur les conduites à tenir pendant cette transition », a fait remarquer l'ancien député de la 8ème législature.
Dans une déclaration rendue publique mardi 12 avril 2022, le « G58 » a demandé aux autorités de la transition de mettre en place, un cadre de dialogue répondant aux exigences d’indépendance, d’impartialité et de transparence. Ce, afin de permettre à la Guinée de sortir de la période d’exception dans un délai raisonnable et dans un climat apaisé. Mais le Gouvernement n’entend pas de cette oreille. Il veut aller de l’avant au plus vite alors qu’une épée de Damoclès plane sur sa tête, avec la menace de sanctions économiques et financières brandie par la Cedeao. Un dialogue de « sourds » semble désormais instauré entre la junte et une partie de la classe politique. Chacun reste droit dans ses bottes et campe sur sa position.
Saikou Yaya Barry invite le CNRD à vite rectifier le tir. C'est la seule condition soutient-il, qui pourrait les inciter à prendre part à la session inaugurale prévue demain vendredi. Il n’exclut pas le boycott.
« C'est sûr que nous ne serons pas présents parce que, ce n'est pas ce qui nous concerne. Ils sont en train de faire un forcing. Nous estimons qu'on a besoin d'un cadre de dialogue, d'un médiateur pour nous sortir de cette situation. Le cadre qu'il se présente, nous ne sommes pas d'avis, nous ne sommes pas partants. Nous espérons que d'ici le vendredi, le CNRD reviendra sur sa décision unilatérale pour enfin discuter avec nous sur la manière dont on doit installer un cadre de dialogue politique », espère Saïkou Yaya Barry. Sans quoi, c’est le boycott, tout simplement.
Un responsable de l’ANAD (alliance nationale pour l’alternance et la démocratie), membre du 58 n’a pas exclu le « boycott ». « Nous ne servirons pas de caution à ce qui s’apparente à un semblant de dialogue. Nos revendications sont claires : nous attachés au dialogue politique, mais faudrait-il que celui-ci se tienne dans un minimum de sérieux ».
Selon le Gouvernement, le Cadre concertation inclusif constitue l’espace d’échange, d’information et de proposition entre les acteurs des forces vives de la Nation sur la Transition. Il est composé de l’ensemble des forces vives de la Nation réparties comme suit :
- Secrétariat technique : 3 représentants
- Coalitions de partis politiques : 20, soit 1 représentant par coalition
- Gouvernement : 3 représentants,
- Structures faitières de la société civile : 5 représentants
- Centrales syndicales : 3 représentants
- Associations de presse : 2 représentants
- Les partenaires techniques et financiers en qualité d’observateurs
Dossier à suivre…
Siba Engagé
Pour Africaguinee.com
Tel: (00224) 623 06 56 23
Créé le 14 avril 2022 08:05Nous vous proposons aussi
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