Ousmane Gaoual Diallo : « Pour la première fois depuis 1958, la Guinée a plus d’argent dans ses comptes qu’elle n’en doit aux autres… »

Ousmane Gaoual Diallo, porte-parole du gouvernement de transition

CONAKRY- En Guinée, les « comptes de l’Etat se portent bien », selon le porte-parole du Gouvernement. Ousmane Gaoual Diallo assure que pour la première fois depuis 1958, la Guinée a plus d’argent dans ses comptes qu’elle n’en doit aux autres. Comment expliquer cette performance économique ? Cette embellie va-t-elle durer ? Que compte faire le Gouvernement pour que les effets « bénéfiques » de cette prouesse économique se répercutent sur les conditions de vie des populations ? Le ministre porte-parole du Gouvernement apporte des explications.


AFRICAGUINEE.COM : Le président de la transition a instruit le premier ministre Mohamed Béavogui d’évaluer la performance individuelle et collective du Gouvernement et de lui transmettre le bilan trimestriel des départements sectoriels. Cette instruction traduit-elle une impatience voire un agacement par rapport à la lenteur dans l’exécution de la feuille assignée au Gouvernement ?

OUSMANE GAOUAL DIALLO : C’est un rapport d’étape, il n’y a aucune impatience. Le président nous a assigné une feuille de route. Chaque ministre a reçu sa feuille de route sectorielle étalée sur douze mois. On vient de passer un trimestre, c’est important de savoir : Qu’est-ce qu’on a fait ? Qu’est-ce qui a été initié ? Quelles sont les difficultés rencontrées pour mieux faire ? C’est l’objectif de cette évaluation.

On sait qu’en trois mois, il y a des choses qu’on ne peut absolument pas faire. Donc, le but de cet exercice est de savoir ce qu’on fait. Ensuite, identifier les blocages et procédures qui ralentissent la mise en œuvre (des projets) et qui pourraient être améliorées, soit par l’évolution du cadre légale ou par l’amélioration des relations entre les acteurs.

« Les comptes de l’Etat se portent bien » a déclaré le Premier ministre Mohamed Béavogui lors du dernier conseil des ministres. Qu’est-ce que cela veut dire concrètement ?

Cela veut dire qu’au niveau des finances publiques, les signes n’ont jamais été aussi positifs. Ça veut dire que pour la première fois depuis 1958, la Guinée a plus d’argent dans ses comptes qu’elle n’en doit aux autres. Cela est important. Quand on est à ce niveau-là, cela veut dire que la trésorerie est bonne. C’est comme si on souffrait un peu de dépenser. Mais c’est quand-même mieux d’avoir beaucoup d’argents à dépenser que d’avoir besoin d’argent à dépenser. Donc, on est dans cette situation. C’est cette embellie que le premier ministre a traduit en disant que la situation économique va beaucoup mieux. Et ça, c’est important pour nous.

Comment en est-on arrivé à ce stade de performance ?

D’abord, vous avez vu notre budget qui est assez modeste et assez réaliste. L’autre chose, ce que les circuits de dilapidation sont bien maitrisés pour ne pas dire qu’ils ont disparus.  Nous sommes en Guinée mais ils sont bien maitrisés. Les sorties d’argent sont plus contrôlées et donc cela crée une forme d’embellie qui est liée simplement à une politique de rigueur dans la gestion de la chose publique et c’est ce qu’on est en train de vivre aujourd’hui.

Le premier ministre a soulevé une problématique liée au paiement de la dette intérieure. Comment ce processus sera-t-il opéré ?

Ce n’est pas quelque chose de nouveau, mais qui est en cours. Le premier ministre a déjà instruit à la demande du président de la république, au ministre du Budget et à celui des finances de procéder au payement des petites dettes. Donc on est passé par palier (…), ceux à qui on doit quelques millions à un milliard ont été payés, de deux à trois milliards, les gens ont aussi été payés. De trois à 10 milliards aussi, c’est pareil. Nous montons petit à petit pour éponger la dette extérieure. Parce que sans cela notre économie va continuer à s’essouffler.

Donc, pour redonner un peu de rythme aux PMEs, il faut rembourser les dettes que l’Etat doit. Ces dettes tournent autour de deux milliards et demi de dollars qu’il faudra éponger au fur et à mesure. Nous avons déjà achevé le cap des 10 milliards et inferieur à cette somme, les 90% ont été payés. Maintenant il faut monter de dix à trente milliards et comme ça nous allons essayer d’éponger les dettes de l’Etat vis-à-vis des entreprises de l’intérieur.

Le toilettage du fichier de la fonction publique a permis de libérer 11.000 postes. Se dirige-t-on vers un nouveau recrutement ?

Il va être annoncé dans un calendrier normal. Le processus va être décliné de façon transparente pour permettre à chaque acteur et à chaque guinéen qui se sent intéressé de participer. Cela se fera dans la transparence absolue. Donc, ce qui est clair, le processus d’épuration de la fonction publique va se poursuivre. Il ne faut pas croire que cela s’est arrêté.

Dans certains départements, on continue encore à avoir un nombre assez impressionnant de personnes dites non postées. Et, dans certains cas, ce sont des fictifs. Donc, il faut aller en profondeur et parallèlement, les objectifs de recrutement vont être rendus publics. Les concours et ou les mécanismes de recrutement vont être mis en place et publiés pour permettre à chacun de concourir là où il estime être capable.  

A suivre…

Propos recueillis par Diallo Boubacar 1

Pour Africaguinee.com

Tel : (00224) 655 311 112

Créé le 25 avril 2022 10:11

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