Organisation CAN 2023 : Une épine dans le pied des autorités guinéennes…
CONAKRY-La Guinée qui a la « lourde » responsabilité d’organiser dans cinq ans la Coupe d’Afrique des Nations de Football 2023 traine les pas dans les préparatifs. Pourtant un travail gigantesque reste à faire pour prétendre accueillir cette biennale qui regroupe l’essentiel du gotha du Football africain.
A voir le nouveau cahier de charges de la CAF, on se rend compte que rien pour le moment ne plaide en faveur de la Guinée. Car à seulement cinq ans de l’organisation de la plus prestigieuse compétition du continent, le pays « hôte » ne dispose d’aucune infrastructure sportive qui réponde aux normes exigées par la CAF (confédération africaine du football). Le chemin à parcourir est long, le pays peine à démarrer sa turbo. Enquête.
Alors qu’elle doit organiser la CAN 2023, la Guinée manque encore d’infrastructures sportives de taille pour abriter cette compétition. Ce tournoi qui passe désormais de 16 à 24 équipes doit s’accommoder à plusieurs exigences de l’instance supérieure du football Africain.
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L’association organisatrice doit prévoir un minimum de 6 stades de compétition pour les candidatures individuelles ou un minimum de 8 stades de compétition pour les Candidatures communes (Co-organisation). Elle doit détenir deux (2) stades de compétition d’une capacité minimale de 15 000 spectateurs, un minimum de deux (2) stades d’une capacité minimale de 20 000 spectateurs, un minimum de deux (2) stades d’une capacité minimale de 40 000 spectateurs.
Quid des infrastructures sportives actuelles en Guinée ?
Le stade du 28 septembre vieux de plus de 50 ans, construit en 1964, seul apte à recevoir les matchs des équipes nationales de Guinée ne répond plus aux normes internationales. Ce temple du sport croupit de nos jours sur le poids de l’âge. D’ailleurs à cet effet, le week-end dernier, une mission d’inspection de la CAF a séjourné à Conakry pour évaluer sa capacité à recevoir ces joutes sportives. Le constat est accablant.
Cette mission qui a constaté la vétusté de cet édifice a déploré son état de dégradation. Selon un cadre du département des sports qui s’est expliqué sur le sceau de l’anonymat, les dimensions actuelles de la pelouse du stade du 28 septembre qui possède 25.000 places ne répondent plus aux normes internationales. L’aire de jeu ne respectent pas les normes passées de 105m/68m, à 100m/64m.
Notre source explique que les buts ne sont pas aussi appropriés et les vestiaires doivent être améliorés avec l’eau chaude dans les douches. En ce qui concerne l’intérieur de la cour et de la tribune de presse, il est recommandé à la Guinée de faire preuve de dextérité pour leurs réaménagements. Aux dires de notre interlocuteur, il reste seulement quelques mois au pays de rendre une copie propre à la CAF au risque de se voir suspendre. Le directeur de stade que nous avons sollicité n’a pas voulu se prêter à nos questions.
Le stade de Nongo…
Fruit de la coopération chinoise, les travaux de ce stade de 50.000 places ont débuté en 2007 sous l’ère de la deuxième république dirigée par le Général Lansana Conté. Construit à hauteur de 50 millions de dollars, avec une piste de 4400 m et un parking de 500 véhicules, ce joyau peine à ouvrir ses portes aux compétitions sportives.
La construction de ce stade avait été confiée à une société chinoise ‘’Shanghai construction’’. Une autre entreprise privée de la place avait été chargée de l’exécution des travaux de la clôture et d’un parking de 536 places. Mais jusqu’à nos jours force est de constater que pratiquement rien n’a évolué.
L’an dernier, au sortir du parlement guinéen, le ministre en charge des Sports Bantama Sow, avait indiqué qu’aucun Etat ne peut, à partir de son budget, financer la réalisation des infrastructures comme celles qu’il faut à la Guinée aujourd’hui pour bien organiser la CAN2023.
La Guinée qui est choisie pour l’organisation de la biennale du Football en 2023 pourra-t-elle réussir ce pari ? Plusieurs observateurs affichent un scepticisme. « Quand il faut plus d’une dizaine d’années aux autorités sportives du pays pour parachever un stade de 50. 000 places, comment peut-on prétendre construire des stades en moins de cinq ans ? Ce n’est pas possible », tranche un observateur.
Dossier à suivre…
BAH Boubacar LOUDAH
Pour Africaguinee.com
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Créé le 4 mai 2018 15:00