Obama: pas de « nouvelle guerre froide » avec la Russie

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WASHINGTON-Le président américain, Barack Obama, a annoncé mardi de nouvelles sanctions économiques contre la Russie en raison de son rôle déstabilisateur dans l'est de l'Ukraine, tout en soulignant que Washington n'était pas engagé dans une «nouvelle guerre froide» avec Moscou.


«Aujourd'hui, les Etats-Unis imposent de nouvelles sanctions sur des secteurs-clés de l'économie russe: l'énergie, l'armement, la finance», a déclaré Barack Obama, saluant les mesures similaires prises par l'UE qui démontrent, selon lui, que les Européens perdent patience avec le président russe, Vladimir Poutine.

L'UE accélère ses sanctions

Les Européens ont eux aussi décidé de frapper l'économie russe. Réunis à Bruxelles, les ambassadeurs des 28 ont pour la première fois adopté une série de mesures pour bloquer l'accès aux marchés financiers européens des entreprises et banques russes et interdire toute nouvelle ventes d'armes et de technologies sensibles dans le domaine de l'énergie et des biens à double usage militaire et civil à la Russie.

Ces décisions ont été prises à l'unanimité, a indiqué le Premier ministre finlandais Alexander Stubb dans un billet sur son blog. Mais elles ne vont pas encore assez loin pour la présidente lituanienne Dalia Grybauskaite, à la pointe du combat pour demander une action plus déterminée des Européens face à Moscou.

«Un pas en avant»

«Ces nouvelles sanctions sont un pas en avant», a-t-elle déclaré. «Mais elles sont tardives et insuffisantes. Elles n'empêchent pas la vente de navires Mistral à la Russie», a-t-elle déploré.

Les mesures prises ne seront pas rétroactives dans le domaine de la défense, permettant à la France d'honorer son contrat de vente de deux porte-hélicoptères Mistral à la Russie. Paris était sous le feu des critiques pour son refus d'annuler ce contrat, conclu en 2011 pour un montant de quelque 1,2 milliard d'euros.

Avoirs bloqués

Les capitales ont bataillé ferme pour que l'impact des sanctions sur leurs économies soit «aussi équilibré que possible», a indiqué le Premier ministre finlandais.

Les Européens ont également décidé de bloquer les avoirs de quatre hommes d'affaires russes proche du président Poutine, accusés de bénéficier de l'annexion de la Crimée ou de soutenir activement la déstabilisation de l'est de l'Ukraine.

Faire pression sur Poutine

L'objectif de ces sanctions a été confirmé lundi par les dirigeants français François Hollande, américain Barack Obama, allemand Angela Merkel, britannique David Cameron et italien Matteo Renzi: faire pression sur le président russe pour l'amener à faire fermer la frontière russo-ukrainienne afin d'empêcher les fournitures d'armements aux séparatistes en Ukraine et les contraindre à négocier avec le pouvoir à Kiev.

L'UE a durci sa position depuis le crash le 17 juillet d'un avion malaisien dans l'est de l'Ukraine, attribué à un tir de missile par les séparatistes pro-russes.

Ce drame, qui a coûté la vie à 298 personnes dont près de 200 Néerlandais, a décidé les Européens à frapper l'économie russe, alors qu'ils étaient divisés à ce sujet, et à passer à la «phase 3» de leurs sanctions.

Violents combats sur le terrain

Les forces ukrainiennes ont intensifié leur offensive ces derniers jours et ont revendiqué mardi de nouvelles prises, notamment le village de Stepanivka, à environ 80 kilomètres à l'est de Donetsk. Cette zone située entre la frontière russe et le site, où le Boeing malaisien s'est écrasé, est le théâtre de violents combats ces derniers jours.

Pour le troisième jour d'affilée, les experts néerlandais et australiens ont renoncé mardi à se rendre sur les lieux de l'accident où demeurent débris et dépouilles, chaque jour qui passe rendant l'enquête sur la catastrophe aérienne plus compliquée.

Le Premier ministre néerlandais Mark Rutte a appelé le président ukrainien Petro Porochenko pour demander l'arrêt des combats près du site, qui constituent, selon Moscou, une violation de la résolution votée à l'ONU après le drame du vol MH17.

Zone «bloquée par les terroriste»

«Les militaires ukrainiens ne mènent aucun combat sur la zone de la catastrophe. Cette zone est bloquée par les terroristes», s'est défendu un porte-parole militaire ukrainien, Andriï Lyssenko.

Il a cependant ajouté que les forces ukrainiennes faisaient «tout leur possible pour libérer cette zone» et a indiqué que dix militaires ukrainiens avaient péri au cours des dernières 24 heures.

Côté russe, des observateurs de l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) devaient se rendre mardi à deux postes frontière avec l'Ukraine soupçonnés de servir de point de passage pour des armes.

Risques de représailles

«Les dirigeants européens sont conscients des risques de représailles de la part du pouvoir en Russie, mais ils ont fait les arbitrages après un acte impardonnable et la manière dont il a été géré par le président Poutine», a affirmé à l'AFP une source proche des négociations.

Plusieurs entreprises ont prévenu que leur activité pourrait pâtir de nouvelles sanctions contre la Russie. Parmi elles, le pétrolier BP, actionnaire à 19,75% du groupe public russe Rosneft.

«Cela pourrait avoir un effet négatif important sur nos relations avec Rosneft et notre investissement dans l'entreprise, ainsi que sur nos objectifs stratégiques et d'affaires en Russie, notre situation financière et le résultat de nos opérations», a indiqué le groupe.

Chute du rouble

Des banques étrangères et notamment françaises font face à des «risques accrus de défaut» de paiement en Russie en raison de l'escalade de la crise en Ukraine, a également mis en garde le FMI pour qui les banques autrichiennes détiennent le plus grand nombre de créances russes «par rapport à leur volume d'actifs» et sont, en conséquence, les «plus exposées».

Sur les marchés russes, malgré la hausse des taux surprise annoncée vendredi par la banque centrale russe pour calmer la tempête, le rouble a chuté mardi à ses plus bas niveaux depuis deux mois face à l'euro.

AFP

Créé le 29 juillet 2014 23:08

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