Nzérékoré : Opimo ou l’autre « mal » des femmes passé sous silence…

Une femme qui souffre de la maladie d'Opimo

N'ZEREKORE- Une maladie prend une envergure inquiétante à Nzérékoré, principale agglomération de la Guinée forestière. Les femmes sont les plus touchées. Elle se manifeste par des céphalées intenses, et peut même conduire à la folie.


Cette maladie est passée sous silence alors que celles qui sont atteintes souffrent sous silence. OPIMO, c'est le nom qu'attribuent les citoyens de Nzérékoré à cette pathologie. Nombreuses sont ces femmes qui vivent avec cette céphalée intense.  Certaines malades que nous avons interrogées nous ont relaté comment elles ont contracté la maladie. Selon elles, la douleur met les victimes hors de leurs états. 

"C'est depuis les vacances de 2020, que j'ai commencé à ressentir les maux au niveau de ma tête. J'ai expliqué à ma maman, elle m'a dit de partir au village pour faire le traitement. J'ai fait des traitements au village, ça n'a pas marché. C'est ainsi que je suis revenue à Nzérékoré, j'ai contacté une femme qui vit au quartier Gonia, qui m'a aussi donné des produits, mais jusqu'à présent ça ne va pas. J'ai été pour la visite à Huguette où on m'a donné des produits, que j'ai prise maintenant ça va un peu", nous a confié une élève de la terminale atteinte de la ma maladie.

Les malades d’Opimo perdent connaissance quand la douleur atteint son pic. « Quand ça commence, ma tête devient lourde. Je ne comprends rien, j'ai la nausée. Ensuite, ça descend sur mon cou jusqu’à ce que j’en perd connaissance », explique une autre malade.

OPIMO est une maladie difficile à traiter selon les malades que nous avons interrogées. Plusieurs d’entre elles nous confié avoir défilé chez plusieurs guérisseurs pour se soigner de cette céphalée mais difficile de trouver solution. Le plus souvent, les guérisseurs traditionnels leur recommandent de se raser totalement la tête pour suivre le traitement.

"J'ai commencé le traitement à Sérédou ou je faisais le bac. Nous sommes allés voir une veille. Elle a tout fait, je n’ai pas d’améliorations. Je suis revenue ici à Nzérékoré. Je me déplaçais de Nakoyakpala jusqu'à Kpomota pour mon traitement mais en vain. Aujourd'hui c'est un frère qui m'a donné des produits traditionnels, c'est ce que je suis en train de prendre. Je vois que ça se calme un peu" arbore-t-elle.

Qu'est-ce que "OPIMO» ? Pourquoi cette appellation ? Quelle sont les causes de cette pathologie  ? 

Rencontré à l'hôpital régional de Nzérékoré, Docteur Condé Mamady, médecin responsable de la santé mentale et du soutien psycho-social de Nzérékoré, s'est prêté à nos questions.  Aux dires de Docteur Condé, l'appellation "OPIMO" vient du Libéria, pays voisin qui fait frontière à la Guinée forestière.

« Ce sont des anglophones qui l'appelle OPIMO. Avec l'évènement des réfugiés en forêt, comme eux ils disaient Opimo, c'est pour cela nos parents ont pris cette appellation. Les causes de ces céphalées peuvent être dû à l'hypertension artérielle, à une rhino sinusite ou aux séquelles d'un problème stressant. Et si vous voyez que les femmes sont plus touchées par cette maladie, c'est parce que la femme est plus stressée que l'homme.

Facilement, la femme peut tomber sous l'effet du stress que l'homme. C'est pour cela que les femmes sont beaucoup plus touchées par cette maladie. Ce sont des céphalées dues aux stress le plus souvent (…) », explique Docteur Mamady Condé.

Il a lancé un appel aux malades de se rapprocher de l’hôpital, pour suivre des soins avec un spécialiste quand les céphalées commencent. Selon lui, la maladie peut provoquer une dépression mentale, si elle n'est pas traitée.  

SAKOUVOGUI Paul Foromo

Correspondant régional d’Africaguinee.com

A Nzérékoré.

Tél : (00224) 628 80 17 43

Créé le 16 février 2022 22:28

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