Nzérékoré : Manifestation annoncée à Macenta après la mort d’un détenu en prison…

Manifestation à Macenta, image d'archive

N'ZEREKORE- C'est le troisième cas de décès d’un prisonnier en attente de jugement à la maison centrale de Nzérékoré. Kpokpa Guilavogui, le plus jeune des personnes inculpées dans le dossier des violences intercommunautaires survenues à Macenta fin 2020, a trouvé la mort alors qu'il était incarcéré à la prison civile de Nzérékoré, a-t-on appris. L'information nous a été confirmée par le collectif des avocats de la défense en charge du dossier. 


Selon maître Théodore Michel Loua le jeune était malade il y a un peu longtemps. C'est ce matin qu'il dit avoir malheureusement appris son décès. L’avocat confie s’être battu en vain pour obtenir sa libération provisoire en vue de bénéficier de soins.

" C'est ce matin qu'ils m'ont appelé pour m'informer que Kpokpa Guilavogui qui était malade est décédé. J'ai même été à Bamala (Macenta) pour voir ses parents. On a tout fait pour que le petit bénéficie de la liberté provisoire pour bénéficier de soins adéquats, en vain, malheureusement", nous a confié maître Théodore Michel Loua en charge du dossier.

La ville de Macenta avait été secouée par des violences à relent ethnique les 26, 27 et 28 décembre 2020. Ces violences qui tiraient leurs origines sur une affaire de paternité de la préfecture avaient causé plusieurs dégâts matériels mais aussi des pertes en vie humaine. Les victimes de ces atrocités avaient été enterrées dans une fosse commune située dans la forêt du 1er mai à Nzérékoré. 38 personnes avaient été interpellés puis déférées à la prison civile. C'est le troisième détenu qui est décédé en détention parmi les personnes inculpées dans le dossier des ces violences intercommunautaires ayant déchiré cette ville de la Guinée forestière.

Une manifestation est annoncée à Macenta la semaine prochaine pour demander la libération ou la tenue rapide d'un procès des détenus de Macenta transférés à la maison centrale de Nzérékoré, nous apprend-t-on.

"Hier j'ai été informé que le petit est dans le coma. On a tout fait pour le prendre en charge à l'hôpital régional de Nzérékoré, ils ont refusé. C'est comme ça qu’il est mort. C'est le plus jeune des 36 prisonniers restants. Les gens tombent malades, on ne les envoie pas à l'hôpital, on ne les juge pas, on ne les relâche pas. Aucun d'eux n'est situé sur son sort. C'est inquiétant. Pourtant à partir du 5 septembre on a dit que la justice doit être la boussole qui doit guider chaque citoyen guinéen. Mais ce qui se fait là, 12 mois d'emprisonnement sans être présenté à un juge, je pense que c'est l'ancien système qui est là encore", a déploré Mamadi Onivogui.

Le coordinateur du mouvement Elazologa ajoute : « Ça ne va pas passer inaperçu. Nos parents meurent en prison, rien ne prouve qu'ils sont coupables. Nous allons organiser une marche pacifique au cours de laquelle nous allons réclamer non seulement leur libération parce que jusque-là, il n'y a aucune pièce à conviction qui les maintient dans un lien de culpabilité, à défaut de les juger. Mais selon la loi, après six mois de détention, le prisonnier doit être présenté à un juge, sans quoi le libérer purement et simplement. Puisque ça voudrait dire qu'ils n'ont rien retenu contre lui ».

Pour l'heure, toutes nos tentatives de joindre le procureur de la République près le tribunal de première instance de Macenta, sont restées vaines. 

A suivre…

 

SAKOUVOGUI Paul Foromo

Correspondant régional d'Africaguinee.com

A Nzérékoré

Tél : (00224) 628 80 17 43

Créé le 14 décembre 2021 17:10

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