Nouveau « déballage » de Dadis : « Comment j’avais planifié l’arrestation de Toumba… »

Toumba Diakité et Dadis Camara, photomontage Africaguinee.com

CONAKRY-Le procès des auteurs présumés du massacre du 28 septembre 2009 se poursuit sur fond de révélations.


Lors des débats ce mercredi 23 novembre 2022, un avocat de la partie civile a ouvert une large parenthèse sur le procès-verbal d’interrogatoire (un document versé dans la procédure) de Moussa Dadis Camara lors de l’instruction. Ce PV d’audition lu à la barre contient des révélations croustillantes. Explications.

"C'est moi qui ai pris la décision d'arrêter Toumba. Mais Makambo et Pivi m'ont dissuadé parce qu'ils m'ont fait savoir que Toumba était armé. Je ne pouvais que me soumettre. C'est suite à ça que j'ai décidé de faire appel à une commission d'enquête internationale", a révélé l'avocat parlant du procès-verbal d’audition de Dadis Camara devant les juges d’instruction.

Amené à réagir sur ces propos, l’accusé Claude Pivi est resté dans sa logique en disant : " Quand je suis venu rendre visite au président, c'était la nuit. Après avoir fini de rendre compte, quelques minutes après Toumba est entré. Dès qu'il est rentré j'ai dit au président qu'on doit mettre mains sur son aide de camp car il fait partie de ceux qui étaient au stade. C'est là-bas que Toumba a passé toute la nuit à pleurer à la porte. C'est ainsi que le président a dit d'attendre l'arrivée de la commission d'enquête internationale", a-t-il commenté.

L'avocat enchaîne en lui demandant s'il savait que le président avait déclaré que Toumba avait avoué devant lui. " Je n'en sais rien", a-t-il répondu.

L'avocat renchérit sur ce que le président Dadis a dit toujours lors de son interrogatoire devant le pool des magistrats instructeurs. " Peu après, Joseph Makambo est venu pour échanger avec moi autour de la décision que je venais prendre concernant l'arrestation du Commandant Aboubacar Sidiki Diakité dit Toumba. A l'occasion, il m'a annoncé le retour de ce dernier tout en précisant qu'il est suffisamment armé.

Je vous signale que c'est lui qui détenait la poudrière. C'est entretemps qu'il m'a annoncé la présence de Toumba Diakité, il m'en a persuadé en disant qu'il n'était pas facile de mettre mains sur lui à cause de l'armement qu'il dissimule. A vouloir le tenter, il fallait s'attendre à beaucoup de morts collatéraux.

Après tout j'ai fait introduire Aboubacar Sidiki Diakité alias Toumba dans mon bureau. J'ai constaté qu'il portait un blouson communément appelé parka sur lesquels étaient dissimulés des grenades et autres armes. A ma question de savoir pourquoi il a commis ces actes ? Il m'a réitéré qu'il ne me revenait de faire un tel travail et que ce qui a été fait, c'est son rôle. Il s'est mis à raconter du n'importe quoi.

Après notre séparation, j'ai planifié son arrestation, j'en ai parlé au ministre chargé de la sécurité présidentielle monsieur Claude Pivi qui m'a fait les mêmes remarques que Joseph Makambo. En voulant l'arrêter, il m'aurait achevé. Il commande le régiment de la garde présidentielle, il avait à sa disposition des hommes et des armes, je ne pouvais qu'obéir. C'est ce qui m'a poussé d'ailleurs à faire appel aux Nations-Unies pour la mise en place d'une commission d'enquête internationale", a expliqué l'avocat.

Réagissant à cette révélation, Claude Pivi s'est dit surpris d'apprendre que la clef de la poudrière était dans les mains de Toumba. Ce n'est toutefois pas la raison qui l'a empêché d'arrêter l'aide de camp de Moussa Dadis Camara.

" Moi c'est ici que j'apprends que Toumba avait la clef de la poudrière. Je ne peux pas l'accepter. La clef d'une poudrière, ce n'est pas un capitaine ou un lieutenant de garder ça. Je répète encore ce n'est pas parce qu'il y avait une situation de grenade ni autre chose. C'est à cause de l'arrivée de la commission d'enquête internationale que je me suis calmé ", a-t-il répondu.

Le Colonel Claude Pivi est largement sur ce qui était planifié pour l’arrestation de Toumba Diakité, l’ex aide de camp de Dadis Camara.  A la barre, l’accusé soutient qu'après le massacre au stade du 28-Septembre 2009, lui, étant ministre de la sécurité présidentielle, avait pris l'initiative d'arrêter les militaires de la garde de présidentielle qui se sont rendus au stade, ce jour-là.

Parmi ces militaires qui étaient dans son viseur, le commandant Aboubacar Sidiki Diakité dit Toumba aide de camp du président du CNDD, lieutenant Marcel Guilavogui un des gardes du président et Moussa Tiegboro Camara.

Son objectif, dit-il, était de laver l'honneur des militaires qui ne s'étaient pas rendus au stade. Mais, selon lui, le président Moussa Dadis Camara l’avait dissuadé à cause de l'arrivée d'une commission d'enquête internationale.

A suivre…

Siddy Koundara Diallo

Pour Africaguinee.com

Tel: (00224) 664 72 76 28

Créé le 24 novembre 2022 09:45

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