Nomination du Général Bouréma Condé: Qu’en pense Tibou Kamara?
PARIS-L'ancien ministre de la transition, Tibou Kamara vient de réagir après la nomination du général Bouréma Condé à la tête de l'administration du territoire. Pour M. Kamara, cette nomination prouve les intentions de fraude d'Alpha Condé lors de la présidentielle de 2015.Voici une déclaration de Tibou Kamara…
Alpha condé dit, urbi et orbi, avoir hérité d’un pays et non d’un Etat. Lui, voudrait laisser en héritage, au mieux, une jungle où régnera la loi du plus fort, où la raison du plus fort sera toujours la meilleure. Au pire et s’il ne tenait qu’à lui, c’est un second mandat pour lui ou le chaos ou un torrent de déluge sur le pays.
Depuis le jour funeste où il a accédé au pouvoir par la force du destin et grâce aussi à une manipulation diabolique des hommes voulant toujours se substituer à Dieu, la Guinée a perdu tous ses repères, le sort s’acharne contre les Guinéens, en particulier, les gouvernants, manifestement, maudits.
Aujourd’hui, la Guinée semble oubliée et abandonnée de tous, des hommes, du monde, de la nature, du temps, de l’économie, de Dieu.
La vie des citoyens, déjà confrontés à la lutte pour la survie, est sans cesse menacée, leurs libertés et leurs droits sont bafoués, au quotidien. Beaucoup d’entre eux, victimes de discriminations et de harcèlement, se sentent étrangers dans leur propre pays, lorsqu’ils ne prennent pas tout simplement le chemin de l’exil pour ne pas être témoin, acteur ou spectateur d’une véritable tragédie nationale.
Parce que ‘’ cela aussi passera’’ et viendra le moment de rendre compte dans un monde qui ne veut plus souffrir de l’impunité et ne veut pas désormais non plus pardonner aux hommes des fautes politiques et morales graves comme celles en Au demeurant, au cours de cette année 2015, les Guinéens sont appelés aux urnes pour une élection présidentielle dont l’enjeu dépasse, de très loin, la victoire ou la défaite d’un candidat.
En effet, l’issue de ce scrutin déterminera le sort d’un pays agonisant et l’avenir de chaque Guinéen entre parenthèses durant ces cinq dernières années de tous les malheurs.
D’autant qu’Alpha Condé qui a dédié sa vie à la conquête du pouvoir par tous les moyens n’entend pas le perdre surtout à la faveur des élections, pour lui, toujours gagnées d’avance.
Pour cela, il est prêt à détruire le pays et à marcher sur tous les Guinéens, s’il le faut.
La nomination du général Boureima Condé comme ministre de l’administration du territoire et de la décentralisation à la veille de l’élection présidentielle à laquelle il est donné perdant, malgré les effets d’annonce de sa prétendue victoire, est une autre et nouvelle manifestation de ses intentions de fraude.
Et les explications officielles pour justifier un acte qui n’en avait pas besoin a moins qu’on ne le fasse pour tout ministre désormais créent encore plus de suspicion plutôt que de rassurer.
Il est clair que le régime est chaque jour plus fragile et que le Président croit de moins en moins en sa légitimité depuis le début douteuse pour avoir à s’expliquer d’un acte relevant de son pouvoir discrétionnaire.
La fraude actée
Derrière chaque acte posé par Alpha Condé ou nomination qu’il fait, il y a une visée électorale sournoise et un calcul politique vil: il récompense des services rendus, soit il attend des résultats.
C’est pourquoi, il faudra scruter les nominations à venir qui ne visent rien d’autre que l’objectif déjà défini par Alpha Condé et perçu comme une lettre de mission par tous ses collaborateurs nouveaux ou non : sa victoire dès le premier tour de l’élection présidentielle par le biais d’une fraude en plusieurs étapes exécutée par des hommes de main au sens criminel du terme.
Si en théorie, le ministère de l’intérieur est le ‘’ partenaire technique’’ de la commission électorale, en vérité, il est la tutelle car trop présent et plus prégnant dans les opérations électorales pour ne pas peser sur les résultats du vote.
C’est là où se trouve l’Etat dont les moyens et les agents supplantent la CENI sur le terrain et l’influencent dans ses actions.
L’opposition aurait tort comme la première fois de s’imaginer que la recomposition de la CENI suffira à la transparence des élections.
Changer les hommes, surtout que pour en trouver de bonne moralité dans un pays où l’Elite est couchée est quasi-impossible, est du temps perdu et consiste à déplacer le problème et à se tromper de cible.
C’est Alpha Condé qui est à la manœuvre et distribue les rôles qu’il faudrait obliger à subir la transparence des élections. Et ce n’est pas par le dialogue que l’opposition réclame sans doute pour paraitre ‘’ républicaine’’ et qui a déjà montré ses limites qu’on y parviendra.
Malgré tous les engagements et les gages pour rassurer les uns et les autres, l’opposition est marginalisée dans la préparation des futures élections.
Quand elle sera enfin ‘’impliquée’’, comme d’habitude, ce sera trop tard. C’est pourquoi, il faut qu’elle suspende sa participation au processus actuel, en attendant, d’y voir plus clair surtout pour empêcher la CENI d’aller plus loin dans sa marche forcée et suspecte vers les élections.
Si c’est parler pour parler, l’opposition ne trouvera pas un meilleur interlocuteur que Boureima Condé que la parole a nourri jusque maintenant. Au propre comme au figuré.
L’opposition n’a pas le choix que d’afficher sa détermination face à un pouvoir arrogant et un président qui, tant qu’il n’est pas personnellement en danger et ne se doute pas que son pouvoir vacille, se moque de tout et de tout le monde.
Quand chacun l’aura compris, la Guinée sera libre et libérée d’Alpha Condé, le bourreau de chacun et de tous et un boulet que le pays continue de traîner.
Jusqu’à quand ?
Tibou Kamara
Ancien ministre de la transition
Créé le 1 mars 2015 20:47Nous vous proposons aussi
TAGS
étiquettes: A vous la paroles