Niger : des migrants guinéens paient le prix fort des sanctions de la CEDEAO

AGADEZ- Les sanctions de la Cédéao (communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest) contre le Niger suite au coup d’Etat survenu le 26 juillet 2023, font des victimes collatérales chez les migrants subsahariens bloqués sur le territoire nigérien. Parmi eux, des centaines de guinéens.


A Agadez, ville située dans le département de Tchirozérine à 900 kilomètres au nord-est de Niamey, des milliers de migrants subsahariens dont plus de 1000 guinéens sont internés dans un campement de l’OIM (organisation internationale pour les migrations), selon des témoignages recueillis par Africaguinee.com. Ces malheureux aventuriers se sont retrouvés au mauvais moment et au mauvais endroit. Ils vivent dans une promiscuité totale. On signale des cas de décès et de maladies. Les images sont insoutenables.

Selon nos informations recueillies auprès de ces migrants rapatriés d’Algérie, d’autres de la Tunisie, depuis que la CEDEAO a annoncé des sanctions et une éventuelle intervention militaire au Niger pour rétablir Mohamed Bazoum au pouvoir, ils (migrants) sont devenus désormais des cibles.

« Nous rencontrons des sérieuses difficultés ici. Nous sommes exposés à des dangers de toutes sortes. Avant on souffrait, mais maintenant là encore c’est devenu pire. Avec les sanctions de la CEDEAO, ça augmenté nos difficultés et même empiré notre situation. Là où nous sommes comme ça, certains nigériens nous agressent. On a des blessés et même des morts », explique Ben Aly Badra Camara, joint ce mercredi 23 aout par un journaliste d’Africaguinee.com.

Ce migrant guinéen ajoute que certains nigériens voudraient leur faire payer le prix de la position pris par leur Etat contre les autorités militaires qui ont renversé le pouvoir de Mohamed Bazoum.

« Notre sécurité n’est pas garantie ici, mêmes si tu sors du camp pour aller chercher quelque chose à manger on nous attaque. La dernière fois ils avaient décidé de venir saccager le camp soi-disant que nous sommes des ressortissants de ces Etats de la CEDEAO qui veulent attaquer leur pays. Et que l’organisation sous-régionale est en train de les sanctionner, alors que nous nous vivons sur leur territoire. Ils voudraient donc nous attaquer en signer de représailles. Il a fallu renforcer la sécurité pour nous éviter le pire. C’est dans ces conditions-là que nous vivons ici sans vous dire que là où nous sommes, on est en manque de tout », a témoigné Ben Aly Badra Camara, dans une interview dont l’intégralité sera publiée dans les heures à venir sur Africaguinee.com.

Dans ce camp de migrants, ils sont 1500 guinéens à y être retenus, selon ce migrant. « C’est pourquoi nous demandons aux autorités guinéennes de nous venir en aide comme ils l’ont fait avec ceux qui étaient en Tunisie », a lancé ce compatriote.

Nous y reviendrons !

Siddy Koundara Diallo

Pour Africaguinee.com

Tel : (00224) 664 72 76 28

Créé le 23 août 2023 19:11

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