Moussa Dadis Camara prévient: ‘’Il ne faut pas confondre la politique à la justice…’’

OUAGADOUGOU- L’ancien chef de la transition guinéenne, Moussa Dadis Camara, a réagi ce mercredi 17 juin 2015 face aux inquiétudes soulevées par des activistes des droits de l’homme après l’annonce de sa candidature à l’élection présidentielle du 11 octobre prochain. En conférence de presse ce mercredi du côté de la capitale burkinabé, l’ex numéro un du Conseil National pour la Démocratie et le Développement (CNDD), a déclaré que son engagement en politique n’est point pour lui une façon de se substituer à la procédure judiciaire en cours sur les massacres du 28 septembre 2009.
‘’Je comprends parfaitement toutes ces inquiétudes et je mesure leur portée. Surtout qu’à l’époque des faits (massacre du 28 septembre 2009 en Guinée), j’incarnais la plus haute fonction de notre pays en ma qualité de Président de la République, Chef de l’Etat et Commandant en Chef des Forces Armées. Et c’est justement pourquoi, tenant compte de ce statut qui était le mien, j’avais dès les premières heures, condamné ces actes, me suis pieusement incliné devant la mémoire des morts, salué leur mémoire, présenté, en mon personnel et au nom du peuple de Guinée, les condoléances les plus attristés et sincères de la nation entière, et décidé de la mise en place d’une commission d’enquête nationale et d’une commission d’enquête internationale pour que la lumière soit faite dans cette affaire pour que les présumés auteurs soient traduits devant les autorités compétentes pour être jugés conformément aux lois de la République. Mon état d’esprit et mon comportement, emprunts de justice, n’ont pas changé à ce jour’’ a déclaré Moussa Dadis Camara.
En réponse aux propos de certains activistes des droits de l’homme qui avaient qualifié l’annonce de sa candidature « d’insulte vis-à-vis des victimes » de ces massacres, l’ex chef de la junte rappelle qu’il n’est point au dessus des lois de son pays.
‘’Je dois aussi rassurer les auteurs de ces inquiétudes, pour faire dissiper toute énigme ou tout malentendu qu’en décidant de me lancer en politique l’idée de porter un coup au déroulement normalement de la procédure judiciaire déjà engagée n’a effleuré ni mon esprit ni même mon corps. Une telle idée, contraire à mes valeurs, celle d’homme épris de justice, n’aura jamais raison sur moi. Même pas une seule fois. Cela pour plusieurs raisons :
D’abord, par ce que je sais que politique et justice ne sont pas à confondre et que se lancer en politique ne confère ni une immunité ni un privilège de juridiction pouvant faire obstacle à toute poursuite judiciaire contre ma personne.
Ensuite, par ce que je sais qu’il est de règle que nul n’est au-dessus de la loi et que, par conséquent, je ne suis pas au-dessus des lois de la République.
En fin, par ce que j’ai toujours collaboré, collabore et continuerai de collaborer avec la justice de mon pays car j’ai foi en cette justice et en ses capacités et j’exhorte tous à en faire autant car si nous ne faisons pas confiance en notre propre justice, personne ne le fera à notre place’’ s’est défendu l’ancien président du CNDD.
‘’ Je me dois de rester à la disposition de la justice de mon pays, ayant occupé à un moment de notre histoire, la plus haute fonction du pays’’ poursuit-il.
Nous y reviendrons !
SOUARE Mamadou Hassimiou
Pour Africaguinee.com
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Créé le 19 juin 2015 21:19
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